Accueil > Sans papiers de Creil, peuvent-ils gagner ?
Les sans papiers qui occupent les agences d’intérim de Creil sont prêts à rencontrer le Préfet. Ils souhaitent que rapidement une délégation soit reçue afin que tous les dossiers fassent l’objet d’un examen et d’une régularisation. La société Randstad les a assignés au Tribunal de grande instance de Senlis en référé pour obtenir leur expulsion.
Critt intérim a déjà obtenu du tribunal un jugement en ce sens, mais à ce jour la police n’est pas intervenue. Le Préfet et le pouvoir politique prennent sans doute la mesure qu’une évacuation policière passerait mal dans une opinion très favorable à la lutte des sans papiers et qu’on est en passe de trouver une issue au conflit si les régularisations sont obtenues dans les prochains jours. Demain mardi on saura sans doute la réponse du Préfet de l’Oise quant à son accord ou pas de recevoir une délégation accompagnée d’un parlementaire. Il faut espérer qu’en attendant la police ne sera pas chargée d’intervenir. Après 19 jours d’occupation les travailleurs font preuve d’un sérieux et d’une organisation exemplaires qui donnent du crédit à leur lutte.
Chaque travailleur a constitué son dossier avec les preuves de ses emplois successifs depuis plusieurs années sur divers chantiers et dans différentes entreprises. Rien ne devrait s’opposer à une régularisation rapide si le Préfet de l’Oise en prend l’initiative permettant ainsi un premier début de sortie de crise qui donnerait l’exemple pour d’autres régularisations. La lutte en se poursuivant peut sans doute permettre d’aller vers une régularisation plus juste et plus large que celle prévue.
Tout dépendra de la capacité des travailleurs à conserver la popularité de leur action notamment en poursuivant leurs liens avec la population et ses organisations démocratiques et en décidant eux mêmes de leur mouvement.