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Salariée de Virgin en Grève, appel à soutien samedi 17h, grands blvds

Publie le vendredi 13 octobre 2006 par Open-Publishing
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Après plus de deux ans de calvaire et de multiples tentatives pour arriver à la résolution amiable de son grave préjudice, les agissements de son employeur (que vous lirez ci-joint) la conduise aujourd’hui à ce geste désespéré.

Nous accompagnons Mexia dans sa décision. Un rassemblement est prévu pour la soutenir le samedi 14 octobre à 17 h devant le magasin 5 boulevard Montmartre (M° Grands Boulevards).

Vous pouvez aussi passer dès maintenant la soutenir devant le magasin, où elle compte dormir.

Lettre de la salariée :

Le 11 octobre 2006.

Bonsoir, je m’appelle Mexia. Je travaille depuis décembre 2001 comme contrôleuse caisse au Virgin des Grands Boulevards ou plutôt, j’ai travaillé dans ce magasin jusqu’en avril 2004. En effet, depuis cette date, mon existence et celle de mon entourage sont bouleversées suite aux agissements de mon employeur.

Je me suis énormément investie dans mon travail, effectuant à cette occasion de nombreuses heures supplémentaires. Compte-tenu de mon investissement dans l’entreprise, j’étais sur le point de pouvoir devenir responsable en changeant de magasin. La direction de l’établissement qui devait m’accueillir s’est permise de demander à une tierce personne, à la fin d’un entretien professionnel supposé aider à mieux me connaître et avant de me recevoir à mon tour, si j’étais bien « la contrôleuse qui a perdu ses deux petites filles à la naissance et qui par la suite s’était fait larguer par son mari ». Il faut malheureusement savoir qu’en mai 2001 j’ai perdu mes deux jumelles à la naissance et que suite à ce décès, mon compagnon de l’époque m’a laissé tomber. En quoi cet événement tragique de ma vie privée devait être pris en compte pour juger de ma situation professionnelle ?

Informée de cela, le fait de revivre cet événement douloureux par l’intermédiaire de quelqu’un que je ne connais pas, a fait basculer mon existence dans une situation dramatique : arrêt maladie, dépression, un an de psychothérapie et de traitement médicamenteux. Ce n’est qu’en 2005 que j’ai pu reprendre pied et rencontrer la direction des ressources humaines pour que mon préjudice soit reconnu, ma direction ayant tout fait à l’époque pour étouffer cette affaire et parlant d’un simple malentendu. Malgré mes démarches amiables, la direction ne veut toujours pas me présenter d’excuses, ni reconnaître mon préjudice, attendant de moi que je reprenne mon poste comme si de rien n’était et a même tenté de me licencier lors de mon arrêt maladie. Ni la tentative de médiation de mon avocat, ni les sollicitations d’associations féministes et d’élus n’ont donné de résultat.

A l’écart forcé de toute activité professionnelle depuis plus de deux ans, nous risquons désormais l’expulsion de notre logement. Nous sommes obligés de faire appel aux dons des associations caritatives pour manger. Ma petite fille, âgée de onze mois, fera t’elle à son tour les frais de la situation inique dans laquelle Virgin m’a plongée ?

Je sollicite simplement de mon employeur qu’il reconnaisse officiellement la faute de ses préposés et qu’il consente à la réparation du préjudice subi.

MEXIA.

Messages

  • Bien sûr, cette salariée n’est pas seulement en grève, mais elle est en grève de la faim, d’où la demande de soutien !

    Vous pouvez aussi faire part de votre préoccupation et la demande de sorti rapide de ce conflit en envoyant un mail à la direction, c’est à dire à cyril.marion@virginstore.fr

    • voici la lettre que j’envoie à l’adresse indiquée et je propose que nous nous lancions dans un concours de rédaction sur le thème le PDG et la gréviste de la faim...

      monsieur le directeur du Virgin

      il y a peu de temps, je suis tombée par hasard, comme sans doute quelques autres téléspectateurs, sur un reportage à la gloire de votre PDG. J’ai appris entre autres que ce magnifique athlète blond fut jadis un cancre, fort heureusement il avait "la bosse des affaires" et désormais il vit dans une île paradisiaque où il entretient toute l’année sa forme et son bronzage...

      Voilà de quoi est fait le paradis de votre PDG, de l’enfer de ses salariés, de leur humiliation gratuite et tandis que le cancre richissime se paye une île, un femme qui a eu le tort de voir mourir ses enfants et partir son compagnon est obligée de faire la grève de la faim pour être rétablie dans ses droits et sa dignité...

      Je n’aime pas que mon propre salaire soit aussi mal utilisé, aussi je m’engage et j’invite un maximum de gens à agir de même, à refuser d’entretenir votre PDG sur son île et favoriser la dépression des salariés. Donc tant que vous n’aurez pas fait droit à cette femme, je refuse de vous acheter livres et disques...

      Danielle Bleitrach
      Universitaire

  • Chère Mexia, la situation professionnelle que vous avez décrite est anormale et sachez que nous vous soutenons dans votre combat pour le respect de la vie privée en milieu professionnel. Le poids du regard de vos collaborateurs a du être difficile à assumer au quotidien alors que vous souhaitiez oublier et prendre un nouveau départ, à savoir un poste à responsabilité. Joan et Tim