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Sortie d’Offensive 23 - dossier "construire l’anarchie"
Publie le mardi 8 septembre 2009 par Open-PublishingOFFENSIVE 23
Trimestriel d¹Offensive libertaire et sociale (OLS)
septembre 2009, 52 pages, 5 euros
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– disponible par correspondance contre 5.5€ à Offensive c/o Mille Babords
61, rue Consolat 13001 Marseille ou par abonnement à partir de 18€ (chèques à l’ordre de Spipasso à la même adresse).
– en achat en ligne (c’est ici).
– en kiosque (c’est par là).
– dans de bonnes librairies engagées.
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Analyses
Guadeloupe, plus qu’une grève
Pourquoi je ne suis pas sur Facebook
Wal-Mart et la révolution logistique
Histoire
Réflexions sur la violence
En lutte
Podem, un souffle venu de Catalogne
DOSSIER
Construire l’anarchie
Prenons nos affaires en main
On n’abolit pas le pouvoir
Mêmes les bornes... ont des limites !
Le mythe de la révolution
à propos de la violence anarchiste
Politique et plus si affinité
Anarchisme polymorphe
Le mouvement zapatiste
Le technolibéralisme contre l’organisation politique
La lutte c’est classe... contre classe
Camarades ou compagnons ?
Il y a un temps pour la lecture...
Horizons
La Ruta pacifica
Entretien
« Everything is free, do your own thing ! »
Alternatives
Antigone, café-bibliothèque
Contre-culture
Livres, Musique ; Arts vivants - cinéma
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site : http://offensive.samizdat.net
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édito
L’Europe avait voté pour son parlement. Les élu-e-s du peuple allaient pouvoir entamer un nouveau cycle d’accommodements libéraux à l’échelle du continent. Les entremetteur-euse-s du capital n’allait pas devoir s’occuper que des travailleur-euse-s : la planète aussi devait être soumise au bienveillant régime capitaliste. Le développement durable avait justement fait un tabac aux élections. Les environnementalistes jaunissant-e-s allaient aider à mettre le curseur sur le niveau d’exploitation convenable : assez fort pour générer du profit, assez doux pour rasséréner ceux et celles qui commençaient à s’inquiéter de l’état du monde.
Mais tout ne se jouait pas qu’à l’échelle du vieux continent. Au niveau planétaire, il y avait les Nations unies, qui essayaient d’être l’État de tous les États. Pour sauver la planète, elles avaient créé une nouvelle Agence mondiale des énergies renouvelables, pour qu’elles concurrencent le pétrole et le nucléaire. Quel meilleur endroit pour installer son siège qu’Abu Dhabi, petit pays tirant ses revenus du pétrole tout en rêvant d’avoir ses propres centrales nucléaires ? Le développement durable envoyait là un signal fort.
À travers le monde, il y avait bien des belles façons de faire de l’énergie renouvelable. Des désert tapissés de panneaux solaires. Des champs d’éoliennes géantes en mer, ou dans de jolies petites montagnes ratiboisées pour l’occasion. Et des filières de chauffage au bois issu de forêts industrialisées. Tout cela pour alimenter des choses indispensables : toute la panoplie des gadgets numériques, les usines de désalinisation pour avoir plus d’eau pour plus de cultures hors-sols, et des voitures électriques (ça ne pouvait pas être polluant s’il n’y avait pas de pot d’échappement). Pas question d’arrêter de consommer !
Les « voitures propres », électriques ou agro-carburantes, avaient bien servi l’économie : elles avaient rassuré les automobilistes et permis de booster les ventes de l’industrie automobile. « Quand l’économie va, tout va ! » C’était bien connu. Les glaciers de haute montagne et les glaces polaires en étaient si émus qu’il leur coulait des larmes de joie, tout en fondant lentement (pas si lentement) mais sûrement...
Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, donc. Pourtant il y avait des gens mécontents. Qui luttaient, qui semaient les graines de la critique sociale, qui expérimentaient et qui sortaient dans la rue. Comme si tout ce bonheur capitaliste était invivable...