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Sans papiers : incertitudes et mobilisations cf citron vert)
mardi 27 juin 2006.par Philippe Ladame
Douze jours après la parution de la circulaire du 13 juin sur les étrangers en situation irrégulière dont un enfant est scolarisé, la confusion semble régner dans les préfectures.
Confronté aux résistances sur le terrain, le gouvernement avait donné la consigne, plus ou moins respectée, de surseoir, jusqu’au 30 juin, aux expulsions de familles avec enfants scolarisés, en situation irrégulière sur le territoire.
Le 13 juin, le ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy, diffusait une circulaire aux préfets précisant à quelles conditions, exceptionnelles, la situation de certaines de ces familles pouvaient être régularisée.
A quelques jours de l’échéance, les démarches de familles susceptibles d’être concernées se multiplient .
L’enjeu est de savoir comment sera mise en oeuvre cette circulaire. Le Réseau Education Sans Frontières (RESF) demande que les préfectures reçoivent la consigne claire de régulariser au plus vite tous les étrangers résidant en France depuis deux ans, ayant un enfant né en France ou entré avant l’âge de 13 ans et scolarisé depuis septembre 2005, y compris en maternelle. Mais le ministre écarte l’idée de cette régularisation massive qu’il juge « irresponsable ».
Néanmoins, il vient d’annoncer la nomination d’un médiateur national qui aura pour tâche d’harmoniser l’application de la circulaire dans les différentes régions.
Mais cette application dépendra aussi, et largement, de la mobilisation des sans-papiers eux-mêmes, de leurs amis et des associations qui les soutiennent.
Dans son bulletin n°28 publié le 26/06/06 (.rtf de 200ko), RESF fait le point de cette mobilisation et notamment des actions de parrainage qui se sont multipliées ces jours-ci.
D’autres actions sont menées, comme celle du Collectif Aïssata - regroupant des auteurs et illustrateurs pour la jeunesse - qui a adressé un appel à Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l’Egalité des chances et auteur de livres pour la jeunesse.
Un appel que les auteurs concluent ainsi : « Nous demandons que votre voix d’écrivain porte nos propres voix indignées jusqu’aux oreilles des autres ministres et jusqu’à celles du président de la République. Dites-leur que, d’où qu’ils viennent, il n’y a rien de plus précieux sur terre que des enfants. Dites-leur que ces enfants, que les convulsions du monde ont fait échouer ici, sont une chance pour la France. Dites-leur que les familles qu’on projette d’expulser ont des papiers : les pages de nos livres - et des vôtres aussi, cher Azouz Begag. Au nom de ces enfants, merci de l’aide que vous voudrez bien nous apporter dans la protection que, sans fléchir, nous leur assurerons. »