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Sentiment d’un militant de base du PCF
Publie le mardi 12 décembre 2006 par Open-Publishing9 commentaires
Je ne suis plus qu’un militant communiste de base, il y a longtemps mon parti m’a confié des responsabilités de base dans la structure, secrétaire de section, six cellules, 250 militants pour trois petites villes qui au total faisaient vingt cinq mille habitants.
Un jour les responsables de la fédération ont estimé que ma conscience de classe ne me permettait plus d’occuper ces responsabilités, j’ai dit d’accord et j’ai fermé ma gueule.
J’avais adhéré très jeune en 1964, en 1981, je n’ai pas accepté que le parti demande de voter pour un homme dont nous disions tous, qu’il n’arrêtait pas de virer à droite, j’ai quitté le parti.
Quelques années plus tard, mes camarades locaux m’ont demandé de reprendre ma carte, ma conscience de classe avait du faire des progrès, ou bien, il n’était plus nécessaire d’en avoir pour être membre du parti. Ce que j’ai fait !
J’ai ensuite dirigé une liste d’union de la gauche dans mon patelin de 8000 habitants, pour les municipales.
Aujourd’hui, j’ai 60 ans, je n’ai plus d’activité professionnelle, j’ai déménagé, j’ai rencontré de nouveaux militants, je milite dans une section urbaine de Toulouse qui compte 60 militants. Nous avons mené toutes les batailles de ces dernières années, non seulement les grandes, TCE, CPE, mais aussi plein de petites au niveau local.
Nous sommes bien connus sur notre marché ou nous sommes présents tous les dimanches matin, nous tractons, nous collons, disons qu’après des années de torpeur le militantisme est reparti.
Quand il a fallu voter pour que MGB soit candidate à la candidature, la section l’a fait dans la joie, le mot n’est pas trop fort. Et je crois pouvoir affirmer que la majorité d’entre nous ne faisait pas de la candidature de MGB un point de passage obligatoire. Nous étions sincèrement unitaires, et je crois qu’une vingtaine de camarades a rejoint le collectif unitaire, car nous voulions maintenir l’expression du PCF en tant que tel, et donc conserver des forces pour notre activité propre, nul entrisme donc, nulle prise d’assaut du collectif unitaire.
Les choses ont commencé à déraper lorsque nous avons constate que les alters du comité n’avaient qu’une idée en tête, obtenir une circonscription pour leur candidat dans Toulouse.
Pour le reste, orga, frais, direction du collectif, ils s’en remettaient totalement aux militants du parti.
Tout est parti de travers après la sortie de José Bové, que nous avons tout ressenti comme une insulte grave à notre engagement et à notre honnêteté, l’appel au retrait de la candidature de MGB, signé par des candidats, (Autain, Salesse ) n’a fait qu’exacerber ce sentiment d’injustice.
Nous devons nous réunir cette semaine, continuer en investissant les comités ou tout laisser tomber et voter pour MGB candidate du PCF si le blocage continue.
Un immense sentiment de tristesse et de dégoût, il n’y aura pas, à mon avis de candidats communs, les insultes que nous avons prises en pleine poire, n’auront eu pour résultat que de rompre le lien de confiance.
Certains me traitent de stalinien sur ce site, ce qui me fait bien rigoler quand même.
Avec des tonnes de déception, mes salutations à tous ceux qui y ont cru, comme moi.
Claude de Toulouse .
