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STOP BUSH : la lutte continue, partout !
Publie le jeudi 4 novembre 2004 par Open-Publishing1 commentaire
Deux texans d’Austin, Robert Jensen et Pat Youngblood, qui animent le
site Internet militant « THIRD COAST
ACTIVIST RESOURCE CENTER » ont tiré, avant
le vote du 2 Novembre, les leçons de l’élection présidentielle et ont écrit à leur
façon une sorte de « Que Faire ? » postélectoral. (ndt)
Nous avons deux craintes pour les élections du 2 Novembre.
La première est
que George W Bush soit élu.
La
seconde est que John Kerry soit élu.
Ces craintes sont fondées sur la compréhension du fait que les menaces sur la
justice et la paix dans le monde ne viennent pas d’une seule personne ou d’un
parti mais de systèmes : l’empire et le capitalisme, qui restent en place quel
que soit l’élu.
Il n’y a pas à espérer que la vie humaine reste viable sur la planète si l’empire et le capitalisme ne sont pas remplacés par des modes d’action plus écologiques et plus humains dans la conduite de la politique et de l’économie. Et Bush et Kerry sont engagés tant par leurs paroles que par leurs actes dans le maintien de l’empire capitaliste.
Mais il n’est pas indifférent que ce soit l’un ou l’autre de ces deux candidats capitalistes impériaux qui entre en fonction en Janvier 2005. Il y a des différences entre les deux et certaines de ces différences ne sont pas sans importance.
Bush et Kerry sont tous les deux pour la guerre, en Irak et ailleurs. Kerry a voté pour autoriser le Président à entrer en guerre et il est favorable à la poursuite de l’occupation illégale de l’Irak.Tous les deux sont les avocats d’un soutien inconditionnel à Israel et à son occupation brutale et illégale de la Palestine. Il n’y a pratiquement aucune différence entre les deux discours guerriers qu’ils tiennent sur l’Amérique Latine et la Caraïbe. Et Kerry comme Bush est décidé à continuer à dépenser plus de 400 milliards de dollars pour un système militaire dément qui n’a pas grand chose à voir avec la sécurité nationale et beaucoup à voir avec le maintien de l’empire et les profits des grandes entreprises.
En matière de politique étrangère et militaire, Bush et Kerry divergent principalement sur le style et la stratégie, mais pas sur les objectifs. Il est beaucoup fait état de l’engagement de Kerry en faveur des alliances politiques traditionnelles, qui selon certains seraient plus efficaces dans le long terme que la stratégie unilatéraliste de Bush. Si Kerry ressoude les alliances des Etats-Unis avec d’autres Etats puissants, spécialement en Europe, cela pourrait permettre à l’empire de durer plus longtemps.
Mais on peut aussi voir les idéologues néoconservateurs fanatiques qui dirigent l’administration Bush prendre des risques militaires et nucléaires que des Républicains plus modérés ou des Démocrates ne prendraient pas. Il faut bien comprendre que nombre de ceux qui dans le Sud global agissent pour un changement radical veulent que nous chassions l’administration Bush, mais qu’ils sont sans illusion sur l’alternative pathétique offerte par Kerry. Les étasuniens progressistes et de gauche qui ignoreraient cela seraient arrogants.
En matière de politique intèrieure, les différences sont plus importantes. Personne ne doit se faire d’illusion sur les positions de Kerry et du Parti Démocrate tel qu’il est aujourd’hui en faveur des syndicats, de l’environnement et des libertés civiles, mais ils y sont moins ouvertement hostiles que les réactionnaires qui conduisent le parti républicain. L’acharnement de l’administration Bush à éliminer les programmes sociaux et à limiter les libertés publiques accompagné des penchants théocratiques de certains républicains devrait nous tenir en éveil.
En bref, les gens de gauche et les progressistes qui rejettent l’empire US peuvent trouver des raisons tactiques de voter contre Bush, c’est-à-dire de voter pour Kerry dans les états en balance. Nous pouvons reconnaître que l’administration Bush - l’actuelle équipe au pouvoir et l’idéologie qui l’anime - fait peur et qu’elle fait peur au reste du monde.
Mais une administration Kerry ne veut pas dire un changement de politique, ni à l’intérieur ni à l’extérieur, mais simplement un attachement moins psychotique à un système qui est injuste et sans avenir. C’est pourquoi, nous avons dit que si le 2 Novembre est une date importante pour la politique étasunienne, le 3 novembre est une date encore plus importante.
