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Sarkozy, "grand diseur, petit faiseur", côté sécurité

Publie le dimanche 15 avril 2007 par Open-Publishing
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de Dominique Barella

Depuis cinq ans la gouvernance de la sécurité par Nicolas Sarkozy est un échec.

La justice ne satisfait plus les citoyens, en termes d’efficacité et de qualité.

Les enquêtes d’opinion prouvent qu’ils ne font plus confiance à la justice et pire qu’ils la craignent. L’affaire dite d’Outreau n’a fait qu’accroître la défiance des Français à l’égard de l’une des principales institutions de la République, sans laquelle la loi de la jungle régirait les relations sociales.

L’affaire d’Outreau a constitué un cataclysme pour la société. Elle a mis en évidence l’état de délabrement avancé de la justice.

Le juge obligé de débiter 50 jugements entre 14 heures et 23 heures ou le substitut devant répondre casque sur les oreilles à 150 appels par week-end ne sont pas mis en situation de fournir un travail de qualité.

Le flot ininterrompu de réformes sans moyens financiers et la complexification des procédures judiciaires ont contribué à engorger définitivement le système. Le prurit législatif de ces dernières années, nourri de l’événement médiatique et non de la réflexion approfondie, a largement contribué à la perte de confiance en la loi.

De valeur structurante de la société, la loi a été transformée en pétition de principe, simple valeur d’affichage. La pratique législative de 2002 à 2007 n’a été que la fuite en avant désespérée d’un gouvernement réformant d’autant plus qu’il était impuissant à modifier la vie économique et sociale.

A cet égard Nicolas Sarkozy est le symbole des promesses mensongères chargées de faire croire à l’efficacité de celui qui les tient mais ne se considère pas engagé par leur absence d’effets.

Nicolas Sarkozy s’est comporté comme un moulin à réformes, chaque loi qu’il a proposée n’a servi qu’à assurer sa publicité personnelle, à camoufler son échec dramatique en matière de sécurité et à éviter que l’on parle de son bilan calamiteux.

La gestion du problème des hooligans est l’un des exemples caricaturaux des promesses successives non tenues du ministre de l’Intérieur : en janvier 2003, il dénonçait les agressions inacceptables aux abords des stades de football ; en février de la même année, il se donnait trois mois pour rétablir la paix dans et autour des stades ; en janvier 2004, il promettait de mettre fin au hooliganisme ; en octobre 2005, il affirmait qu’il fallait débarrasser les stades des voyous qui n’ont rien à y faire ; le 12 janvier 2006, il annonçait la fin de la violence dans les stades et la nomination d’un commissaire de police « Monsieur football ».

On connaît, hélas, le peu d’effets de cette fébrilité déclarative... En matière de sécurité, Nicolas Sarkozy c’est « grand diseur, petit faiseur ».

Contrairement à ce que voudrait faire croire Nicolas Sarkozy, son bilan est mauvais : son bilan, c’est une augmentation de 7 % par an des violences contre les personnes et l’abandon du combat contre la criminalité organisée.

Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur, ce fut aussi des pompiers, des magistrats, des policiers et des chauffeurs de bus agressés.

Ce fut également le déclenchement de l’état d’urgence pour la première fois depuis la guerre d’Algérie.

Ce fut aussi le record annuel des voitures brûlées en une année.

Ce sont des citoyens au-dessus de tout soupçon qui ont peur de leur police et qui craignent leur justice. C’est une grave rupture de la confiance dans les institutions chargées de garantir le respect de la loi par tous et la sécurité de chacun dans le cadre d’un ordre juste.

Celui qui prétend à la rupture est aussi à l’origine de la fracture entre les citoyens et les institutions. Il a monté une partie de la population contre les jeunes, contre la police et contre les juges. Il sème une forme de haine sociale très antirépublicaine. Il oppose les Français, rejetant sur certains d’entre eux la responsabilité de ses échecs en matière de sécurité.