Messages
1. Sentiment d’un militant de base du PCF, 12 décembre 2006, 13:08
Cher Claude j’ai un profil proche du tien j’ai quitté le PCF en 1990 j’y ai repris pied en janvier 2005 après 15 ans d’absence et parce qu’il m’apparaissait, ce que j’ai pu vérifier que le parti changeait et était dans un processus à mon avis positif - La réalité que tu décris est la même pour nous sur le bord du Bassin d’Arcachon, il s’est même trouvé un mec sortit d’on ne sait où qui s’est mis à rédiger et à distribuer un texte comme émanant du collectif et l’a distribué sur le marché de La Teste Ce texte appelait evidement au retrait de MGB - Sympa le mec et con car son initiative a eu pour effet d’accroitre de manière significative les soutiens à MGB et évidement il n’est plus dans le comité - Un autre dans les Landes Girondines est venu voir les communistes pour céer un collectif avec pour premier point à l’ordre du jour la candidature aux législatives et qui croit qu’il proposait Bah ! sa pomme evidemment Les Anti MGB n’arrivent à comprendre qu’ils ont fait une faute politique majeure non pas en soutenant une candidature (normale) mais en s’opposant à une autre Et que de toute façon une candidature qui ne peux faire consensus (Le consensus est un mythe anti démocratique parce qu’il offre à une minorité un pouvoir de blocage) qui ne serait pas MGB serait désignée dès le départ et à juste titre comme une candidature n’émanant pas d’une majorité dans les collectis et de ce fait serait plombée dès le départ
Bernard Trannoy PCF Gironde
2. Sentiment d’un militant de base du PCF, 12 décembre 2006, 13:37
cher camarade,
j’ai lu avec intérêt ton parcours
je comprends ta tristesse , même si je ne partage pas ton point de vue sur la candidature ; pour moi , comme nous sommes les plus nombreux et les mieux organisés , cela nous met dans l’obligation d’être mieux encore à l’écoute des autres , même de ceux qui ne veulent pas de MGB comme candidate
notre seule façon de faire un bon score à gauche est de les suivre sur ce point : réussir le consensus sur un candidat ; et puisqu’ils ne veulent pas de MGB , pour des raisons qu’il ne m’appartient pas de développer , acceptons une autre candidature
nous avons TOUS à y gagner !
bien qu’ayant dû avaler beaucoup de couleuvres depuis mon adhésion en novembre 56 , je suis resté dans le Parti ; ce qui ne me donne évidemment aucun avantage ou désavantage sur toi ; je te le donne simplement comme information
bien fraternellement , camarade !
Pierre Plougonven
29160 Crozon
3. Sentiment d’un militant de base du PCF, 12 décembre 2006, 13:42
Ah ! J’oubliais quand on évoque le score de Robert Hue en 2002 n’oubloins pas que nous avons été nombreux à ne pas voter pour celui dont je considère qu’il voulait liquider le parti La situation a ceci de positif en ce sens qu’elle dynamise incontestablement le parti le point bas de mon point de vue est dépassé Notre recul est d’abors dû à nos propres abandons et la confusion entre compromis nécessaire et compromission (frontière étroite s’il en fut)
4. Sentiment d’un militant de base du PCF, 12 décembre 2006, 14:08
Bonne idée de nous dire un peu qui tu es, tes interventions sur Bellaciao ne permettent pas de se rendre vraiment compte.
Je comprends ton amertume envers ceux que tu appelles "les alters", mais pourquoi en conclure qu’ils sont "tous pareils".
C’est vrai que les moyens dont disposent le PCF, les syndicats, tous les organisés de longue date ont joué un rôle précieux dans la mobilisation contre le TCE, c’est vrai que les militants communistes sont "sérieux", qu’ils ne plaignent pas leur peine et qu’on peut compter sur eux quel que soit le temps et leur fatigue.
Moi, j’ai failli adhérer au PC il y a longtemps, mais il y a eu mai 68 et nos chemins ont divergé pour longtemps, je ne crois pas que c’était de ma faute, comment respecter un parti qui nous a méprisés et méconnus à ce point.
Depuis quelques temps, nos chemins se rejoignaient, je côtoyais et appréciais des militants PC dans telle ou telle action de terrain, MGB me plaisait, mais comment avez-vous pu croire qu’un fossé creusé depuis si longtemps entre le PC et les militants associatifs divers pouvait se combler si rapidement ?
C’était évident dès le départ que ça ne pouvait pas marcher, et l’idée compliquée du "double consensus" avait pour fonction de parer à ce danger.
