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Ségolène Royal / Nicolas Sarkozy : duel ou duo ?

Publie le samedi 4 novembre 2006 par Open-Publishing
12 commentaires

Pour Ségolène Royal, nouvelle égérie de la droite de la gauche, ou le contraire, il paraît difficile d’incarner l’opposition frontale à la droite que vante un Arnaud Montebourg chez elle quand on reprend certaines de ses principales propositions et qu’on les compare à celles de Sarkozy.

Extraits par thèmes (je me suis bien amusé...) :

La rupture
NS : « Le mot rupture, non seulement je le maintiens, mais je le revendique » (Figaro Magazine, 01/09/2006).
SR : « Nicolas Sarkozy dit qu’il veut faire la rupture, je suis la rupture » (Interview à Vogue, citée par I-télé, 10/03/2006).
NS : « Je n’appartiens à aucun clan, je ne suis pas un idéologue » (Figaro Magazine, 01/09/2006).
SR : « On ne doit pas être sclérosés et enfermés dans des référents idéologiques » (Le Parisien, 23/02/2006).

Le retour aux « valeurs »
NS : « Des valeurs essentielles semblent s’estomper : celle du respect, [...], celle du travail » (Congrès de l’UMP, 28/11/2004).
SR : « Je veux construire avec vous la République du respect[...]. Il faut réhabiliter la valeur travail » (Frangy, 20/08/2006).
NS : Il faut « redonner à la France et aux Français le goût de réussir et de la réussite » (Congrès de l’UMP, 28/11/2004).
SR : « Il faut donner aux jeunes le sens de l’effort et de la réussite » (Privat, 08/03/06).
NS : « La France c’est une République qui croit depuis l’origine que l’on ne peut vivre sans règles, sans valeurs. » (Congrès de l’UMP, 28/11/04).
SR : Nous avons besoin d’une « morale sociale collective » et du « retour des repères » (Privat, 08/03/06).

L’apologie de Blair
NS : « Pourquoi interdire aux Français d’essayer ce qui a réussi ailleurs ? » (La Baule, 04/09/2005).
SR : « On dirige bien un pays si l’on est capable aussi de regarder ce qui marche à l’extérieur. Et de l’essayer » _ (L’Express, 16/03/2006).
NS : « J’ai beaucoup d’amitié et d’admiration pour ce qu’a fait Blair en Grande-Bretagne » (AFP, 18/09/2006).
SR : « Tony Blair a donné un merveilleux élan à son pays « (The Guardian, 03/03/2006).

Sécurité
NS : « Il n’est de fermeté possible que si elle est juste » (Sénat, 13/09/2006).
SR : « Il faut être ferme et juste » (AFP, 02/06/2006).

Ecole
NS : « Il faut enfin assumer le fait que dans un collège, un lycée, une université, il y a des règles à respecter, une discipline à observer » (Congrès de l’UMP, 28/11/2004).
SR : « Il faudra que la discipline soit rétablie dans les classes » (Florac, 03/09/2006).

Laïcité
NS : « A force d’ignorer le fait religieux, le pas est rapidement franchi vers le mépris et le rejet des religions » (Commission STASI, 07/10/2003).
SR : « La vraie notion de la laïcité, ce n’est pas le refus des religions, mais le respect de toutes les religions » (Le Parisien, 23/02/2006).

Carte scolaire
NS : « Certaines familles peuvent s’émanciper de la carte scolaire en faisant le choix du privé, en s’installant dans des quartiers huppés [...] Il faut donner le libre choix par les parents de l’établissement scolaire de leur enfant » (Le Monde, 16/09/2006).
SR : « Je ne vois pas pourquoi une forme de libre choix qui est bon pour certains ne serait pas bon pour toutes les familles » (Lens, 16/09/2006).
NS : « La carte scolaire n’aura plus de raison d’être puisque tous les établissements seront de qualité » (Le Monde, 16/09/2006).
SR : « L’idéal serait la suppression de la carte scolaire, car, dans un système idéal, toutes les écoles devraient se valoir » (France 2, 07/09/2006).
NS : « Si l’on supprime la carte scolaire, on la remplacera par un système d’inscription dans, par exemple, trois établissements au choix » (Le Monde, 16/09/2006).
SR : « Il s’agit de permettre le libre choix entre deux ou trois écoles, collèges, lycées » (Lens, 16/09/2006).

