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Solidarité Mexique-Toulouse / Solidaritat Mexic-Tolosa (video)

Publie le samedi 7 mai 2011 par Open-Publishing
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Présence silencieuse samedi 7 mai 2011, place du Capitole à Toulouse. Pour soutenir l’initiative de la Marche Nationale au Mexique pour la justice et contre l’impunité. Avec les banderoles : "estamos hasta la madre", "basta ya de sangre"...

Presencia silenciosa lo dissabte 7 de mai de 2011, plaça del Capitòli de Tolosa. Per sosténer l’iniciativa de la Marcha Nacionala al Mexic per la justícia e contra l’impunitat. Amb las bandièras : "estamos hasta la madre", "basta ya de sangre"...

Solidarité Mexique-Toulouse place du Capitole 07/05/2011

COMMUNIQUÉ DU COMITÉ CLANDESTIN RÉVOLUTIONNAIRE INDIGÈNE – COMMANDEMENT GÉNÉRAL DE L’ARMÉE ZAPATISTE DE LIBÉRATION NATIONALE.

MEXICO.
AVRIL 2011.

"Un habitant de Los Pinos [palais présidentiel] contemple un crime atroce,
S’en désintéresse pendant un an,
Change de place les meubles qui
Jouent les ministres ou les hauts fonctionnaires
Et se réfugie dans un coupable silence,
L’insensible, dans son désir de garder
Le fauteuil qui le rehausse.

Qu’allons-nous lui donner, Docteur ?

Et notre enfant médecin des âmes prescrit :
Un corset de dignité qui lui redresse le dos,
Des gouttes de vérité pour les yeux,
Des comprimés d’honnêteté (mais pas pour les mettre dans sa oche),
Des piqûres de cette dignité qu i ne s’achète pas avec de l’argent
Et le repos absolu de ses habitudes corrompues.

Mettez-le à l’isolement, sa maladie est contagieuse."

Juan Carlos Mijangos Noh.
(Extrait de "49 ballons", à la mémoire des 49 enfants morts à la garderie ABC de Hermosillo, Sonora).

AU PEUPLE DU MEXIQUE
AUX PEUPLES DU MONDE
AUX ADHÉRENTS À LA SEXTA DECLARACIÓN DE LA SELVA LACANDONA ET À LA OTRA
CAMPAÑA AU MEXIQUE
AUX ADHÉRENTS À LA ZEZTA INTERNATIONALE

SŒURS ET FRÈRES,
COMPAÑERAS ET COMPAÑEROS,

La campagne militaire psychotique de Felipe Calderón Hinojosa, qui a transformé la lutte contre le crime en argument totalitaire pour généraliser, avec préméditation, la peur dans tout le pays, affronte à présent les voix dignes et organisées des familles de victimes de cette guerre.

Ces voix qui surgissent de différents coins de notre pays nous appellent à nous mobiliser et à manifester pour arrêter la folie organisée et désorganisée qui est en train de faucher des vies innocentes, assassinées une deuxième fois quand elles sont appelées par la sottise gouvernementale "tueurs à gages" ou "victimes collatérales".

Répondant à cet appel qui naît, entre autres, de la douleur du compañero poète Javier Sicilia, l’EZLN communique ce qui suit :

PREMIÈREMENT. Les bases de soutien de l’EZLN marcheront en silence dans la ville de San Cristóbal de Las Casas (Chiapas), le 7 mai 2011, pour saluer et soutenir la digne voix qui réclame la justice. Le cortège zapatiste partira, dans l’après-midi, de la rue face au CIDECI, à San Cristóbal de Las Casas, et marchera jusqu’à la place de la Paix, devant la cathédrale. En arrivant à la place sera lu un message de l’EZLN et ensuite les zapatistes retourneront à leurs communautés.

DEUXIÈMEMENT. Suivant l’appel de la Marche nationale pour la justice et contre l’impunité, nous appelons nos compañer@s de La Otra Campaña au Mexique et dans le monde, les individu-e-s, groupes, collectifs, organisations, mouvements et peuples originaires adhérents à la Sexta Declaración de la selva Lacandona à se joindre, dans la mesure de leurs possibilités et des conditions qui sont les leurs, à la juste demande de cette marche nationale, soit en accompagnant la marche centrale qui part de la ville de Cuernavaca (Morelos) le 5 mai 2011, soit dans la ville de Mexico le 8 mai 2011, soit entre le 5 et le 8 mai dans leurs localités respectives, par des marches silencieuses avec banderoles et pancartes, par des meetings, par des manifestations culturelles, etc., avec les mots d’ordre suivants :

Halte à la guerre de Calderón !
Assez de sang !
On en a jusque-là de… !
(où chacun complètera la phrase avec ses revendications particulières).