Il a totalement oublié que le chômage, l’urbanisme, les accidents de la vie sont aussi à l’origine de la délinquance. Son mépris économique, son élitisme de riche, son aveuglement social concourent à créer de la rancœur, de la désespérance, de la délinquance.

Les réformes, impulsées sous le coup de l’émotion et bouclées dans la précipitation, se sont multipliées. Au nom de la lutte contre le terrorisme, la délinquance sexuelle ou l’immigration, des exceptions croissantes aux principes européens de la procédure pénale ont été consenties au mépris du droit des personnes.

Une pression croissante s’est exercée ces dernières années sur la justice pénale pour que l’incarcération soit privilégiée au détriment des mesures alternatives et des sanctions favorisant la réinsertion.
Les garanties liées à la présomption d’innocence et aux droits de la défense ont été réduites.

Dans le cadre des lois Sarkozy-Perben, les règles régissant la garde à vue et la détention provisoire ont été modifiées dans un sens provoquant un affaiblissement des libertés publiques, sans progrès pour la sécurité, et la détention provisoire a été transformée en principe de précaution.

L’accent a été mis sur des procédures de jugement expéditives au détriment des principes fondamentaux que sont la collégialité, la publicité et le contradictoire.

Comme ministre des Finances, Nicolas Sarkozy a provoqué le dysfonctionnement de la justice en ne lui donnant pas les moyens de remplir ses missions, notamment en rationnant les moyens d’enquête et en limitant les frais de justice criminelle.

L’indigence budgétaire de la justice, l’état indigne des prisons et la surpopulation carcérale ont été dénoncés en 2005 par le Commissaire européen aux droits de l’homme Gill Roblès et la France a été montrée du doigt devant toutes les démocraties occidentales.

Il est indispensable pour la démocratie de passer à des méthodes plus modernes de gestion des institutions qui assurent la justice et la sécurité de ce pays en fédérant les énergies et compétences de tous les professionnels.

http://lajustice.blogs.liberation.f...

Messages

  • LE PEN est beaucoup plus intelligent que sarko, mais il fera de ce petit frère son futur ministre de l’intérieur...

    Même si nous devions "vivre" ce cauchemar, dans un décor politique conforme aux paysagistes doués que sont Bayrou, ségo , kouchner , conh bendit , hulot , rocard...et bové, lesquels sont déjà à pied d’oeuvre dans les jardins d’agréement de "la france d’après" (l’un cultivant "l’anti-appareil", plante hautement toxique pour la puissance populaire, l’autre cultivant "l’anticommunisme", plante hautement toxique pour la conscience de classe populaire, le suivant laissant pousser entre les massifs profits "la spontanéïté populaire", plante hotant à qui la respire toute confiance en soi, un autre se spécialisant dans "l’humanitaire -spectacle", plante vidant l’aspiration humaine à la dignité incapable de retrouver un souffle, sans oublier celui qui jardina son précarré télévisé avec "la trompêête de la renommée", plante destinée à congestionner la pensée environnementale pour la rendre apolitiquement correcte...)....

    Même donc si "le pire électoral" se produisait, il resterait , toujours vierge au beau milieu du "paysage politique", "la contradiction principale" :

    une forêt pleine de moustiques urticants, avec une Parisot qui trone, au milieu de patrons voyoux, mais face à une turbulance massive :

    celle du mouvement social que nulle campagne électorale n’a pu faire taire, et envenimée par des revendications "à caractère plus politique que syndical", qu’il faudrait réprimer "comme il se doit", sauf qu’il est devenu impossible d’ignorer le retour d’un "danger" trop vite annoncé "dépassé" :

    le communisme de nouvelle génération !

    ce spectre hante l’europe avec des projets, des propositions et des manières de faire déroutantes car à la fois contestataires et revendiquant des responsabilités à tous les niveaux de cette "europe" en souffrance !

    mais qu’est devenue "la science politique" ?

    alain de nantes - roseaupensant.gauchepopulaire.fr