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SUBLISTATIC - HÉNIN-BEAUMONT- CAFOUILLAGE BUREAUCRATIQUE SUR LES INDEMNITÉS DE LICENCIEMENT
Publie le lundi 25 juin 2007 par Open-PublishingPar Pierre Pirierros
LES anciens salariés de Sublistatic sont en colère et on les comprend. Les conditions de la convention de reclassement personnalisé (CRP) avaient été acceptées, mais voilà qu’une prime promise par le président du Conseil régional n’est plus d’actualité. À Hénin-Beaumont, c’est la confusion la plus totale...
Fin janvier, le personnel constatait que les indemnités de licenciement “promises” aux 224 salariés recouvraient la liquidation totale de leur entreprise. "On nous a demandé d’accepter les conditions de la convention de reclassement personnalisé pour obtenir 3.000 euros de prime, plus 7.000 euros si nous décrochons un CDI, un CDD ou une formation", soulignait la secrétaire adjointe du comité d’entreprise. Et les 7.000 euros sont là pour masquer les chiffres du chômage, puisque seul le salarié qui trouve un emploi ou une formation dans les six mois va toucher les 7000 euros en plus des 3000 euros de prime de licenciement. Dans le cas contraire, c’est le “chômage” avec tout ce que cela comporte. C’est très en-deçà des revendications de départ. L’occupation a montré que l’outil de travail était toujours performant puisque de nombreuses familles, de nombreux élus, ont pu, ainsi, visiter une usine “prête à redémarrer à tout moment”.
Un outil de travail performant
Un outil de travail performant, un savoir-faire exceptionnel, de belles machines, un produit impeccable, tous ces adjectifs traduisent bien ce qu’était une entreprise comme celle-là, une entreprise dont la machine infernale des LBO a cassé entièrement au bout de la troisième fois...
“La diversification était un enjeu de taille, un enjeu qu’il fallait prévoir, nous ont dit les salariés lors de la visite de leur entreprise, remporter d’autres marchés, c’était possible. C’est l’appât de l’argent qui a tué nos emplois, l’usine a fait d’énormes bénéfices puis un beau jour des marchés de plus en plus nombreux partaient vers d’autres pays. Nous avons connu trois “LBO”, (Leverage buy out), le LBO est une opération d’acquisition d’une entreprise financée par un fort recours à l’endettement. Nous étions à la merci des financiers”. Et pourtant, des investissements avaient eu lieu, comme le passage récent au numérique, avec des machines de qualité. Le savoir-faire des salariés était là, irréprochable !
LA CONFUSION...
Par Alain Bruneel (PCF), président de la commission économique, du Conseil régional
« LA cacophonie au sein du Parti Socialiste sur le dossier Sublistatic démontre une réelle fébrilité mais aussi un manque notoire de stratégie politique de l’Exécutif régional sur le traitement des plans sociaux. En s’arrêtant un instant sur le fonds du Protocole d’Accord signé entre l’Etat et les partenaires sociaux concernant le financement du C.R.P. rien n’indiquait que la Région devait s’engager à payer des primes extra-Légales aux ex-salariés de Sublistatic.Par contre, il est vrai que le Président de Région s’était engagé verbalement auprès du Préfet du Pas-de-Calais pour participer au financement du C.R.P. Aujourd’hui, l’Exécutif régional tergiverse en se réfugiant dans une attitude incompréhensible et en désavouant même le député, Monsieur Albert Facon, qui réclame que la Région assume ses engagements.Malheureusement, les règlements de comptes au sein du Parti Socialiste se font sur le dos des 168 ex-salariés confrontés aux affres d’une existence socialement douloureuse. Cela est profondément inacceptable et contraire aux idéaux de la gauche qui doivent être basés sur les principes de justice sociale et d’équité pour tous.
Par ailleurs, les élus communistes au sein du Conseil régional ont toujours dénoncé le financement des congés de conversion C.R.P. qui relèvent, selon la loi, de la responsabilité de l’Etat et des entreprises. Hélas, l’Exécutif régional a toujours refusé d’engager la bataille avec l’Etat sur ce sujet en ouvrant la voie au laxisme politique et au clientélisme. De plus, en se substituant à l’Etat, le Conseil régional génère un traitement inégalitaire des différents territoires. En effet, seuls les conflits sociaux médiatisés sont bénéficiaires de ces dispositifs volontaristes en laissant de nombreux salariés au bord du chemin.
D’autre part, je reconnais un certain courage politique à Pierre de Saintignon qui refuse d’entrer dans une négociation de marchands de tapis avec l’Etat. Néanmoins, sa proposition de participer au financement d’un CTP revient aussi à se substituer aux responsabilités de l’Etat tout en sachant que ce dispositif a été lancé à titre expérimental par Jean-Louis Borloo dans 7 bassins d’emplois en France dont le Valenciennois.
En outre, je pense que le C.T.P est un outil intéressant pour répondre à la question de l’insécurité sociale mais son financement doit relever de la responsabilité de l’Etat et des entreprises et dans ce cadre les Régions doivent jouer la complémentarité en assumant pleinement leurs compétences en matière de formation professionnelle. L’Institution régionale, par le biais de son Exécutif, manque d’une véritable culture de négociation avec l’Etat et cette incapacité engendre une fébrilité politique tout en mettant en tension les finances publiques du Conseil régional.
Il est bien évident que la gestion calamiteuse de ce dossier à joué pleinement en faveur de la candidate du Front National qui a obtenu plus de 40 % des suffrages au 2ème tour des élections législatives face au candidat du PS. C’est pourquoi, la gauche dans sa diversité, doit se rassembler pour stopper la progression du F.N. Dans un secteur en souffrance sociale et humaine. »
Liberté 62 n°762 - Le 22 Juin 2007 – p.6 - Social