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Soulèvements démocratiques au Sud de la Méditerranée

Publie le mercredi 9 mars 2011 par Open-Publishing

Soulèvements démocratiques au Sud de la Méditerranée
La France et l’ensemble des pays membres de l’Union Européenne doivent
unir leurs forces pour accomplir leur devoir fondamental d’accueil.

Les Citoyens tunisiens, puis égyptiens, ont conquis pacifiquement sur
des régimes autocrates et prédateurs leur droit à un avenir meilleur, à
la liberté, à la démocratie et à la justice sociale. La concrétisation
de tant d’espoirs populaires exigera courage et sacrifices des citoyens
tunisiens et égyptiens mais aussi l’urgente solidarité des pays de la
rive Nord et de l’Union Européenne.

D’autres mobilisations tenaces se poursuivent depuis la mi-février au
Bahrein et au Yémen tandis qu’en Lybie s’est déchaînée, contre un Peuple
écrasé depuis plus de quarante ans, la violence autiste et meurtrière du
pouvoir dictatorial de Muammar KHADDAFI.

Lors de son allocution télévisée du dimanche 27 février, le Président de
la République Nicolas Sarkozy avait enfin dû prendre acte de l’immense
espoir des révoltes citoyennes qui se sont levées sur la rive Sud de la
Méditerranée, allant jusqu’à dire que « nous ne devons avoir qu’un seul
but : accompagner, soutenir, aider les peuples qui ont choisi d’être
libres […]Si toutes les bonnes volontés ne s’unissent pas, ils peuvent
tout aussi bien sombrer dans la violence et déboucher sur des dictatures
pires encore que les précédentes ». Mais bien vite a refait surface dans
le discours présidentiel une soigneuse dramatisation des arrivées de
migrants fuyant les premières tourmentes : « Nous savons ce que
pourraient être les conséquences de telles tragédies sur les flux
migratoires devenus incontrôlables et sur le terrorisme », en écho aux
propos de Silvio BERLUSCONI appelant à l’aide l’Union Européenne face à
des perspectives de « migrations bibliques » ou de Marine LE PEN
déclarant qu’il faut « repousser les migrants dans les eaux
internationales ».

Depuis de longues années l’Union Européenne et ses pays membres n’ont eu
de cesse d’exercer de fortes pressions pour obtenir des pays d’origine
des migrants, en particulier ceux du continent africain, qu’ils
s’engagent à empêcher le départ de leurs nationaux à destination de l’UE
– poussant certains pays à criminaliser les tentatives de départ des
« Harragas » – et à signer des accords de réadmission des Sans-papiers
expulsés.

Le MRAP appelle le gouvernement français et l’Union Européenne à cesser
de susciter, parmi les citoyens français et Européens, la peur d’une
invasion de réfugiés du Sud méditerranéen sur les rivages du Nord.

Il est urgent pour la France et l’ensemble des pays membres de l’Union
Européenne d’aller au-delà des peurs instillées pour unir leurs forces
et accomplir - face au péril de catastrophe humanitaire qui se profile -
leur devoir fondamental d’ouverture et d’accueil.

Paris, le 8 mars 2011.