Accepter ce principe pour le renier ensuite était la pire des solutions.
Au moins aurait-il fallu le refuser d’emblée.
Pour moi, je ne croyais pas possible une candidature unitaire, je me suis pour cette raison très peu investie dans le collectif local, mais hélas, en me tenant un peu au courant j’avais fini par espérer, presque par y croire.
Ma colère est à la mesure de ma déception, et je te demande de m’excuser si j’ai parfois été désagréable avec toi ou avec d’autres.
Amicalement,
MC
5. Sentiment d’un militant de base du PCF, 12 décembre 2006, 14:41
Bonjour,
C’est vari que c’est sympa d’expliquer ton parcours.
J’ai 35 ans. J’ai adhéré au PCF en 2002 après la banane de R Hue. Je ne suis pas actif dans un collectif mais j’observe ce qu’il s’y passe et j’ai envie qu’il y ait une candidature commune. Je partage ton amertume dans le sens où je suis responsable d’une cellule. J’ai pas enclancher la mise en place d’un collectif avec mes camarades. Personne l’a fait sur le quartier. J’ai vu arriver la date des désignations, je n’ai pas lancer non plus le truc pour éviter d’apparaitre comme entriste.
Dans l’Hérault, comme partout ailleurs, la désigantion des candidats s’est fait au petit bonheur la chance : dans un collectif, MGB sort première lors d’un vote non pondéré, revote mais pondéré ce coup-ci, et je ne sais par quelle miracle, c’est Autain qui sort. Dans un autres, les votes donnaient des points en fonction des places attribuées. J’ai cru qu’il fallait la carte smile’s pour voter. On est la base logistique du mouvement mais on n’en fait pas assez. Lors d’un meeting avec F Liberti et MGB, on donne la parole à René Revol, mais nous sommes sectaires...Et pour finir, notre secrétaire départemental demande à titre personnel le retrait de MGB.
Allez courage Claude, en avant pour une campagne joyeuse et ouverte. les sectaires, c’est pas nous !
Comme on dit au Groland : BAAAANNNNZZZAAAIIII !
Bonne campagne à tous.
Mathieu (34)
6. Sentiment d’un militant de base du PCF, 12 décembre 2006, 16:02
bonjour Claude
merci de ce que tu écris ici.
J’ai moi-même quitté le PCF à l’arrivée du nain de jardin puis j’ai déménagé à Valenton dans le Val de Marne. Ville de 11000 habitants avec 70% de logements sociaux et un chômage terrible. J’ai retrouvé ici un parti communiste resté, dans l’essentiel, fidéle au congrès de Tours et j’ai réadhéré. Lors du vote pour désigner notre candidate 254 communistes ont choisi MGB et moi j’ai préféré Grémetz( nous avons été 3 à le penser). L’enthousiasme des 254 m’a amené à considérer que quelque chose de de puissant se mettait en route....Et puis quelques nombrilistes se sont dévoilés et se sont mis à cogner bien plus fort sur MGB que sur Royal, Le Pen, Sarko et le merdef.
Hier je me suis mis à l’écoute de mes camarades et je n’ai pas eu souvent l’occasion de ressentir une telle colère de leur part. Le ras le bol, l’exaspération, la colère après tous ces procès staliniens menés à notre encontre par ces candidat(e)s dont les dents étaient restées plantées dans le parquet àprès les décisions des collectifs de base...
Oui des dizaines de milliers de communistes étaient déterminés à entrer en bataille aux côtés des collectifs et je ne suis pas si sur que les perdants soient, à teme, les communistes. Autain, Salesse combien de bataillons aligneront-ils ?
Je n’ai pas , non plus le sentiment que mon peuple, mes potes de boulot vont se coucher puisque les pipoles partent pipoler ailleurs... Non le monde du travail qui a fait basculé le vote du 29 mai en veut encore car lui et les miens nous vivons ou survivons dans une société qui ne nous apporte que souffrances.
