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Salauds de recalculés : Ils ont osé se plaindre. Osé aller en justice

Publie le jeudi 22 avril 2004 par Open-Publishing
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Canard Enchainé du 21/04/04

Salauds de recalculés : Ils ont osé se plaindre. Osé aller en justice- Et on ne sait par quelle
aberration la justice leur a dorme raison. Le tribunal de Marseille a dit que l’assurance-chômage,
l’Unedic (Union nationale des Assedic. devra leur payer les indemnités qu’elle avait brutalement
cessé de leur verser le 1"’ janvier dernier, Pour l’instant, ils ne sont que 35, et ce jugement va
coûter pas moins de 120 000 euros à l’Unedic.

Mais ça n’est pas fini : d’autres recalculés, 2 000
environ, ont saisi d’autres tribunaux. D’autres jugements similaires risquent de tomber. Et si les
265 000 autres recalculés s’y mettaient ? Et si les 600 000 chômeurs qui vont être recalculés
d’ici à la fin de l’année prochaine taisaient de même ? Alors l’Unedic, organisme géré paritaire-ment
par le syndicat des patrons. le Medef, et les syndicats des salariés, devrait débourser plus de 1
milliard 500 000 euros ! Horreur ’

On va faire appel, a pr, ce sont eux, le Medef et la CFDT, qui
fin décembre 2002 ont discrètement. et ce avec la bénédiction du gouvernement. renié leur parole. Deux ans
auparavant, ils avaient lancé en fanfare le Pare (Plan d’aide au retour à l’emploi), une
innovation à laquelle ils tenaient dur comme fer. Les chômeurs étant, comme chacun sait. des flemmards qui
rechignent au boulot, eh bien on allait les inciter à se bouger. Ceux qui accepteraient de signer
le Pare s’engageaient à chercher activement du boulot (et à se soumettre à toutes sortes de
contrôles).

C’étaient, disaient les formulaires d’adhésion au Pare, " vos engagements ". En contrepartie
de nos "engagements" affirmaient les formulaires", l’Unedic s’engageait a stopper la dégressivité
de l’allocation-chômage, et à indemniser les chômeurs jusqu’à ce qu’ils aient trouvé un travail)
pendant trente mois au maxiportaient bien. Medef et CFDT. cogestionnaires de l’Unedic, décidèrent
alors " une réduction volontaire des cotisations patronales et salariales constituant ses recettes
".

Et, du coup, le régime d’assurance est devenu déficitaire ’ Pour c !
ombler ce déficit. Medef et CFDT décidèrent froidement de retirer sept mois d’indem’ aux
signataires du Pare. Fastoche ! Et c’est ainsi que le 1" janvier les recalculés se retrouvèrent sans un
sou.

En bon français, cela s’appelle trahir sa parole. Rompre unilatéralement un engagement. Piétiner
un accord. Mais pas pour le Medef et la CFDT. " /l n’a jamais été question de contrat ! ", prétend
aujourd’hui le Medef, qui conseille aux recalculés de s’écraser. Cette année, le déficit de
l’Unedic devrait atteindre en effet les 7 milliards d’euros.

Et leur " victoire" judiciaire va creuser
ce déficit. Chers recalculés, sacrifiez-vous donc pour sauver l’Unedic ! Que les pauvres
d’aujourd’hui se serrent la ceinture pour aider les pauvres de demain !
Ces chômeurs sont vraiment indécrottables : il faut tout leur apprendre, même la solidarité.

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