35 heures
NS : « La réforme des 35 h doit reposer sur un principe, le libre choix en permettant à ceux qui le veulent travailler plus pour gagner davantage » (Le Monde, 12/07/2004).
SR : « Il y a des salariés qui ont envie de travailler plus et cette liberté-là doit leur être donnée » (Le Parisien, 23/02/2006).

Discrimination positive
NS : « La discrimination positive, c’est faire plus pour celui qui a moins [...]. Le quota doit servir exclusivement à rétablir l’égalité d’une situation marquée par un déséquilibre permanent » (Figaro Magazine, 01/09/2006).
SR : « Sur la discrimination positive, est-ce qu’il faut des quotas ? Cela peut être un grand sujet de débat national » (Chat de LCI, 12/04/2006).

On comprend pourquoi Valérie Pécresse, la porte-parole de l’UMP, déclare : « Nicolas Sarkozy et l’UMP lancent des idées. Ségolène Royal court après. Je pense à la sécurité, à la carte scolaire, aux 35 heures. Evidement, ça peut lui poser un certain nombre de problèmes dans son parti politique » (AFP, 11/09/2006).

M. Sarkozy lui-même se félicite d’être suivi de la sorte par Mme Royal : « Mme Royal ferait un candidat de droite somme toute acceptable, puisqu’elle veut supprimer les 35 heures et qu’elle considère que je ne suis pas assez ferme, en tout cas acceptable s’agissant des prémisses. Après tout, j’ai toujours pensé qu’il fallait que la droite républicaine sache s’élargir. Mme Royal veut nous rejoindre ... Bienvenue au club ! Nous ne la refusons pas, d’autant qu’elle vient sur nos idées. Pour notre part, en effet, il n’est pas question d’aller sur les siennes » (Sénat, 06/06/2006).

A force de suivre Sarkozy, Mme Royal alimente encore l’argument du « tous pareils » et de favoriser ainsi le Front National, faisant de son « renouvellement » un tremplin pour un renouvellement du 21 avril.

Messages

  • Militant PS, je me doute depuis longtemps que les propos de Royal et de Sarkozy doivent être proches. Merci donc pour ce travail de comparaison qui m’éclaire un peu plus dans mon choix. J’ai un peu honte, mais j’ai adhéré au PS en avril pour voter Royal. J’étais tenté ces dernières semaines par DSK, mais c’est encore la même chose, en moins pire sans doute. En interne au PS, seul Fabius tient finalement un discours ferme, et encore plus ferme que celui qu’il tient à la TV ! Mon choix est devenu de plus en plus évident ces dernières semaines. J’ai eu au moins, malgré la déception au PS, la possibilité de voir qui sont vraiment les fameux fabiusiens que l’on décrie tant dans la presse. Ce sont des gens fidèles, souvent plus sympas que les autres même si ce sont tous des intellos ou presque. Ils craignent vraiment un nouveau 21 avril. Ils sont finalement les seuls à ne pas en rire... Le 16 et le 23 novembre, je vote Fabius pour augmenter les chances d’avoir une union des gauches en 2007 !

    Pierre (Fédération du PS 95)

    • Dans le jeu des 7 familles, cherchons quelqu’un de gauche au P.S.
      Royal : perdu , c’est dans cet article.
      Kahn : perdu, il ressemble à un banquier centriste
      fabius : perdu, un peu de mémoire, c’est le champion du monde des privatisations.

      Joker : votez plutot à gauche en 2007.

    • Bravo, c’est effectivement Fabius le plus cohérant et c’est ainsi que ses opposants et bien sur, la droite,le traitent de dogmatiste. Mais malgrés 1983 et même aussi sa vie de pacha quand il était président de l’assemblée nationale, je voterai pour lui car son projet se situe à gauche. Je lui accorde le bénéfice du doute sur sa sincérité, et il fallait y aller contre le projet de constitution européenne quand tout la France de ceux qui pensent pour nous voyaient dans ce référendum qu’une simple formalité.
      Patrice PS Paris 11.