MGB n’est pas Bobard Hue, autour de nous la population le sent, confusément peut être, mais le sent. Cette rupture peut, au contraire, clarifier les choses et permettre aux communistes de renouer en profondeur avec les forces populaires. On se fout de la vie de Clémentine, on se fout de la couleur de ses cheveux, de son nombril.
Elle s’est disqualifiée par son arrivisme, son incompétence qui ont amené sa défaite dans son propre collectif.
Nous voulons changer à gauche, moi je veux le socialisme, pleinement démocratique, pleinement émancipateur. Pour cela il y a nécessité d’une organisation politique et la mort du boucher Pinochet nous rappelle à quel point cela fait du mal à la bourgeoisie d’avoir face à ses prétentions un monde du travail organisé par la mutualisation de l’apport de chaque individu se projetant dans une vision transformatrice de la société et un projet collectif et qui plus est, en action permanente.
Je suis au parti communiste en 2006 un militant heureux, libre de mes analyses et pensées, libre comme je l’ai toujours été puisque je le rappelle la démission du parti communiste est d’une simplicité enfantine : l’arrêt de la cotisation car chez nous nul besoin de forces de police pour nous arracher à la secte... On arrive et on part quand on veut si on veut !
Je vais me battre sur cette présidentielle et dans les élections qui suivront pour faire sortir les voix populaires de chez elles comme elles l’ont fait de manière décisive le 29 mai. J’ignore quel sera le score mais ce que je sais après 33 ans de militantisme je tiens à cette formule presque magique de l’Oncle Ho s’adressant à son peuple et pas à des collectifs neu-neu :
"nous unir,
nous unir davantage,
nous unir largement !
Et nous gagnerons,
nous gagnerons toujours,
nous gagnerons totalement !"
Je suis fier de mes camarades qui, stoiquement, ont résisté aux insultes, au mépris et je l’affirme à un anticommunisme et un totalitarisme incroyables contre leur secrétaire nationale et donc contre eux-mêmes. Je n’ignore pas que dans ces collectifs et à l’extérieur se trouvent des femmes et des hommes profondément attaché(e)s à l’union, profondément honnêtes qui ne sont pas ou plus communistes. Je suis évidemment triste de leur désespoir mais l’union peut rapidement prendre une autre forme et une dimension bien plus iche et novatrice si nous nous retrouvons là où tout se joue avant tout, les lieux de l’exploitation des hommes, là où se mènent les luttes, là où s’affrontent les exploités aux exploiteurs. Rejoignons nous dans les luttes, pas seulement électorales qui ne sont que des points d’appuis, pour construire notre Union Populaire.
Bon courage et salut et fraternité.
Alain Girard
a.g.94@orange.fr
http://perso.orange.fr/valenton.rouge
1. Sentiment d’un militant de base du PCF, 12 décembre 2006, 16:38
Ecoutez, à vous lire, vous donnez vous-même la réponse. On va pas être plus royalistes que le roi.
Vous tous avez quitté le PC à un moment donné de son histoire, par rupture de confiance. Comment voulez-vous exiger que les gens, non encartés, donnent leur confiance aveuglément à la première personne du PC, étant donné qu’ à un moment de votre vie vous avez envoyé vous aussi un signal fort de défiance à l’égard du PCF. Si vous comprenez cela, vous aurez fait un grand pas en avant.
7. Sentiment d’un militant de base du PCF, 12 décembre 2006, 21:11
Bah oui mais Claude, un coup tu as quatre-vingt ans, après cent six, puis soixante ... Comment tu veux qu’on te suive ?
Moi je t’aime bien mais c’est vraiment déboussolant ...
Bises,
Léa.
1. Sentiment d’un militant de base du PCF, 12 décembre 2006, 22:56
salut belle Léa , si nous etions au Fou , je te dirais que l’incertitude , ce peut etre troublant .
je t’embrasse amie
claude