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Solidarité avec les mineur-e-s incarcérés ! Solidarité avec les inculpé-e-s de Toulouse

par JCML

Publie le vendredi 6 janvier 2012 par JCML - Open-Publishing

Le retour des prisons pour enfants et adolescent-e-s

La loi Perben de 2002 a décidé de la création de prisons réservées aux mineur-e-s de 13 à 18 ans : les Établissements Pénitentiaires pour Mineurs. 8 EPM d’une soixantaine de places chacun sont donc ouverts entre 2007 et 2009. Ils sont censés remplacer les quartiers pour mineurs dans les maisons d’arrêt, qui sont restés bien entendus ouverts.

Les EPM sont très contestés dès le départ. L’incarcération des mineur-e-s est censée être selon l’ordonnance de 1945 exceptionnelle. Or, le nombre de mineur-e-s en détention se situe aux alentours de 800. Bien sûr, « la protection judiciaire de la jeunesses » dispose d’une batterie de moyens pour enfermer les mineur-e-s : placement en foyer, centres éducatifs renforcés. La loi de 2002 instaure, en plus des EPM, des Centre Éducatifs Fermés.

L’argument hypocrite de l’Etat est que les EPM auraient un rôle éducatif. Des éducateur-trices de la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) y travaillent. Nombreux sont celles et ceux, ainsi que les syndicats, à avoir refusé d’exercer leur activité en EPM. En effet, les éducateurs de la PJJ y travaillent en binôme avec des matons. Et jouent un rôle de maton. Ils travaillent sous la direction de l’administration pénitentiaire, qui gèrent les EPM. Le rôle des éducateurs se borne à amener les détenus aux activités et de surveiller le repas à la cantine. Les activités sont gérées par des prestataires de services privés.

Les jeunes détenus sont soumis à un encadrement sévère. Leur emploi du temps est exténuant : 20 heures de cours, 20 heures d’activités obligatoires et autant de sport par semaine. L’environnement carcéral n’est certainement pas le plus apte à aider des jeunes souvent déscolarisés à étudier. D’autre part, les caméras sont partout : les faits et gestes des jeunes sont constamment épiés. Les relations sociales entre jeunes sont violentes au sein des EPM, du fait de la promiscuité.

Les EPM n’ont pas d’autre vocation que celle de prisons. Ils n’ont d’ailleurs pas remplacé les quartiers pour mineur-e-s dans les maisons d’arrêt où restent incarcérés les jeunes considéré-e-s comme les plus dur-e-s. L’ouverture de prisons destinées aux mineur-e-s est une mesure extrêmement réactionnaire, rappelant les maisons de corrections, de sinistre mémoire.

La situation des jeunes prisonnier-ère-s les pousse parfois hélas au suicide. Des suicides ont eu lieu dans les EPM de Meyzieu, près de Lyon, et Orvault, près de Nantes. Deux jeunes de 16 ans s’y sont donnés la mort. Nombreux sont les suicides de mineur-e-s dans les maisons d’arrêt.

D’autre part, la révolte a été parfois la réponse des mineur-e-s incarcérés face à leur détention. Des mutineries ont éclaté à Meyzieu, Orvault et surtout Lavaur, au nord de Toulouse. A Lavaur, c’est l’ERIS, groupe d’intervention spécialisé dans la répression des mutineries en prison, qui est intervenu. L’Etat répond à ces révoltes par des mesures disciplinaires à l’encontre des jeunes mutinés.

Répression contre la solidarité avec les jeunes mutinés

C’est en solidarité avec ces mutineries qu’ont eu lieu plusieurs actions, à Nantes et à Labège, près de Toulouse, contre les PJJ, durant l’été 2011. Des revendications ont été taguées. A Labège, du liquide marron a été balancé dans les locaux, ainsi que des tracts.

Le 15 Novembre, la police a mené une vaste opération policière à Toulouse suite à ces actions. Appartements, squatts sont perquisitionnés. 7 personnes sont arrêtées, 4 interrogées, une famille de sans papiers se fait arrêter par la même occasion. Au bout de 32 heures de garde à vue, 4 personnes sont placées en détention provisoire, à Seysses. Et ils y sont toujours. Ils sont 5 mis en examen pour des faits qu’ils nient.

Nous sommes solidaires des inculpé-e-s de Toulouse, et nous sommes solidaires de l’action qui a été menée contre la PJJ.

Le rôle de l’Etat n’est pas de « protéger la jeunesse »

Les jeunes ont comme principal intérêt pour l’État de représenter la future main d’œuvre dont les capitalistes tireront profit. L’État doit s’assurer que le renouvellement et la formation des travailleur-euse-s.

Mais les capitalistes sont incapables d’assurer le plein emploi et un niveau de vie suffisant à l’ensemble des travailleur-euse-s. Mineur-e-s, issu-e-s de classe populaire, nous pâtissons du faible revenu de notre famille et de notre difficulté à intégrer le monde du travail.

Inutile de compter sur l’État quant on fait face à la violence et à la misère d’une société capitaliste pourrissante.

Par contre, on peut compter sur l’Etat pour protéger la bourgeoisie. Il édicte des lois et surtout, il fait tomber sur la jeunesse le couperet de la répression dès lors qu’elle les transgresse.

Plus la crise avance, plus le gâteau qu’ont à se partager les capitalistes se réduit. Plus les miettes qu’ils veulent bien nous distribuer sont petites. Plus ils sont jaloux de leurs biens. Plus ils ont peur de la jeunesse de classes populaires. La répression ne peut aller qu’en s’accentuant.

Soyons solidaires pour nous protéger de la misère et la répression ! Et organisons nous contre l’Etat et la bourgeoisie. Ils nous enferment, ils assassinent, : ils luttent contre notre classe ! Ripostons et faisons front pour abattre le capitalisme !

Fermeture des EPM et des quartiers de mineur-e-s dans les maison d’arrêt !

Libération et relaxe des inculpé-e-s de Toulouse !

La JCML