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Sabiha AHMINE : Pour un espace de dialogue tourné vers le sud

Publie le vendredi 29 juin 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

de Sabiha Ahmine

Lors de la session du Conseil Régional du 28 et 29 juin 2007, j’ai fait une intervention, à l’occasion d’un rapport sur la copération entre Rhône-Alpes et Monastir en Tunisie, où j’avais rappeler qu’avant tout, nous avons besoin de construire ensemble une région citoyenne, ouverte sur le monde, dans un espace de dialogue tourné vers le sud.

Cette intervention rejoint ainsi le débat en cours pour rénover le PC et toute la gauche.

A titre d’exempl, la Région Rhône-Alpes qui s’est dotée d’une politique volontariste de coopération avec plusieurs régions du Maghreb et du bassin méditerranéen (dont on peut citer les exemples de convention avec la Région de Rabat au Maroc, l’Est algérien ou de Tripoli au Liban), peut jouer un rôle de catalyseur dans le partenariat euro-méditerranéen, en donnant un nouveau souffle au processus Barcelone, amorcé il y a une douzaine d’année maintenant, et qui semble être en panne ces derniers temps.

En effet, cet effort innovant d’ouverture avec l’afrique du nord, dont les liens historiques avec l’Europe remonte à l’antiquité, doit se traduire aujourd’hui par une coopération fructueuse dans des domaines aussi variés : économiques, sociales, culturels, scientifiques ou scolaires…. C’est pourquoi, nous approuvons cette convention, car elle fait de Rhône-Alpes un rempart contre le repli et un pôle de co-développement durable. C’est ce qui nous aide à mieux rééquilibrer, ensemble, l’Europe un peu plus vers le Sud, en retissant les anciens atouts et en dynamisant les énergies de l’ensemble des acteurs. Cela pour mieux construire la concorde, le dialogue et la paix entre les deux rives de la méditerranée. En effet, notre objectif ne se limite pas uniquement à la création d’une zone de libre-échange en Méditerranée à l’horizon 2012.

Nous voulons amorcer une dynamique de dialogue en civilisation, avec l’ensemble des pays du sud, en particulier l’Afrique du Nord, et impulser une coopération citoyenne, à la fois humaniste moderne et authentique. Car dès l’antiquité, il faut rappeler que Monastir, cette région de la méditerranée au cœur de l’ancienne Carthage, a toujours rayonné sur notre civilisation humaine.

On peut citer Hannibal, Jugurtha, Ibn Khaldoun, Saint Augustin et bien d’autres qui, par leur savoir, par leur voyage, par leur migration ou par leur métissage, ont fait avancer l’humanité et la condition humaine dans son ensemble, sans discrimination. A titre d’exemple, c’est à Monastir, cette ville dont le nom veut dire aussi Monastère, qu’il y a près de 15 siècles maintenant, Saint Augustin l’africain, natif d’Hippone en Algérie, a réussi l’unité de l’Eglise Romaine d’occident.

Le 8 novembre 1942, c’est aussi en cette même Afrique du Nord, pas loin de Monastir, que les allies ont réussi l’une des première victoire contre la barbaries Nazie, en assurant le premier débarquement contre les troupes allemandes et contre celles du gouvernement de Vichy.

Aujourd’hui c’est dans cet héritage commun, dans cette authenticité moderniste, ouverte et humaniste, que nous voulons puiser les outils nécessaires pour façonner ensemble une coopération et un développement durable, respectueux des uns et des autres, en reconnaissant et en respectant les apports de chacune des migrations, qu’elles soit anciennes ou nouvelles, sans repli et sans mépris.

Messages

  • Je lis l’article, mais en quoi :"Cette intervention rejoint ainsi le débat en cours pour rénover le PC et toute la gauche." ?

  • Pour comprendre cette analyse, il faut savoir que les noms, comme les mots, ont leur importance. C’est l’identité, qui doit être humaine. En effet, "se tourner vers le sud", c’est pour ne pas oublier une bonne partie de l’humanité. Comme l’a démontré le Non au TCE, nous refusons une Europe à deux vitesses, comme nous refusons un monde à deux vitesses ou une France à deux vitesses. Avec d’autres mots, cela s’appelle réduire les inégalités ou réduire la fracture sociale. Même la lutte des classes doit être humaniste. Il faut un dilaogue avec le sud, pour l’intégrer dans l’humanité. Car la fracture sociale en France, concerne aussi tous les êtres humains qui y habitent.... Il faut refuser les divisions. Sauf si on concidère que le sud est habité pas des non humains, des parasites qui viennent nous déranger... Dans ce sens, mon article dérange aussi l’éxtrème droite. Donc, pour nous les communistes et la gauche doivent se rénover, en intégrant dans leurs projets une devise simple : celle des valeurs de la république : égalité, liberté, fraternité. Notre objectif est de faire avancer, sans discrimination, la condition humaine dans son ensemble. Pas des intérêts particuliers. C’est pourquoi, il faut sortir des discours. Il faut que la gauche et le Pc se tournent un peu plus vers le sud. C’est là où réside l’enjeux. C’est ainsi qu’il faut en finir avec cette "sale guerre de civilisation", qui divisent les humains, pour mieux réduire la fracture sociale. C’est à dire, le passage de la contradiction horizontale à la contradiction verticale. Une question simple : sommes nous humaniste ou pas. Si c’est oui, votre question est vraiment inutile.