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Sans-papiers en grève : la FNTP évacue le personnel de son siège occupé
Publie le jeudi 22 octobre 2009 par Open-PublishingLa Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP), dont le rez-de-chaussée du siège social parisien est occupé par des sans-papiers depuis 10 jours, a évacué son personnel "pour des raisons de sécurité", a annoncé jeudi l’organisation patronale.
"Cette occupation illicite, qui s’effectue sous la responsabilité revendiquée de la CGT, entrave fortement le fonctionnement de l’organisation professionnelle. Elle viole les règles de sécurité", a déclaré le président de la FNTP Patrick Bernasconi, lors d’une conférence de presse.
La FNTP avait demandé mardi par référé au tribunal de grande instance de Paris l’expulsion de ces sans-papiers mais a été débouté de sa demande. Un nouveau référé a été déposé mercredi dont le jugement est attendu lundi, a ajouté M. Bernasconi.
Interrogé sur l’attitude du gouvernement, M. Bernasconi a indiqué qu’il avait eu au téléphone mercredi le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux qui lui aurait répondu, selon le président de la FNTP, qu’il allait voir ce qu’il "peut faire".
Le président de la FNTP a affirmé que le leader de la CGT Bernard Thibault avait "une responsabilité très forte de laisser faire quelque chose" qui "porte atteinte à une liberté publique fondamentale, celle de la liberté syndicale".
En cas de nouveau rejet de la demande d’expulsion des sans-papiers lundi, M. Bernasconi a estimé que ce serait "à l’Etat de prendre ses responsabilités".
La FNTP a rappelé "qu’elle et l’ensemble des entreprises qu’elle représente condamnent tout travail illégal, et par conséquent l’emploi de salariés sans-papiers".
S’agisssant de l’embauche de sans-papiers, la FNTP a mis en avant la question de la présentation aux employeurs de faux papiers.
"Passée l’étape de la déclaration en préfecture, les employeurs n’ont aucun moyen de savoir si leurs salariés leur ont communiqué des faux papiers. Il appartient à l’Etat de se donner les moyens de vérifier l’authenticité des papiers des travailleurs immigrés", a affirmé M. Bernasconi.
Des salariés sans-papiers se sont mis en grève en Ile-de-France depuis le 12 octobre et occupent des sites symboliques des secteurs professionnels où ils sont nombreux : nettoyage, travaux publics, restauration, agences d’intérim, avec le soutien d’un front syndical et associatif élargi qui dénonce "l’arbitraire préfectoral" dans l’examen des dossiers de régularisation par le travail.
Le ministre de l’Immigration, Eric Besson, avait déclaré vendredi sur France Inter qu’il allait "travailler avec les préfets" pour que les règles de régularisation des sans-papiers ayant un travail soient harmonisées.
Alors que le gouvernement refuse toujours toute régularisation massive, une loi de 2007 a ouvert des possibilités d’obtention d’un titre de séjour, valable un an et à renouveler, pour certains métiers et selon certains critères.
La principale revendication des grévistes, outre leur propre sort, porte sur la nécessité d’une circulaire synthétisant les critères de régularisation par le travail afin qu’il y ait une égalité de traitement.