Accueil > Sarkozy retrouve son ton cassant
Royal se fait piéger sur la Corse, Sarkozy retrouve son ton cassant
FRANCE. L’agressivité du ministre contrebalance les bourdes de la socialiste.
Sylvain Besson, Paris (le temps, quot suisse)
Samedi 27 janvier 2007
La série noire continue. Déstabilisée par une suite de propos maladroits, Ségolène Royal a encore ajouté deux erreurs à sa liste de gaffes (LT du 26.7.07). Heureusement pour la candidate socialiste, Nicolas Sarkozy n’a pas pu s’empêcher de persifler méchamment sur elle et son compagnon François Hollande, ce qui pourrait nuire à son image toute neuve d’homme tranquille.
Jeudi, Ségolène Royal est interviewée sur la radio RMC. On lui demande combien la France possède de sous-marins lanceurs de missiles nucléaires. « Un », répond-elle d’abord, avant de corriger à « sept ». En fait, la force de dissuasion nucléaire française compte quatre sous-marins.
Vendredi, le spécialiste des canulars Gérald Dahan révèle avoir piégé Ségolène Royal en se faisant passer pour le premier ministre du Québec. Alors que la candidate avait paru approuver l’indépendance de la province canadienne, le faux Jean Charest lui demande comment elle réagirait s’il venait encourager la sécession de la Corse. « Les Français ne seraient pas contre », répond la candidate en riant.
« Le naturel revient au galop »
Pour l’ancien ministre Jack Lang, l’un de ses conseillers, « il faut prendre les choses avec un esprit relatif, avec un peu d’humour ». Nicolas Sarkozy n’est pas de cet avis : « Pour moi, la Corse n’est pas un sujet de plaisanterie, spécialement quand je parle avec le premier ministre d’un autre pays », a-t-il déclaré vendredi. Avant d’ajouter avec un énorme sourire : « Je suis consterné. »
Mais le candidat de droite devrait se méfier. La lourde ironie dont il a fait preuve cette semaine - en traitant François Hollande de « macho » ou en se moquant de l’absence de programme de Ségolène Royal - n’est pas passée inaperçue chez ses adversaires. « Je l’ai trouvé très mauvais », a confié au Temps Marielle de Sarnez, la directrice de campagne du centriste François Bayrou. « En voyant sa réaction, je me suis dit : c’est le naturel qui revient au galop. »