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Sournoise idéologie : L’argument du riche qui menace de déménager pour ne pas payer ses impôts

Publie le lundi 22 septembre 2008 par Open-Publishing

Cet argument est la colonne vertébrale de la politique de ce gouvernement, qui n’a pas pour prérogative de remettre en cause ce qu’on lui ordonne d’asséner aux peuples.

Tel des avocats, tous les membres de la Droite le répètent jusqu’à l’agacement, et ceux d’en face qui sont payés pour leur servir de faire-valoir, échouent systématiquement à y répondre directement, et préfèrent parler d’autres sujets qu’il faudrait ensuite mettre en relation avec le premier pour comprendre, ce que personne ne fera jamais, surtout pas les avocats de la Droite.

Pourtant cela aurait été très facile d’y répondre :
Nous avons des riches qui gagnent leur vie en se levant tard, en faisant travailler leur argent, et des impôts qui sont ce qu’ils sont (prévus pour financer le RMI, qui sauve la vie des gens, quand même il faut le préciser). Avec le bouclier fiscal ces impôts sont limités à 50% de leurs revenus, sans compter les niches fiscales, mais bon.

L’argument est « c’est un investissement de baisser leurs impôts sinon ils iront dans un autre pays », comme l’en a menacé Johnny Hallyday, fer de lance de cette idéologie fricophobique.

De là on peut supposer l’état d’esprit de ces riches qui se refusent à participer à l’endettement excessif de l’état, alors pourtant que l’achat d’obligations fait partie de leur business, mais bon.
Il s’agit de se montrer menaçant et ainsi, de faire pression au moyen d’un chantage à l’argent, sur un état qui veut montrer une figure de bienveillance.

Quand l’état accepte cela et décide d’y répondre favorablement, il fait croire que 1) l’idée vient des riches, ce qui ne semble pas les déranger, et 2) il accepte de subir ce chantage et donc de reporter sur les classes moins aisées, nommées « classes moyennes et populaires » pour le dire gentiment, le coût d’une telle décision.

Ainsi donc cette gentillesse de l’état n’est valable que si on leur fait un chantage, et comme le peuple laborieux n’a pas cette mentalité de gangster et qu’elle n’osera jamais procéder ainsi car c’est surtout devant Dieu et sa propre conscience qu’on agit, ils deviennent des « faibles » et ainsi, peuvent à leur tour devenir les proies de ce chantage, que pour le coup l’état « est bien obligé malgré lui » de leur imposer.
Ainsi est apparu le chantage au non emploi, prétendant que les non-travailleurs le sont par paresse, et qu’il faut leur donner un coup de pied au cul pour qu’ils s’enlèvent les doigts du cul et acceptent un emploi imposé par la force, qu’une agence pour l’emploi en retard de quatre décennies sur l’évolution du marché du travail leur aura imposé (en postillonnant).
Ainsi, plus de Voltaire, plus de Rabelais, plus de musicien plus d’artistes, plus de gens qui investissent pour obtenir une carrière dans le domaine dans lequel ils sont bons, plus d’étudiants, tout le monde chez Mc Donalds, qui profite d’une publicité insistante à la télé.
Ainsi derechef, exit l’argument selon lequel on ne peut créer ni les emplois ni l’argent qui manque pour les créer, que s’il y a des chômeurs c’est parce que l’argent profite mieux s’il est loué que s’il est investit, et exit aussi, tien donc, le fait que d’avoir un travail n’est pas une obligation mais un Droit légitime, et que ce droit n’est plus même assuré.

Même déclarer qu’on se refuse à travailler pour des entreprises étrangères ou à but lucratif, est considéré comme de la mauvaise foi qu’il faudra assommer par la dure réalité de la vie, celle selon laquelle notre destin est de fabriquer des sushis pour payer notre retraite, jusque l’âge de 80 ans s’il le faut.

Et de leur côté, les riches font leur comptabilité et réclament les sous qu’ils ont trop payé pour cet état de chômeurs paresseux et sans cesse mécontents.
Ils le font dans un état d’esprit tel qu’ils ont l’impression de rendre service à tout le monde, en faisant d’une pierre deux coups, récupérer des milliers ou dizaines de milliers d’euros pour les garder dans un coffre, et également forcer les gens à enrichir l’état de leurs impôts indirects.
Sinon, disent-ils, ils iraient les dépenser ailleurs.

Et tout ça aurait pu être évité avec le seul contre-argument suivant, une loi qui n’aurait rien couté, selon laquelle celui qui veut se retirer de la France pour ne pas contribuer à ce pays qu’il jugera inepte et sale, serait désormais interdit à vie d’y remettre les pieds, à vie.
Qu’ils se cassent ces connards, ils veulent agir comme des voleurs, faire fortune et aller en Suisse, alors Ok, qu’on ne les revoit plus, on se débrouillera sans eux, et leur chantage au fric, leur égoïsme colonial qui croit bien faire, leur mentalité à deux balles !
Pour le coup, se débarrasser de ceux-là, serait vraiment un bon investissement, à la vue de ne plus subir leur chantage à la mentalité d’extrême-droite, que l’argent semble opérer dans l’esprit des riches.
(préalablement j’aurais insisté sur le fait que les industries les plus vitales et rentables soient nationalisées et à but non lucratif afin de clore la famine, mais ça par contre ça n’a intéressé personne).

 

Car après tout l’idéologie qui est commune au fait de s’expatrier et d’accepter des emplois dans des lieux plus lointains, pour lesquels il faut passer deux à quatre heures par jour dans les transports, consiste à s’imaginer que ni les uns ni les autres n’a d’amour pour le lieux où ils habitent. Vouloir travailler et vivre dans sa ville ou dans son pays de son choix, serait par essence chez les riches comme les pauvres sans la moindre importance, quelque chose devenu sans plus aucune valeur.
C’est intéressant car au fond c’est cela qui veut être inculqué, c’est le fait de ne plus s’attacher à son clocher, et de savoir aimer de se trouver déplacé dans un nouveau pays ; de rendre acceptable d’y être forcé.
Psychologiquement, même en restant coincé sur place, cela consiste à accepter le fait que la mentalité de son propre pays, son identité soient transfigurés ; juste dans le principe accepter cela, sans qu’il ne soit question encore de poser la question « en quoi son pays sera transfiguré ? »

Le pays des Droits de l’Homme, de la liberté-égalité-fraternité, converti en une plate-forme du commerce international, où les gens sont plus facilement déplaçables, où ceux qui refusent de quitter leur ville où ils ont ancré leur histoire, tout comme dans un totalitarisme qui imposerait l’inverse (le refus qu’on se déplace), peut ainsi être converti en autre chose, sans que cela ne soit mesuré ou critiqué, juste par principe.
C’est comme si le but de la manoeuvre était de débloquer par avance les changements qui vont suivre, afin par exemple que les expulsions soient mieux tolérées, afin que pour des raisons de loyer, les pauvres soient repoussés à la périphérie des villes, afin que celui qui refuse se quitter « sa terre » comme on disait autrefois, soit critiqué par avance pour son manque de courage et de sens des responsabilités, juste par principe.

Et ce je le redis, avant même que les raisons de ces transhumances ne soient véritablement critiquées, de sorte que, finalement, elles n’aient pas même à l’être.
C’est cela le pouvoir de l’idéologie, et j’espère avoir assez bien montré de quelle manière elle pouvait se trouver infusée de façon sournoise dans des hypothèses qui sont, apparemment, trop difficiles à critiquer.

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