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Salonique : 20 000 manifestants ont défilé à travers cette ville pour dénoncer les mesures d’austérité de Georges Papandréou

Publie le dimanche 12 septembre 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

de Harry Papachristou

Le Premier ministre grec Georges Papandréou, qui prononçait samedi son discours économique annuel, n’a rien concédé aux particuliers affectés par son plan d’austérité, mais a en revanche fait un geste en direction des entreprises.

Conformément aux conditions du prêt de 110 milliards d’euros que le FMI et l’Union européenne ont accordé à Athènes, le gouvernement formé en octobre par le chef de file du Parti socialiste (Pasok) a dû revoir les impôts à la hausse et amputer sévèrement les revenus et les retraites pour combler un déficit abyssal.

"Nous luttons pour la survie de la Grèce. Soit nous gagnons ensemble, soit nous sombrons ensemble", a-t-il affirmé samedi dans ce discours prononcé à Thessalonique.

Vingt mille manifestants ont défilé à travers cette ville du Nord pour dénoncer les mesures d’austérité. Quelques centaines de jeunes ont rompu les rangs pour provoquer les forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour les repousser. Les heurts n’ont toutefois duré que quelques minutes.

Le gouvernement, a poursuivi Georges Papandréou, entend poursuivre sur la voie des réformes et de l’ouverture de marchés comme ceux de l’électricité et des transports de marchandises. Il compte également réformer les entreprises publiques déficitaires telles que la compagnie des chemins de fer.

"J’invite toutes les forces productives du pays à nous rejoindre, à soutenir ce grand changement", a-t-il plaidé.

Répondant aux appels d’un secteur privé confronté à une récession qui s’aggrave, le chef du gouvernement a annoncé une accélération de la baisse de l’impôt sur les bénéfices des entreprises, qui passera de 24 à 20% en 2011, trois ans plus tôt que prévu.

LE PASOK TOUJOURS EN TÊTE DES SONDAGES

Craignant de mettre en péril le versement de la deuxième tranche du prêt de 110 milliards d’euros, il s’est en revanche refusé à toute concession envers les contribuables, qui ont manifesté à plusieurs reprises, parfois violement, contre son plan d’austérité.

"Nous sommes encore au début de notre effort. Je ne veux pas faire de grandes promesses, mais je comprends les difficultés des retraités dans le besoin. Je vais demander au ministre des Finances de faire de son mieux en fonction de l’évolution des recettes", a-t-il expliqué.

Malgré le mécontentement suscité par la lutte contre le déficit, le Pasok continue de jouir d’une confortable avance sur les conservateurs de la Nouvelle démocratie (ND), à en croire un sondage publié par le journal dominical Vima.

Selon cette enquête de l’institut Kappa réalisée après un remaniement gouvernemental, les socialistes recueilleraient 29,1% des voix et les conservateurs 21,3% si des élections législatives avaient lieu maintenant. Ces scores sont globalement équivalents à ceux des sondages publiés en août.

Après l’alternance d’octobre, le nouveau gouvernement a dû réviser en nette hausse ses prévisions en matière de déficits et d’endettement, déclenchant une crise de confiance sur les marchés du crédit qui a mené le pays au bord du défaut de paiement.

Un an après, les réalités statistiques n’incitent pas à l’optimisme : le PIB grec devrait reculer de 4% cette année et le chômage a atteint en juillet 11,6% de la population active, contre 8,6% un an plus tôt.

Signe des difficultés encore à venir, la chaîne de supermarchés allemande Aldi et la Fnac, le distributeur français de produits culturels, ont annoncé le mois dernier qu’ils allaient se retirer du marché grec.

Dina Kyriakidou, Henri-Pierre André et Jean-Philippe Lefief pour le service français. THESSALONIQUE, Grèce (Reuters)

http://www.lemonde.fr/depeches/2010/09/11/georges-papandreou-reste-ferme-mais-fait-un-geste-pour-le-prive_3234_439_43365701.html

Messages

  • Vers une nouvelle greve des camionneurs ? :

    Le Premier ministre grec face aux manifestants à Salonique

    Des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche soir à Salonique pour manifester contre les mesures d’austérité mises en place par le gouvernement grec pour sortir de la crise. Le Premier ministre Georges Papandréou devait y appeler la population à soutenir ces réformes dans un discours très attendu.

    Les efforts d’extrême rigueur budgétaire ont pourtant été salués vendredi par le Fonds monétaire international (FMI), qui a débloqué une deuxième tranche d’aide au pays. "Des progrès impressionnants ont été faits dans les réformes structurelles. Une réforme en profondeur des retraites a été votée au Parlement, et celle, considérable, du marché du travail est en cours", a relevé le FMI.

    Mais ces encouragements n’ont pas empêché quelque 20’000 manifestants de se réunir samedi à l’appel des principales centrales syndicales et des partis de gauche dans le centre de Salonique, la deuxième ville du pays. Ils brandissaient des banderoles où étaient inscrits les slogans : "La crise c’est le capitalisme qui doit la payer" ou encore "Nationalisation des banques".

    Les rues du centre-ville étaient fermées à la circulation pour permettre à cinq différents cortèges de manifestants de défiler en direction du parc qui accueille la Foire internationale de Salonique. Le Premier ministre devait s’y exprimer en soirée.

    Les camionneurs fâchés

    Selon la police, plus de 4000 représentants des forces de l’ordre étaient présents pour assurer la sécurité, dont beaucoup massés autour de l’enceinte du parc de la Foire.

    "Ils veulent que le peuple paie, mais ce sont les industriels et les banquiers qui ont pris l’argent", se lamentait Manolis Spathis, 24 ans, tout juste licencié en économie, venu d’Athènes pour la manifestation.

    Samedi matin, plusieurs centaines de camionneurs du syndicat des routiers (OFAE) ont manifesté dans les rues de Salonique après avoir annoncé une nouvelle grève à durée illimitée pour protester contre le projet de loi sur la libéralisation du secteur. Les routiers avaient déjà observé une grève de plusieurs jours en juillet, ce qui avait fortement perturbé le secteur du tourisme.

    ats / 11 septembre 2010 19:40

    http://www.romandie.com/infos/ats/display2.asp?page=20100911194031580172019048164_brf033.xml

    • Il est utile de constater que les transporteurs ne sont pas du côté du pouvoir réactionnaire du PASOK.

      Une aubaine pour le mouvement ouvrier.

      Prendre en main les entreprises, les lieux de pouvoir, constituer des comités aspirant au pouvoir local et à la centralisation de celui-ci pour chasser ceux qui se mettent au service de la bourgeoisie et du pillage, faire un travail dans les forces de police et l’armée pour que ces membres choisissent leur destin de fils du peuple et d’êtres humains plutôt que de serviteurs de la délinquance capitaliste (des comités,...)

      C’est l’issue politique à donner pour aider la résistance sociale.

      Bref, les Grecs ont du pain sur la planche .

      En France nous sommes encore plus loin de cela.

      Mais on retrouve les mêmes problématiques organisationnelles où on reste dans les registres de protestation face à des gouvernements sur-armés et placés là grâce à des propagandes intenses de médias monopolistiques censureurs, brejneviens et pro-capitalistes.