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Sarkozy veut trier les habitants des HLM
Publie le jeudi 13 décembre 2007 par Open-Publishing2 commentaires
de Cyrille Poy
En avançant des chiffres contestés par le mouvement HLM, le président de la République prétend loger les plus modestes en évacuant les autres.
Dans le monde de Nicolas Sarkozy, les choses paraissent simples. En matière de logement social, il distingue, comme dans le débat sur les retraites, les privilégiés et les autres qui subissent. Et si ceux qui subissent peuvent se débarrasser de ceux qui profitent, alors tout doit se régler comme par enchantement. Dans son premier discours général sur le logement, Nicolas Sarkozy a repris son schéma de pensée habituel, qu’il a ainsi formulé : « Je ne veux plus d’une situation où les pauvres n’accèdent plus aux logements sociaux et sont rejetés vers un habitat précaire parce que ceux qui occupent les logements sociaux peuvent y demeurer à vie quelle que soit l’évolution de leurs revenus. »
En guise de démonstration, le chef de l’État avance deux chiffres chocs. Selon lui, 400 000 logements seraient actuellement « occupés par des ménages dépassant les plafonds de ressources », soit, précise-t-il, « l’équivalent de quatre années de construction » de logements HLM. Autre chiffre avancé, celui des logements sociaux sous-occupés, qui seraient au nombre de 800 000.
Ces chiffres sont contestés par l’Union sociale pour l’habitat (USH), qui fédère les organismes HLM. Selon l’USH, seuls 6,8 % des locataires HLM dépasseraient les plafonds de ressources, soit 250 000 à 280 000 ménages. Parmi eux, autour de 100 000 ont des ressources qui dépassent le plafond de 20 %, seuil à partir duquel un sur-loyer est demandé. Quant au nombre de logement sous-occupés, un proche du dossier fait remarquer que la norme de sous-occupation a été modifiée par l’INSEE. « Les chiffres avancés par le président de la République sont très imprécis. Il doit sûrement voir ça de très haut… », rapporte un fin connaisseur du dossier. Sauf qu’une étude établie à partir des déclarations fiscales des locataires HLM, qui devrait être rendue publique au début de 2008, corrobore, du moins dans la tendance (le nombre n’est pas de 400 000 mais de 370 000), les déclarations du chef de l’État…
Pour autant, le chef de l’État peut-il affirmer que la mission des HLM a été dévoyée ? « Le logement social joue son rôle social. Depuis plusieurs années la priorité est donnée aux familles modestes », rappelle Pierre Quercy, délégué général de l’USH. Et le même d’estimer que, si « les commissions d’attribution (que le chef de l’État veut réformer - NDLR) peuvent être améliorées, majoritairement elles font bien leur travail ». De plus, pointe Pierre Quercy, en réservant le parc social aux plus modestes, « c’est à la mixité sociale que l’on risque de porter atteinte ». « La réussite du logement social est basée sur la mixité », insiste Pierre Gosnat, député (PCF) d’Ivry. « Il n’est pas scandaleux que des professeurs ou des techniciens habitent dans un logement social. Sinon, on fabrique des ghettos et on prive les organismes HLM de ressources », poursuit le député communiste.
« Ce qui nous préoccupe dans ce discours, c’est que le chef de l’État donne l’illusion que les HLM n’assureraient pas leur vocation sociale. S’il existe des gens qui dépassent les plafonds de ressources, et qui paient le sur-loyer, peut-être faut-il réfléchir à leur offrir d’autres parcours vers l’accession ou le parc locatif privé, s’ils le peuvent. Mais sur beaucoup de zones, il sera impossible pour ces ménages d’accéder à un logement autre que social », affirme de son côté Christophe Robert, directeur des études à la Fondation Abbé-Pierre.
Messages
1. Sarkozy veut trier les habitants des HLM, 13 décembre 2007, 12:08
je vous signale quand même, qu’a Paris par exemple, beaucoup de HLM loge des petits bourgeois, bien pistonés.
comme le fils tapie, par exemple, et qui en + ne payais pas sont loyer.
Lolita
2. Sarkozy veut trier les habitants des HLM, 13 décembre 2007, 16:07
En ce qui concerne le logement social du 1% patronal
je peux attester, preuve à l’appui, que les 2/3 sont alloués
à des employés de la ville de Cannes et à des employés de
la Préfecture de Nice (qui ne paient pas le 1% patronal) au détriment
de ceux qui le paient.
Michèle