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Sans Pap’ et Soutiens arrachent Cissé et Touré des griffes de Canépa

Publie le jeudi 17 avril 2008 par Open-Publishing
4 commentaires

LES JUGES DE COQUELLES DISENT NON A LA RAFLE DU PREFET :
LES DEUX SANS PAPIERS SONT LIBRES !!

SAMEDI 19 AVRIL, 14H, PLACE DE LA REPUBLIQUE A LILLE,
DEPART DE LA MARCHE VERS PARIS :
MARCHONS TOUS ENSEMBLE DE LILLE A SECLIN AVEC LES SANS PAPIERS !

Cissé N’Famara et Touré Sanoussy ont été libérés par la juge du tribunal de Coquelles. Les témoignages font état de menaces formulées par les policiers déclarant que les prochains arrêtés seront transférés à Rennes, Toulouse, Bordeaux, Paris, etc…

Les témoignages disent aussi que les policiers de la PAF déclarent que le CSP59 doit s’arrêter, ce qui confirme que la guerre du Préfet contre le CSP59 prend la forme d’un ciblage visant les sans papiers considérés à tord ou à raison comme militants actifs du CSP59.

Ces témoignages donnent un certain crédit à certains propos entendus disant même que les régularisations ou les refus de régularisation, dans le cadre des rencontres mensuelles décidées et organisées par M. le préfet (dont il a exclu le CSP59 ), seraient faites en fonction de l’appartenance ou non au CSP59 .

Quelle conception, M. le Préfet, a-t-il de l’Etat de Droit ? Et qu’en est-il de ses promesses de « réexamen bienveillant » des dossiers des grévistes de la faim dont manifestement 27 ont fait l’objet d’un tri sélectif, arbitraire et politicien.

La marche nationale, dont M. le Préfet à manifestement peur, est justement là pour dénoncer ces pratiques d’un autre age et pour exiger le respect de l’Etat de droit ainsi que l’engagement de M. le Préfet lui-même vis-à-vis des grévistes de la faim.

Le CSP59 se félicite que déjà M. le Médiateur de la république, M. Jean Paul Delevoye, ait décidé de recevoir une délégation des marcheurs le 7 mai prochain à15h à la Médiature au 7, rue Saint Florentin 75008 Paris.

Le CSP59 va demander aussi au Ministre, M. Hortefeux, au Président de l’Assemblée nationale, M. Accoyer, et aux présidents des groupes parlementaires de l’Assemblée nationale de recevoir une délégation des marcheurs le samedi 10 mai 2008, jour de l’arrivée de la marche à Paris.

Le département du Nord est partie prenante de la République, il ne peut être concevable qu’un préfet puisse se comporter vis-à-vis d’un mouvement social tel que cela se produit dans le Nord depuis plus de 10 mois ! En effet, il ne s’agit pas seulement de la politique nationale du chiffre d’expulsion, mais il s’agit dans le Nord de l’utilisation du pouvoir d’Etat pour satisfaire un désir de vengeance, voir de carrière politique. L’intolérable a été atteint, il faut que cesse la vendetta préfectorale.

Le CSP59 réclame à nouveau le retour à la situation d’avant la crise ouverte par M. le Préfet Canepa le 15 juin 2007, à savoir la réadmission du CSP58 dans le cadre des rencontres mensuelles, la régularisation des 27 grévistes de la faim, et celle des sans papiers annoncés régularisés sur la liste des 533 et actuellement pris en otages par la préfecture.

Le CSP59 se félicite de la mobilisation des sans papiers et des soutiens pour les raflés du vendredi 11 avril au soir.

La lutte continue !

Lille, le 14 avril 2008


Comité des Sans Papiers 59 (CSP59), 42 rue Bernos- Lille- 59800– e-mail : csp59(atz)wanadoo. fr

Coquelles, le 14 avril 2008 11h30

Les Sans Papiers et leurs Soutiens arrachent Cissé N’famara et Touré Sanoussi aux griffes répressives du Préfet CANEPA.

Les sans papiers arrêtés témoignent : « les policiers de la paf qui nous arrêtent, possèdent un trombinoscope sur lequel on peut voir des photos de grévistes. Les menaces envers CSP 59 et le Porte Parole sont clairement proférées. « Le mouvement des sans papiers, disent les policiers doit disparaître. Les Sans Papiers sont à l’origine des embouteillages dans Lille et font du tapage nocturne alors que les gens dorment. Nous avons reçu l’ordre du Préfet de vous envoyer à Toulouse ou Rennes parce qu’à Lille les juges et les avocats vous libèrent toujours ». Finalement, usant de mensonge éhonté comme ils en on l’habitude, ils nous expédient à Coquelles au motif que le centre rétention de Lesquin est plein. Sur place la réalité était bien plus tragique. Le CRA de Coquelles est plein comme un œuf des sans papiers dont la plupart ne parlent qu’anglais. Une vérification rapide révèle le mensonge policier : le CRA de Lesquin est presque vide. Mais comme disent les policiers, à Coquelles les jugent ne libèrent pas les sans papiers comme à Lille »

Coquelles : ce n’est pas un tribunal d’exception, mais ça y ressemble.

Témoignage d’un soutien : c’est un tribunal clandestin, géographiquement, aucun panneau n’indique où il se situe. Il faut contourner le commissariat pour y arriver. Pas le moindre affichage comme on en trouve souvent dans les tribunaux. Comme à Guantanamo, il n’ y a pas de registre d’audience. Impossible de savoir qui passe en audience et dans quelle salle. Pour cela il faut se rendre au centre de rétention et interroger les sans papiers qui attendent dans l’angoisse leur tour d’audience. Les avocats n’ont aucune raison de se réjouir de leurs conditions de travail. La petite salle qui tient lieu de parloir est squattée par les policiers. Pour s’entretenir avec leurs clients, les avocats doivent se rendre dehors aussitôt escortés par des policiers agités et arrogants. Ils sont ici chez eux. Et ils le font sentir par d’incessants va et vient pendant les audiences ou commenter bruyamment leurs exploits.

