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Sept chômeurs sur dix laissés au bord du chemin

Publie le mardi 27 décembre 2005 par Open-Publishing
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Le cycle de négociation sur la convention d’assurance chômage qui s’achève ne laissera pas un souvenir impérissable. Une fois encore, le patronat a réussi à imposer son tempo, ses oukases à des organisations syndicales soucieuses du seul rétablissement financier du régime.
Parce que la question ne peut être réglée sans un accroissement des ressources ni sans des mesures protectrices contre les licenciements, elle est une fois encore tranchée sur le dos des chômeurs et des salariés. Le syndicalisme peut-il se réjouir cette fois encore d’avoir sauvé les meubles et de signer un accord moins pire qu’il y a trois ans ? Comment comprendre que les premières déclarations des centrales syndicales visant à taxer le recours au travail précaire aient été si vite enterrées ? Comment justifier l’abandon en rase campagne des revendications concernant les primo demandeurs d’emploi, les temps partiels ?

On ne gagne pas à tous les coups, certes, une négociation c’est la recherche d’un compromis. Mais que penser de cette mascarade nocturne où sur plus de dix-huit heures de discussion seules deux heures se sont tenues en séance plénière.

La CGT, première organisation syndicale du pays, seule confédération syndicale à organiser les chômeurs, celle qui rassemble six artistes ou techniciens du spectacle sur dix a été tout bonnement tenue à l’écart des tractations de couloirs. Le fait est grave. Il signe une vraie défaite, quoi que puissent s’en défendre les membres de la majorité de gestion du régime d’assurance chômage ou ceux qui souhaitent à nouveau en faire partie.

Cet accord est un marché de dupes, la création d’une nouvelle filière d’indemnisation intermédiaire entre les filières A et B va permettre d’indemniser pendant 12 mois une partie des chômeurs qui avaient droit à 23 mois d’indemnisation. On estime que 99000 personnes seraient concernées. La refonte et le durcissement des conditions de l’indemnisation risque d’exclure encore au moins 36500 chômeurs sur les trois ans à venir.

Les faits sont là, avant ces négociations, six chômeurs sur dix n’étaient pas indemnisés par l’assurance chômage, demain ils seront sept sur dix.

Ainsi s’achemine-t-on vers une réforme profonde du régime que gouvernement et patronat appellent de leurs vœux, dont la négociation est actée pour 2006 dans l’accord conclu en cette fin décembre.

Elle réserverait le régime d’assurance chômage aux chômeurs les plus « employables » et organiserait le transfert des plus précaires vers un dispositif d’Etat pour lequel on s’apprête à refondre le RMI, l’allocation de parent isolé notamment. Il y a une logique profonde de destruction du caractère solidaire de notre protection sociale. Elle vise à déverser le plus grand nombre dans des dispositifs de charité étatiques financés par l’impôt afin d’exonérer les entreprises de leurs responsabilités sociales.

site de l’Union Générale des Ingénieurs, Cadres, Techniciens CGT

Ugict


Lire aussi : Accord UNEDIC 2006 - 2008 : "Qui perd ? Qui gagne ?"

et l’article de Thomas Lemahieu dans l’Humanité
Les chômeurs font les frais des marchandages

Il faut absolument que les salariés et privés d’emploi s’organisent et agissent ensemble en 2006 !

La CGT propose de se battre ensemble pour conquérir une « sécurité sociale professionnelle ». Lire à ce sujet Work in Progress Entretien avec Bernard Thibault

RESISTANCES !

Patrice Bardet, militant Ufict-CGT

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