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Sabiha Ahmine : Pour la résistance, pour les femmes de Lyon
Publie le lundi 29 octobre 2007 par Open-Publishingde Sabiha Ahmine
Pour le bien vivre ensemble, pour la mémoire, pour les femmes de Lyon et pour la défense des valeurs de la résistance, je me suis intervenue lors du Conseil Municipale du 23 octobre dernier en appui à la dénomination du »Jardin Francine Cholliet »
C’est avec honneur et grandeur de voter cette délibération qui attribue le nom de Francine Chollet à un espace public du 5e arrondissement.
Il est toujours émouvant d’honorer une Résistante. Le choix d’une femme lyonnaise, combattante de l’ombre, rappelle le rôle tenu par celles-ci. Un rôle souvent méconnu ou peu spectaculaire, mais dont l’efficacité et le courage sont reconnus par tous.
Le colonel Rol-Tanguy avait déclaré dès la Libération que « sans elles, sans toutes ces femmes résistantes, la moitié de notre travail eût été impossible »,
C’est le cas de Francine Chollet qui avait mis son appartement, situé au 118 montée de Choulan, au service de la Résistance.
En décidant de donner son nom à un jardin public, comme nous l’avons fait plusieurs fois pour d’autres Résistantes, nous contribuons ainsi à faire connaître toutes ces femmes résistantes, à donner un visage à celles qui se sont engagées au péril de leur vie pour défendre la liberté et la démocratie.
Un engagement que Francine Chollet a payé de sa vie, jusqu’au camp de Ravensbrück d’où elle ne revint pas. Et ou elle eu comme sœurs de misère, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Danielle Casanova, Germaine Tillon, Lise London, Marie Claude Vaillant-Couturier…
Nous votons cette délibération le lendemain de la journée où les lycéens ont, de différentes façons, honoré à travers la lecture de la lettre de Guy Môquet, l’engagement de la jeunesse dans la Résistance face à l’occupation allemande, face à la barbarie nazie et à la collaboration du gouvernement de Vichy représentant l’Etat français de l’époque.
Guy, comme Francine, comme tous leurs camarades de combat nous ont laissé un message et un héritage.
« Vous tous qui restez soyez digne de nous » a écrit ce jeune de 17 ans.
Ce message a été maintes fois répercuté par les Résistants et les Déportés.
Etre digne, c’est refuser l’inacceptable, l’injustice, la xénophobie C’est exercer son sens critique et tirer les vraies leçons de ces années noires qui enseignent que désobéir peut être un devoir.
Leur action, leur volonté ont abouti à construire, sous l’impulsion de Jean Moulin, le Conseil national de la Résistance avec sa politique de reconstruction solidaire et de progrès social.
Alors, en donnant le nom d’une Résistante à un lieu de notre ville, ou joueront des enfants, où passeront et se reposeront des gens, nous exprimons une fidélité aux engagements de progrès pris lors de la Libération.
Pour terminer, je voudrais citer Pierre Sudreau, cet ancien ministre du général de Gaulle, qui déclarait récemment « les réformes de la Libération ne doivent en aucun cas être balayées. Elles ont permis à notre pays de connaître une situation exceptionnelle ».
En ces temps présents, il nous faut aussi apprendre à résister pour sauvegarder ces réformes.
Je vous remercie de votre attention.