  • Camarade Pierre, électrice de Poitou-Charentes, je commence à savourer que la France découvre ma belle présidente de région qui ne nous a pas fait vraiment progresser depuis 2004... Peut-être qu’on va vous la refiler tellement on en vient presque à regretter Raffarin, qui lui, au moins, souriait sans crispations !

    Trêve de plaisanterie, on en prêt à la garder et à se sacrifier pour la cause... Il faut voter à gauche le 16 novembre : Fabius !

     ;-))

    Josette

  • Si je comprends bien, NS et SG seraient un couple avec une ligne d’éducation similaire pour leurs "enfants" mais ils n’arriveraient pas à se mettre d’accord sur la méthode ; Le père étant rigide et la mère plus souple.
    Il ne serait donc pas étonnant qu’ils soient renvoyés dos à dos par le conseil de famille.
    Libérator.

  • Ben voyons...
    Bel exercice de revue de presse. Tout ça pour quoi ? Dénoncer le "système UMPS" comme le dit un Villiers, un Le Pen et bientôt un Bayrou ? Amalgamer gauche réformiste ou en tout cas qui n’est pas révolutionnaire à la droite comme le fait Arlette depuis 1974 ? A ce jeu...c’est la gauche dans son ensemble, celle qui n’a jamais pu gagner quelconque bataille sans s’unir qui perd face à l’extrême droite, abandonnée par son électorat traditionnel...regardons la sociologie de l’électorat frontiste !!!
    A discréditer les candidats de gauche en les amalgamant à la droite dure d’un Sarkozy, nous contribuons à la future victoire de ce dernier. C’est une question de choix...

    • En tous cas les "socialistes" ne gagnent jamais seuls une présidence ou un gouvernement.
      Depuis une dizaine d’année ils ne veulent meme plus faire semblant de s’entendre en partie avec la gauche. Du coup ceux-ci ne colaborent plus sans contrepartie. Meme chez les verts un très grand nombre de militants et sympatisants ne veulent plus voter PS vu l’absence complet de prise en compte de leur programme.
      Un peu partout en europe les socialistes ont décidé de ne plus rien ceder à la gauche et de la combattre le plus fermement possible. Ceux-ci tentent avec plus ou moins de bonheur de se regrouper. Les socialiste européens eux préferent s’associer avec la droite et accepter une partie de son programme plutot que de reconnaitre une quelquonque légitimité à la gauche. Espèrent’ils ainsi liquider complètement la gauche pour etre les seuls élisibles par les électeurs de gauche ? Segolene en tous cas n’exclue pas formellement de s’associer avec la droite. Strauss Kahn non plus il n’y a pas si longtemps.
      Bref la droite n’a jamais hésité à ancrer son idéologie et ses programmes dans ceux de l’extreme droite. Le PS depuis quelques années déjà réfute toute idée de gauche au sens large, socialiste, communiste, libertaire ou autre. Pour s’ancrer dans un hypothetique "centre". Qui n’a jamais été que le libéralisme économique, l’abandon du politique pourl’économique.

  • Remarquable revue de presse. Excellent travail.

  • Ils sont la rupture, je suis le votant. La force est avec moi !

  • Certains diront que les morceaux sont bien choisis et cela forme un joli duo. Au moment du vote au second tour, s’il faut choisir entre NS et SG faudra t il s’abstenir ?
    En désespoir de cause, ce sera SR cat pour moi tout sauf NS.
    Amitiés militantes.
    Patrice.

  • Le discours tous les mêmes me fait gerber. On voit bien que ceux qui croient que la droite c’est comme la gauche ne dépendent pas des aides de l’etat pour vivre. Allez expliquer aux rmistes, handicapés, handicapés de- de 80%, retraités, malades, isolés, brefs tous les "faibles" que dans socialiste il n y a pas social et je ne parle pas des associations d’interet général, ni de la police de proximité (la encore il n’y a que ceux qui ne vivent pas dans des quartiers pourris qui n’en voient pas la necessité). Bref la gauche n’est pas la droite et ceux qui prétendent le contraire devraient etre envoyé un quinquénat en banlieu et sans boulot..