TROISIÈMEMENT. Nous lançons un appel particulier à nos compañer@s de La Otra au Chiapas à manifester, en silence, à nos côtés le 7 mai 2011, et à se réunir au CIDECI, à San Cristóbal de Las Casas (Chiapas) à midi, pour marcher de là à la place de la Paix.

QUATRIÈMEMENT. Nous appelons nos compañer@s de la Zezta internationale à soutenir, depuis leurs géographies et calendriers respectifs, cette demande d’arrêt du bain de sang qui a lieu sur les terres mexicaines et de justice pour les victimes.

CINQUIÈMEMENT. Nous appelons également les peuples originaires du Mexique, regroupés dans le Congrès national indigène, à soutenir cette lutte pour mettre fin au cauchemar de sang qui baigne nos terres.

SIXIÈMEMENT. Répondant à l’exhortation à nommer les victimes de cette guerre, nous nommons les personnes assassinées par un groupe criminel à Villas de Salvárcar (Ciudad Juárez, Chihuahua) à la fin janvier 2010 et qui attendent justice :

Marcos Piña Dávila
José Luis Piña Dávila
Rodrigo Cadena Dávila
Juan Carlos Medrano
Horacio Alberto Soto Camargo
José Luis Aguilar Camargo
Yomira Aurora Delgado
Brenda Ivonne Escamilla
José Adrian Encino Hernández
Edgar Martínez Díaz
Jesús Enríquez
Jesús Armando Segovia Ortiz
Carlos Lucio Moreno
Eduardo Becerra
Jaime Rosales

Ils ne sont pas seuls !

DÉMOCRATIE !
LIBERTÉ !
JUSTICE !

Depuis les montagnes du Sud-Est mexicain.
Pour le Comité clandestin révolutionnaire indigène - Commandement général
de l’Armée zapatiste de libération nationale,
sous-commandant insurgé Marcos
Mexique, avril 2011.

Lettre à don Javier Sicilia du sous-commandant insurgé Marcos

ARMÉE ZAPATISTE DE LIBÉRATION NATIONALE.

Mexique, avril 2011.

"Et à vous, citoyens, quarante-neuf enfants vous font savoir :

Qu’au Mexique, la justice a retrouvé la vue,
Mais qu’elle ne regarde que de l’œil droit, et en biais.

Que dans ce pays, cette dame est aussi manchote que la Vénus de Milo,
Mais qu’au lieu d’être belle, elle est à faire peur.

Qu’en raison des défauts susdits,
La balance que tenait cette débauchée traîne dans la boue.

Que les sentiments qui ont vu naître la nation mexicaine
Ne vivent plus sous la toge de cette dame justice
Écrite ici exprès en minuscules.

C’est pourquoi, Mexicains, cet escadron ailé vous appelle :

À construire le palais de la Justice de vos propres mains,
Avec votre propre amour et avec la vérité indéfectible.

À casser les murs que dressent les satrapes
Pour faucher nos yeux, nos cœurs et nos bouches.

À lutter jusqu’à ce que notre dernier souffle
Devienne le premier d’un pays
Qui soit le digne paysage de la paix que nous aurons gagnée."

Juan Carlos Mijangos Noh.
(Extrait de "49 ballons", à la mémoire des 49 enfants morts à la garderie ABC de Hermosillo, Sonora).

Pour Javier Sicilia,
De Sup Marcos.

Frère et compañero,

Recevez le salut des hommes, femmes, enfants et vieillards indigènes de l’EZLN. Les compañeras et compañeros bases de soutien zapatistes me chargent de vous dire ce qui suit :

En ces moments particulièrement douloureux pour notre pays, nous nous sentons convoqués par la clameur que synthétisent vos courageuses paroles, causées par la douleur du vil assassinat de Juan Francisco Sicilia Ortega, Luis Antonio Romero Jaime, Julio César Romero Jaime et Gabriel Alejo Escalera, et par l’appel que vous lancez à la Marche nationale pour la justice et contre l’impunité, qui partira le 5 mai 2011 de la ville de Cuernavaca (Morelos), et arrivera à la Grand-Place de la ville de Mexico le dimanche 8 mai de cette année.

