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Sarkozy défend le retour de la France dans l’OTAN

Publie le dimanche 8 février 2009 par Open-Publishing
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Le retour de la France, sortie du commandement intégré sur décision du général de Gaulle en 1966, devrait être officialisé lors du sommet de l’OTAN à Strasbourg-Kehl début avril.

A quelques semaines de l’officialisation du retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, Nicolas Sarkozy a défendu sa décision samedi à Munich : "l’alliance avec les Etats-Unis et l’Alliance ne met pas en cause l’indépendance" de la France, mais « la renforce », a-t-il plaidé, en qualifiant l’OTAN de "famille".

Le retour de la France, sortie du commandement intégré sur décision du général de Gaulle en 1966, devrait être officialisé lors du sommet de l’OTAN à Strasbourg-Kehl début avril. Mais ce tournant n’est guère populaire en France, où l’opposition dénonce un « alignement » sur les Etats-Unis.

« Je ne ferai jamais rien qui mette en cause l’indépendance de mon pays », a martelé Nicolas Sarkozy lors de la 45e conférence de la sécurité à Munich, en présence du vice-président américain Joe Biden, et de la chancelière allemande Angela Merkel. D’ailleurs, « la France restera une puissance militaire nucléaire », a souligné le chef de l’Etat.

« Voilà ce que j’expliquerai aux Français le moment venu et ce moment approche », a-t-il ajouté. « D’ici au sommet » de Strasbourg, « nous aurons un débat en France » mais « j’assume ce choix politique, qui n’est pas un choix si facile en France ». « Nous nous féliciterons de la décision éventuelle de la France de revenir dans les structures » intégrées de l’OTAN, a assuré Joe Biden. Le président américain Barack Obama « soutient pleinement » ce retour de la France, car « une plus grande responsabilité de la France dans l’OTAN refléterait une importance accrue de la politique de sécurité et de défense européenne », a-t-il dit. Angela Merkel a salué quant à elle le « grand pas » de la France « en direction de l’OTAN ». « D’ici au mois d’avril, nous essaierons d’être au rendez-vous d’une grande ambition », a assuré Nicolas Sarkozy en s’adressant au vice-président américain, avec lequel il a eu dans l’après-midi un entretien bilatéral.

Le président français s’est efforcé de démontrer que le renforcement de la politique européenne de la Défense et de l’OTAN allaient de pair. « L’Europe de la Défense est une priorité », a-t-il martelé. « L’Europe veut-elle la paix ou veut-elle qu’on la laisse en paix ? », a-t-il lancé. Dans le premier cas, « vous devez vous donner les moyens d’exister comme une puissance ». Dans l’autre, « faites-vous tout petit, restez dans votre coin, cachez vous les yeux, bouchez vous les oreilles, ne parlez pas trop fort » et « pendant un temps, on vous laissera en paix ». « Tout le monde a intérêt à une Europe de la Défense », les Etats-Unis comme les Européens, a-t-il poursuivi.

Nicolas Sarkozy entend accompagner le retour dans l’OTAN d’un « approfondissement de la relation avec l’Allemagne », avec l’arrivée sur le territoire français, à Illkirch près de Strasbourg, de quelque 600 soldats allemands de la Brigade franco-allemande. « Nous devons être à la hauteur de ce qu’ont fait nos prédécesseurs en matière d’amitié entre la France et l’Allemagne », a-t-il expliqué.

Le rapprochement avec l’OTAN devrait être facilité par le « nouveau ton » de la diplomatie américaine, exposé samedi à Munich par Joe Biden. « Je viens au nom d’un gouvernement nouveau qui est décidé à prendre un nouveau ton, non seulement dans ses relations avec l’Union européenne, mais également à l’échelle planétaire », a-t-il dit. « Aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut faire cavalier seul (...) La communauté internationale n’affaiblit pas l’Amérique ». Elle « nous aide à devenir plus fort ».

Désormais, « les Etats-Unis ne tortureront pas » et « nous fermerons le camp de Guantanamo », a-t-il promis. Joe Biden a d’ailleurs demandé l’aide de l’Europe pour accueillir d’anciens prisonniers du camp. L’Amérique veut « coopérer » et « écouter », a-t-il martelé.

S’il a encouragé les Alliés à apporter leurs « idées » pour résoudre le dossier afghan, Joe Biden est resté vague sur la question du renforcement des contingents européens. Dans la matinée, le secrétaire général de l’OTAN Jaap de Hoop Scheffer avait pourtant dénoncé les réticences allemandes et françaises à envoyer davantage de troupes face aux talibans. Dans ces conditions, « les appels à ce que la voix de l’Europe soit entendue à Washington risquent du coup de sonner un peu creux », avait-il prévenu.

Concernant le dossier nucléaire iranien, Joe Biden a assuré que son pays était « prêt à parler avec l’Iran », qu’il a placé « devant un choix très clair » : « soit vous continuez dans votre chemin, et il y aura des sanctions », soit « il y aura une incitation réelle à la négociation ». Nicolas Sarkozy, lui, s’est montré plus ferme : le lancement d’un satellite par l’Iran est une « extrême mauvaise nouvelle », a-t-il estimé. « On n’a qu’une seule solution, c’est de renforcer les sanctions contre l’Iran », a-t-il tranché.

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