Présidente du tribunal : au service de la justice ou du Préfet ?

Alors que la compétence du JLD s’étend d’habitude à décider si une personne interrogée par les policiers, doit être libérée ou détenue, la juge du tribunal de Coquelles ouvre le dossier de Cissé et de Samoussi et prend la place du représentant du Préfet. Commence un interrogatoire surréaliste sur des questions de vie privée, humiliantes et condescendantes. « De quoi vivez-vous ? Pourquoi avez-vous laissé femmes et enfants dans votre pays ? Pourquoi refusez-vous de rentrer dans votre pays ? » Cet acharnement de Madame la juge sur les sans papiers alors que la détention par décision administrative est considérée comme attentatoire aux droits de la personne et fondamentalement anti-démocratique cache mal ses véritables intentions. La réponse est sans doute dans ces instructions du procureur général de Bordeaux à ses procureurs pour aider au mieux les préfectures à expulser les étrangers. Il leur est demandé d’évoquer avec le préfet les recours possibles « lorsqu’une décision des libertés et de détention lui paraîtrait critiquable ». Autrement dit, c’est le préfet qui donne des ordres au procureur. (Canard enchaîné, mercredi 2 avril 2008). Là se trouve la raison fondamentale qui oblige Daniel CANEPA, Préfet de Région, à se tourner vers les JLD aux ordres qu’ils poussent à transformer les situations légales en situations arbitraires. L’acharnement répressif vise surtout à vaincre l’audace et l’intrépidité du CSP59, des anciens grévistes toujours debout, en rangs serrés avec leurs soutiens, prêts pour la marche nationale du 19 avril. Les sans-papiers et leurs soutiens sauront surmonter avec une inflexible volonté les humiliations, le mépris, la répression, jusqu’à la régularisation conformément aux promesses préfectorales de l’été dernier.

Ils ont une fois de plus triomphé d’une action répressive délocalisée à Coquelles par le Préfet CANEPA débordé par le nombre toujours croissant d’actes de résistance. Ils consolideront les liaisons avec les travailleurs français qui ont montré qu’une véritable solidarité est bien plus qu’une sympathie platonique passive.

Plus que jamais : rassemblement chaque mercredi à 18h00, Place de République

Le Samedi 19 avril à 14h, tous ensemble pour marcher avec les 35 marcheurs de Place de la République à Lille à Seclin où la Mairie et l’UL CGT nous recevront. : Première étape de la marche de Lille à Paris, du 19 avril au 10 mai !


voir aussi le communiqué du SAF : la cour de Cassation déclare les TGI décentralisés dans les CRA illégaux


quelques photos de la mobilisation de lundi à au TGI "décentralisé de le Centre de Rétention de Coquelle (pas de Calais)

les soutiens attendent dehors, le tribunal est fermé et bien gardé !

enfin après 1 heure d’attente, la grille est ouverte par les policiers. Le Tribunal, c’est au fond du couloir, "à Droite !", bien gardé par les policiers ( très nombreux !!!! jamais vu autant pendant une audience ! dont 3 policiers de la PAF venus de Lille...)

Cissé N’famara et Touré Sanoussi à leur sortie vers 15h30 (le préfet n’a pas fait appel)

Messages

  • sur la dernière photo, on aperçoit le CRA, et l’hôtel de Police.

    Le TGI se trouve sur le côté, on longe tout le bâtiment, on pénètre par un couloir sinistre : le TGI est tout au fond, "à droite", "bien gardé" par de nombreux policiers

    Les policiers y sont comme chez eux, entrant et sortant, discutant dans le tribunal pendant l’audience, ramenant des papiers au représentant de la république pendant que la juge parle.

    Le CRA de Coquelle était plein : on a donc transféré des sans pap’ de Calais à Lille, pour loger nos Lillois. Vous avez dit absurde ? ou arbitraire ? ou manipulation ? ou guerre aux Sans Pap’ ?

    Les traducteurs font "la bise" aux policiers : il y a comme une ambiance de "complicité"

    7 sans pap’ à l’audience de ce jour, assis sur un même banc : à la chaine !

    Les avocats sont commis d’office : habituellement, une justice d’abattage....d’après l’une des soutiens calaisiens

    Cette fois, la juge a pris un peu de temps (il y avait du monde ?) , l’avocate a soulevé les arguments imparables.

    A noter que l’avocate n’a pas pu recevoir les soutiens apportant les dernières précisions décisives dans la salle réservée (elle a modifié les conclusions écrites en conséquence) , mais a du le faire en présence des policiers !!!!

    3 policiers de la PAF de Lille étaient présents (pour nos camarades), prenant des notes...

    Ahurissant, surréaliste !

    Je reprends les mots que j’ai utilisé lors du compte-rendu de la réunion de lundi soir : une "justice"... d’exception

    Patrice

  • j’aimerais savoir si cette décision de la cour de cassation de déclarer les tirbunaux installés dans les centres de rétention illégaux implique la fermeture immédiate de ces tribunaux.
    Autrement dit, pouvons nous aller crier victoire devant leur porte ?
    Dans le texte du SAF on peut lire aussi que les prisonniers enfermés depuis plus 48h suite à une décision de ce tribunal doivent être libérés.
    La décision de la cour de cassation va t elle être suivie de mesures concrètes où ne va t elle être qu’un avis de plus dont le gouvernement pourra ne pas tenir compte ?