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Sarkozy, au carrefour des affaires politico-financières.
par Une odeur de fin de règne.
Publie le mercredi 21 septembre 2011 par Une odeur de fin de règne. - Open-Publishing1 commentaire
Il y a eu, comme première lame, l’affaire Bettencourt. Comme deuxième, les confidences de Michel de Bonnecorse, le Monsieur Afrique du président Chirac. Et aujourd’hui, les accusations portées dans le dossier "Takieddine". Nicolas Sarkozy, l’homme qui pensait à l’Elysée, et pas seulement en se rasant, est dans une position délicate.
Au centre des attentions, le financement de la campagne de son champion de 1995, Edouard Balladur, et la sienne en 2007.
Première source supposée des fonds : la milliardaire Liliane Bettencourt. Selon la juge Isabelle Prévost-Desprez, l’ancienne infirmière de la femme d’affaires lui aurait assuré avoir assisté à la remise d’enveloppes pour le candidat Sarkozy. L’intéressée a rapidement démenti.
Autre source, la Françafrique. Lorsque l’avocat franco-libanais Robert Bourgi balance sur toute la classe politique, concentrant ses tirs sur le duo Chirac-Villepin, il prend bien soin de tenir Nicolas Sarkozy à l’écart. Pourtant, dans la foulée, Michel de Bonnecorse, le M. Afrique de Jacques Chirac, affirme que l’actuel chef de l’Etat, a bien profité de ces circuits occultes.
Dans ces deux affaires, c’est pour l’instant "parole contre parole". Une chance pour l’hôte de l’Elysée que la situation se tasse et que l’opinion publique finisse par s’en désintéresser.
Dans le dossier "Takieddine", la situation est différente. L’enquête est déjà bien avancée. Elle a démontré la présence d’importantes sommes d’argent à l’origine douteuse dans les comptes de campagne d’Edouard Balladur en 1995. Campagne dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole.
Les témoignages à charge pour les balladuriens se multiplient. Selon Le Nouvel Obs, la princesse Hélène de Yougoslavie a confié aux enquêteurs que son ex-mari, Thierry Gaubert, ami de trente ans de Nicolas Sarkozy, s’était rendu en Suisse, en compagnie de Ziad Takieddine, pour récupérer des valises de billets, ensuite confiées à Nicolas Bazire, directeur de campagne d’Edouard Balladur.
Nicolas Bazire, Thierry Gaubert, Ziad Takieddine, tous sont passés par la case garde-à-vue. Ce dernier est même mis en examen.
A neuf mois de la présidentielle, ces affaires tombent excessivement mal pour Nicolas Sarkozy. Il pourra toujours arguer qu’il n’était que porte-parole de Balladur en 1995. Il aura en revanche du mal à nier les liens très forts qui l’unissent aux gardés-à-vue.
Pour exemple, Nicolas Bazire fut le témoin de son mariage avec Carla Bruni. En 2008, dans L’Expansion, Brice Hortefeux disait même de lui : "Sarkozy est très attentif à ses jugements sur les hommes, car ils sont toujours très fins."
Sa première garde est tombée. Qui lui reste-t-il ? Le trésorier de campagne de l’époque 1994-1995, René Galy-Dejean ? Il a lui-aussi été entendu en février dernier. Devant le juge Renaud van Ruymbeke, il n’a pas su expliquer l’origine d’un versement de sept millions de francs. Un témoin a même affirmé que Galy-Dejean l’accompagnait lors du dépôt des mallettes de cash à la banque.
Brice Hortefeux ? Lui a évité les enquêteurs, mais Dominique de Villepin l’a mouillé d’une allusion lourde de sens. Dans Le Contrat, ouvrage de Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme, l’ancien Premier ministre se souvient : "Il y avait beaucoup de déplacements qui nous semblaient suspects, notamment de Hortefeux et Bazire. Mais qu’est-ce qu’ils allaient faire en Arabie saoudite ?! Et ces visites d’Edouard Balladur, en Arabie saoudite également..."
Nicolas Sarkozy lui aussi pourrait-il être convoqué ? Evidemment, le chef de l’Etat est protégé par son immunité. Il ne peut même pas être entendu comme témoin. Mais un juge peut le convoquer quand même, quitte à essuyer un refus. C’est la voie qu’avait choisi Eric Halphen en mars 2001. Jacques Chirac n’avait alors pas répondu à la convocation.
Cette option serait catastrophique pour l’image du candidat Sarkozy. D’autant que face à lui se présentera un candidat socialiste, vierge de toute affaire politico-financière, que ce soit François Hollande, Martine Aubry ou Ségolène Royal.
Ce scénario a-t-il une chance de s’écrire ? Pourquoi pas, si l’on considère le profil du juge d’instruction. Renaud van Ruymbeke et Nicolas Sarkozy sont à couteaux tirés depuis des années. Dans leur livre Sarko m’a tuer, Fabrice Lhomme et Gérard Davet entament ainsi leur chapitre consacré au magistrat : "Nicolas Sarkozy le déteste. Plus que tout autre. Une véritable haine. Il symbolise tout ce qu’il exècre."
La réactivation d’une procédure disciplinaire par le Conseil supérieur de la magistrature à son encontre, alors qu’il explore justement la piste de rétro-commissions dans l’affaire Karachi, illustre tout autant les relations extrêmement difficiles qu’entretiennent les deux hommes. Renaud van Ruymbeke ne se fait d’ailleurs aucune illusion : "La procédure disciplinaire ranimée devant le CSM par le ministre de la Justice, pour moi, c’est une attaque de plus."
Messages
1. Sarkozy, au carrefour des affaires politico-financières., 22 septembre 2011, 16:33, par le retraité
ça va être très compliqué
c’est parole contre parole
mais comme ils sont tous plus menteurs les uns que les autres....
Le retraité