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Scandale de corruption dans le marché des éoliennes

par Mickael Torres

Publie le mercredi 9 juillet 2014 par Mickael Torres - Open-Publishing
3 commentaires

Les éoliennes, machines à corrompre ? D’après un rapport du Service central de prévention de la corruption, de nombreux élus locaux se rempliraient les poches à l’occasion du développement de l’énergie éolienne. On n’ose imaginer les commentaires si ce scandale avait lieu dans le secteur nucléaire...

On n’est plus au stade des suspicions. C’est un constat et une alerte formulés par le Service central de prévention de la corruption (SCPC), une instance interministérielle dépendant du ministère de la Justice. L’institution fait même entrer ces dérives pour la première fois dans son rapport d’activité 2013 concernant la prévention de la corruption en France et dans les collectivités territoriales.

De nombreux élus locaux impliqués dans le développement de la filière éolienne en profiteraient pour se remplir les poches. Le SCPC dénonce la multiplication des "prises illégales d’intérêts" et évoque "un phénomène d’ampleur".

Ce rapport est passé totalement inaperçu mais on gagnerait à s’y intéresser.
On y voit par exemple qu’un maire du Nord de la France a pu recevoir un loyer annuel de plus de 100 000 euros pour tout juste une dizaine de mâts. Comme le dit le SCPC, les élus visés sont attirés par "les revenus substantiels tirés de l’implantation d’éoliennes sur des terrains leur appartenant et par un régime fiscal favorable".

Le SCPC tire donc la sonnette d’alarme et juge "impératif d’empêcher et de sanctionner toute confusion entre l’intérêt public, que doivent servir les élus dans le cadre de leur mandat, et l’intérêt personnel qu’ils peuvent retirer d’une opération". L’instance demande un audit afin d’évaluer le risque d’"atteintes à la probité beaucoup plus graves, comme celui de la corruption".

L’omerta autour de ce rapport est inquiétante. Certains secteurs seraient-ils exonérés de toute transparence ? Les noms des élus n’ont pas été divulgués dans la presse alors qu’ils sont clairement accusés de corruption. Si la filière nucléaire avait été impliquée à la place de l’éolien, nul doute que les anti-nucléaires se seraient réveillés pour dénoncer une telle opacité.

Messages

  • L’imposture qui consiste à vendre à ERDF (qui n’a pas le droit de refuser, même s’il n’en a pas besoin) de l’électricité à un prix supérieur à celui du coût de productionde l’opérateur historique, cette imposture est une source de profits automatique qui a été rendue possible par le versement de la taxe professionnelle, puis de son analogon, aux communes sur le territoire desquelles sont implantés ce monstres.

    On peut ainsi doubler, tripler son budget communal, et même plus.
    De quoi faire rêver les petits maires qui ne résistent pas à la tentation, soit par démagogie pour baisser les impôts de leurs ressortissants (ce qui est un moindre mal, mais produit l’effet pervers d’enchérir le prix de l’électricité), soit tout simplement pour un enrichissement personnel direct ou indirect, ce qui est loin d’être rare dans la nouvelle aristocratie des campagnes.