Accueil > Sans-papiers : entre précipitation et zèle, la préfecture de Moselle a merdé
Sans-papiers : entre précipitation et zèle, la préfecture de Moselle a merdé
Publie le jeudi 4 décembre 2008 par Open-Publishing2 commentaires

de Cyr MAKOSSO
Dans la précipitation et sans avoir pris les précautions qui s’imposent, la Préfecture de la Moselle sans doute pressée pour faire son quota a renvoyé vers Kinshasa (RDC) un père de famille d’enfant français et résident en Hollande (carte valable jusqu’en 2012).
Cette histoire pourrait prêter à sourire s’il n’y avait pas un drame familial derrière. Un homme renvoyé dans un pays qu’il a quitté il y a de cela 20 ans, alors qu’il a un titre de séjour d’un autre Etat de l’espace Shengen. Sans présenter des excuses officielles, la Préfecture de la Moselle a reconnu son zèle démesuré et s’est engagé a faire de son mieux pour que M. Kitemoko rejoigne sa famille en France.
Père reconduit, l’enfant à la DDASS
Odée Merengue, concubine de Mr Kitemoko expulsé vers Kinshasa le 29 novembre 2008 dernier est une femme gagnée par le désespoir. Alors que son compagnon était en centre de rétention à Metz puis reconduit vers Kinshasa, son petit dernier d’1 an 1/2, Ephraïm est actuellement en charge par les services de la protection de l’enfance.
Prise de désespoir en voyant son mari enfermé au CRA de Metz, et choquée par ce drame, elle est précipitamment partie en laissant le petit aux gendarmes, pensant qu’ils allaient remettre l’enfant à son père et que ça aiderait à arranger les choses... Hélas, cela n’a bien sûr pas fonctionné comme ça et le petit a été placé à la DDASS où il est toujours ! La mère de famille restée seule avec cinq enfants a été reçue en audience par le juge des enfants le 1er décembre.
Très à l’écoute, le magistrat a accordé le droit de visite (bien que la maman n’aie pas le courage de l’utiliser, le petit ne comprendrait pas, elle lui téléphone tous les jours) et le maintien d’Ephräim au CDE encore trois semaines, avant de rendre un jugement définitif.
Vie de famille et titre de séjour
Mr Kitemoko, 50 ans, d’origine congolaise, est résident en Hollande depuis 20 ans. Il a fait une déclaration officielle de concubinage depuis deux ans avec sa compagne d’origine congolaise aussi. Mr Kitemoko et sa compagne Odée n’ont jamais pu obtenir de vivre ensemble jusqu’à présent malgré leurs multiples demandes. Mr Kitemoko n’avait d’autre solution que des allers et venues France-Hollande.
Lors de sa dernière visite, il s’est rendu une ènième fois faire des démarches à la Préfecture de Metz mais le lendemain, la PAF arrêtait Mr Kitemoko dans la boutique de sa concubine à Forbach. A l’issue de la dernière demande de titre de séjour de Mr Kitemoko, le Préfet de la Moselle a décidé de le lui refuser car il aurait dû demander un visa long séjour en Hollande, avant de venir (trop régulièrement aux yeux des autorités) chez sa concubine à Forbach. Un concours de circonstances malheureux a fait que l’OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) n’a pas été contestée et l’arrestation a bien eu lieu.
Précipitation et zèle
Devant le drame vécu par la famille de M. Kitemoko, le Réseau Education Sans Frontières s’est mobilisé pour la soutenir. Une délégation de sept personnes, dont la compagne de M. Kitemoko, trois élus et trois membres de RESF et ACAT, a été reçue en Préfecture de Moselle le lundi 1er décembre 2008. De cet entretien, il ressort que la Préfecture a voulu assurer M. Kitemoko de ses droits en contactant les autorités hollandaises qui n’ont pas répondu au bout de 15 jours. En fait c’est au bout de 18 jours qu’il a été "reconduit", mais "libre sans escorte dans l’avion".
Cependant, « il n’en demeure pas moins qu’au delà de l’application stricte de la loi, nous avons tous eu le sentiment que ce sont bien les exigences de quotas et le durcissement des lois qui conduisent, entre autre, à précipiter des choses qu’on aurait tout intérêt à régler d’une autre façon », s’insurge t-on à RESF.
La Préfecture de la Moselle est aujourd’hui dans l’embarras, les autorités préfectorales pensent finalement que la place de M. Kitemoko est ici auprès de sa famille. Elles suggèrent que M. Kitemoko devrait se présenter au Consulat de France à Kinshasa et demander un visa long séjour car il est père d’un enfant né en France. Si les autorités consulaires le demandent, la Préfecture de la Moselle donnera un avis favorable pour son retour. Mais M. Kitemoko restera sans doute comptabilisé dans les statistiques de la Préfecture de Moselle qui aura rempli son quota d’expulsions pour 2008.
Source :
– http://www.basango-lesnouvelles.com...
Messages
1. Sans-papiers : entre précipitation et zèle, la préfecture de Moselle a merdé, 5 décembre 2008, 20:58, par BLANCS OUT OF AFRIKA
sschant a l’avance que mon com
sera refuser
sachez que bientot tous les blancs qui squattent (civiles et armees)
connaitront le meme sorts
CHACUN CHEZ SOI
BLANCS OUT OF AFRIKA
2. Sans-papiers : entre précipitation et zèle, la préfecture de Moselle a merdé, 7 décembre 2008, 12:32
Des nouvelles Monsieur Kitemoko :
Affaire KITEMOKO - Prison et galère à Kinshasa (RDC) : http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...