Bien que nous désirions sincèrement marcher à vos côtés dans la demande de justice pour les victimes de cette guerre, il ne nous est pas possible à présent d’aller jusqu’à Cuernavaca ou Mexico.

Mais, en accord avec nos modestes capacités, et dans le cadre de la journée nationale à laquelle on nous appelle, nous, indigènes zapatistes, nous marcherons en silence dans la ville de San Cristóbal de Las Casas (Chiapas), dans l’exercice de nos droits constitutionnels, le 7 mai 2011. À la fin de la marche silencieuse, nous dirons notre parole en espagnol et dans nos langues originaires, et ensuite nous retournerons à nos communautés, villages et lieudits.

Lors de notre marche silencieuse, nous porterons des banderoles et des pancartes avec les messages suivants : "Halte à la guerre de Calderón", "Assez de sang" et "On en a jusque-là".

Nous vous demandons la faveur de faire parvenir ces mots aux familles des quarante-neuf enfants morts et des soixante-dix blessés dans la tragédie de la garderie ABC de Hermosillo (Sonora) ; aux dignes Mères de Ciudad Juárez ; aux familles Le Baron et Reyes Salazar de Chihuahua ; aux familles et amis des victimes de cette guerre déchaînée ; aux défenseurs des droits humains des nationaux et des migrants ; et à toutes celles et tous ceux qui appellent à cette Marche nationale pour la justice et contre l’impunité.

Répondant à votre appel à nommer les victimes innocentes, nous nommons aujourd’hui les petites filles et petits garçons morts à la garderie ABC de Hermosillo (Sonora), qui attendent toujours la justice :

María Magdalena Millán García
Andrea Nicole Figueroa
Emilia Fraijo Navarro
Valeria Muñoz Ramos
Sofía Martínez Robles
Fátima Sofía Moreno Escalante
Dafne Yesenia Blanco Losoya
Ruth Nahomi Madrid Pacheco
Denisse Alejandra Figueroa Ortiz
Lucía Guadalupe Carrillo Campos
Jazmín Pamela Tapia Ruiz
Camila Fuentes Cervera
Ana Paula Acosta Jiménez
Monserrat Granados Pérez
Pauleth Daniela Coronado Padilla
Ariadna Aragón Valenzuela
María Fernanda Miranda Hugues
Yoselín Valentina Tamayo Trujillo
Marian Ximena Hugues Mendoza
Nayeli Estefania González Daniel
Ximena Yanes Madrid
Yeseli Nahomi Baceli Meza
Ian Isaac Martínez Valle
Santiago Corona Carranza
Axel Abraham Angulo Cázares
Javier Ángel Merancio Valdez
Andrés Alonso García Duarte
Carlos Alán Santos Martínez
Martín Raymundo de la Cruz Armenta
Julio César Márquez Báez
Jesús Julián Valdez Rivera
Santiago de Jesús Zavala Lemas
Daniel Alberto Gayzueta Cabanillas
Xiunelth Emmanuel Rodríguez García
Aquiles Dreneth Hernández Márquez
Daniel Rafael Navarro Valenzuela
Juan Carlos Rodríguez Othón
Germán Paúl León Vázquez
Bryan Alexander Méndez García
Jesús Antonio Chambert López
Luis Denzel Durazo López
Daré Omar Valenzuela Contreras
Jonathan Jesús de los Reyes Luna
Emily Guadalupe Cevallos Badilla
Juan Israel Fernández Lara
Jorge Sebastián Carrillo González
Ximena Álvarez Cota
Daniela Guadalupe Reyes Carretas
Juan Carlos Rascón Holguín

Pour elles et eux, nous demandons justice.

Parce que nous, nous savons bien que nommer les morts est une façon de ne pas les abandonner, de ne pas nous abandonner.

Don Javier,

Sachez que nous lançons aussi un appel à nos compañer@s de La Otra au Mexique et à ceux qui se trouvent dans d’autres pays pour qu’ils se joignent à cette mobilisation.

Nous serons attentifs à ce qui va se passer pour apporter le soutien que nous pourrons.

Bien. Santé, et n’oubliez pas que vous n’êtes pas seul-e-s.

Depuis les montagnes du Sud-Est mexicain,
sous-commandant insurgé Marcos,
Mexique, avril 2011.