Nous militons dans un groupe politique de base contre la guerre et pour la justice globale. Nous prévoyons de nous lever le lendemain de l’élection et de continuer notre travail de formation et d’organisation contre les horreurs de l’empire. Nous allons continuer à informer sur la machine à engendrer des atrocités qu’est l’occupation US de l’Irak, quel que soit le Président. Nous allons continuer à exprimer le besoin d’un immense transfert de ressources du Nord vers le Sud, quel que soit le Président. Nous allons continuer à expliquer combien la suprématie des blancs et des mâles contribue à favoriser l’empire, quel que soit le Président.
En bref, nous allons nous rassembler avec d’autres dans le mouvement contre l’empire et nous y maintenir car nous comprenons que ce sont les mouvements qui créent le changement social progressif, pas les politiciens. Nous allons continuer à expliquer à la population que nous sommes face à un choix : soit nous détruisons l’empire de l’intérieur, soir nous assisterons à l’écroulement de l’empire par la violence extérieure.
Si les étasuniens sont vraiment soucieux de justice - en considérant très simplement que maintenir un monde où un humain sur deux vit avec moins de 2 dollars par jour est mauvais et que c’est ça le mal - alors nous n’avons pas d’autre choix que de nous joindre au mouvement pour la destruction de l’empire.
Mais même si nous considérons simplement notre propre survie, le choix est le même. Le 11 Septembre 2001, nous avons eu un aperçu de ce qu’est la chute de l’empire par une attaque extérieure. C’est l’avenir que Bush et Kerry nous proposent. C’est un avenir que nous devons essayer d’éviter, quel que soit le Président.
Traduit par COMAGUER
Photo : EGUZKI GUDUAN Sauvons la Terre ! Komité alterno-écolo-libertaire.
Solidarité peuples en lutte. RENNES (35)BZH
Messages
1. VIVE L’AMERIQUE !, 5 novembre 2004, 15:08
A DECOUVRIR : "Histoire Populaire des Etats-Unis, de 1492 à nos jours"
de Howard Zinn, historien américain (éd.Agone, 2002)
Bonjour,
Aujourd’hui défaite, décue, brimée, l’"Autre Amérique" reste pourtant à découvrir, dans toute sa diversité. En elle fleuriront un jour les germes d’une bataille aujourd’hui perdue mais, sait-on jamais ?, porteuse d’un combat plus large et autrement plus fondamental, victorieux demain.
Au-delà des élections américaines, au-delà des apparences et de cette arrogance "made in USA" bien connue, persiste une autre réalité. Ignorée très souvent par l’Histoire et les média dominants, une Amérique de courage, de luttes et de fraternité n’a jamais cessé d’exister. Le livre que nous vous suggérons de découvrir compte au nombre de ces "cadeaux" qui, de Angela Davis à Martin Luther king, en passant par Jack London, Steinberg, Paul Robeson, Chomsky, Woody Allen ou Michaël Moore, donnent envie de troquer le non moins connu "Us Go Home" par un éventuel "Vive l’Amérique !" ! ...
Ce que nous convie à découvrir, au long de cinq siècles d’aventure humaine, l’historien américain Howard Zinn c’est, pour peu qu’on y réfléchisse, le fil d’un engagement collectif semblable à celui qui, dans les quatres coins du monde, a toujours fait surgir des résistants et autres porteurs d’utopie.
En ce sens, cette histoire de l’Amérique est aussi la nôtre...
Bonne lecture.
Jean-Christophe Yu
Association Culturelle Paul Renotte (Liége)
"Histoire Populaire des Etats-Unis, de 1492 à nos jours"
De Howard Zinn, historien américain (éditions Agone, 2002)
" Cette histoire des USA présente le point de vue de ceux dont les manuels d’histoire parlent habituellement peu. L’auteur confronte avec minutie la version officielle et héroïque (de Christophe Colomb à Georges Walker Bush) aux témoignages des acteurs les plus modestes. Les Indiens, les esclaves en fuite, les soldats déserteurs, les jeunes ouvrières du textile, les syndicalistes, les GI du Vietnam, les activistes des années 1980-1990, tous, jusqu’aux victimes contemporaines de la politique intérieure et étrangère américiaine, viennent ainsi battre en brèche la conception unanimiste de l’histoire officielle. "
Howard Zinn a enseigné l’histoire et les sciences politiques à la Boston University où il est aujourd’hui professeur émérite. Son oeuvre (une douzaine d’ouvrages) est essentiellement consacrée à l’incidence des mouvements populaires sur la société américaine.