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SOMMES-NOUS TOUS DES HAITIENS ?

Publie le mercredi 19 janvier 2011 par Open-Publishing
2 commentaires

Après deux siècles d’esclavage, Haïti se révolte contre l’occupation française et acquiert son indépendance en 1804 contre les armées françaises de Napoléon. A partir de ce moment Haïti décide d’aider quiconque accosterait sur ses côtes en quête de liberté et de le considérer comme un citoyen haïtien. Haïti décide aussi que sa terre ne peut être la propriété d’étrangers, en opposition avec la politique coloniale dont elle fut victime. Après de telles décisions, le peuple haïtien fut puni pour avoir osé défier toutes les puissances impériales de l’époque. En 1825 la France menace Haïti et demande 150 millions de francs or pour dédommager les anciens colons, ce qui marque déjà la frontière ténue entre intérêt privé et l’Etat.

Haïti est obligé de contracter des emprunts auprès de banques occidentales principalement françaises. Après l’esclavage, c’est la dette qui sera l’instrument néocolonial pour avoir accès aux ressources du pays. Dorénavant les haïtiens libres travailleront pour rembourser une dette qui absorbera les trois quarts de la richesse produite, le bois et la canne à sucre en particulier.

Au début du XX siècle, les Etats Unis, dont l’influence grandit dans la région, débarqueront, pilleront les réserves de la banque centrale, materont la résistance dans le sang, et des sociétés américaines achèteront de riches terres agricoles à des prix très....intéressants. Les forces armées occuperont l’ile jusqu’au début de la seconde guerre mondiale, et le tremblement de terre de 2010 permettra leur retour.

Après la seconde guerre mondiale les Duvalier avec l’aide des USA régneront sur l’ile de 1957 à 1986. Cette dictature a été soutenue par tous les pays occidentaux, et pendant cette période la dette d’Haïti a été multipliée par 20 ; et oui, ça sert aussi à ça un dictateur ! Lorsque « Baby doc » sera chassé du pays, il emportera un magot supérieur à la dette de son pays. La France, pays des droits de l’homme et terre d’asile, l’accueillera. Pillée, Haïti s’enfonce encore un peu plus dans la pauvreté avec l’assentiment de la communauté internationale !

Lorsque le FMI impose des ajustements structurels pour « aider » Haïti, le pays est pratiquement auto suffisant pour sa nourriture. Au lendemain des réformes, les trois quarts du riz consommé provient des USA. La banque mondiale, la banque interaméricaine de développement, le club de Paris et le FMI entérinent le pillage des richesses et assurent une rente à vie à quelques individus !

Lorsqu’il arrive pour la deuxième fois au pouvoir, Aristide a la curieuse idée de redistribuer les terres aux plus pauvres pour qu’ils puissent les cultiver et chose encore plus stupide il demande à la France le remboursement de la dette illégitime du départ, les fameux 150 millions qui représentent aujourd’hui 21 milliard d’euros ! Aussitôt il est renversé par un coup d’état, et contrairement à Duvalier, la France ne l’accueillera pas.

Toute l’aide financière promise pour le tremblement de terre a été principalement au remboursement de la dette, et donc dans les poches des plus riches. Les plus pauvres essayant de survivre dans des conditions sanitaires déplorables. A Haïti, le choléra a frappé, le capitalisme l’a aidé !

publié sur http://2ccr.unblog.fr/

Messages

  • il est de notoriété publique que tous les pays qui essaient de survivre malgré les famines doivent de l’argent aux occidentaux .

    En effet , les 150 millions de l’époque ( 21 milliards d’aujourd’hui ..) ont été payés par Haïti pour prix du départ des français qui les colonisaient .

    Si nous voulions y envoyer ’’ bénévolement ’’ ....des entreprises françaises pour reconstruire , y compris des emplois , à hauteur de cette somme il y a fort à parier que la misère ne serait plus .

    C’est quand même flagrant et récurent : Pour l’Afrique aussi , ce continent dans lequel depuis des siècles tous les pays ont puisés pour y voler des hommes , de la main d’oeuvre , des ressources naturelles exceptionnelles , cet ensemble de pays qui tous ont été et sont encore pour certains colonisés et exploités sont redevables à leurs bourreaux .

    La fameuse dette africaine par laquelle on les manipule encore !

  • Pour avoir distribué des terres aux pauvres et réclamé 21 milliards d’euros à la France en dédommagement, Aristide a reçu une bonne leçon de notre médiologue réputé, Régis Debray, en rangers et battle-dress. Une leçon en forme de coup de pied au cul qui l’a renvoyé en Afrique, avec le concours de Villepin et des américains. Le père Aristide, ce diable, qui paraît-il, mangeait des enfants !