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Stoppons le charter de la honte !

Publie le samedi 15 novembre 2008 par Open-Publishing
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STOPPONS LE CHARTER POUR KABOUL

RASSEMBLEMENT LUNDI 17 NOVEMBRE 2008 A 18H00
DEVANT LA GARE DE L’EST, AVENUE DE VERDUN

Communiqué de Salam

La situation à Calais depuis des années montre combien la France peut créer, au vu et su de tous, des "zones grises" entre l’exception et la règle, dans lesquelles les droits les plus fondamentaux de la personne humaine sont niés, bafoués et où règne l’arbitraire le plus absolu.

Rappelons entre autre l’arrestation de Jean-Claude LENOIR, vice président de l’association SALAM. Présent vendredi 7 Novembre 2008 lors d’une de ces trop nombreuses "chasse aux migrants", Jean-Claude Lenoir a voulu s’enquérir sur place de ce qui s’est déroulé et s’est vu ceinturer violemment par les CRS, mettre torse nu puis menotté avant d’être mis en garde à vue.

Il a été libéré au terme de 24 heures de garde à vue pour "outrage" - un prétexte bien classique. Les conséquences de cette garde à vue peuvent être redoutables. Jean-Claude LENOIR en effet, militant éminemment respectable et responsable, a déjà été victime dans le passé de l’arbitraire et placé en garde-à-vue. Il risque cette fois une peine
d’un mois de prison ferme !

Ce même jour, la grève de la faim menée par environ 52 afghans s’est vue brutalement stoppée par les autorités du centre de rétention. Tous ont été contraints de manger, avant que de se forcer à vomir afin de reprendre la grève de la faim. De plus, une personne de désespoir, colère et révolte, a tenté de se pendre avec une ceinture. Soulignons que l’avant-veille, deux représentants de l’ambassade d’Afghanistan étaient venus les "visiter".

Dans le même temps, le processus d’expulsion des afghans a suivi son cours et sans la mobilisation de tous, lundi 10 Novembre 2008, le charter prévu pour le 11 novembre aurait emmené les 52 afghans vers l’Afghanistan vers une mort certaine et inévitable.

Or, nous apprenons maintenant et de source sure qu’un nouveau charter est prévu _pour le mardi 18 novembre _au départ de Lille escale à Baku et arrivée à Kaboul !!!

Les conséquences de ces expulsions seront dramatiques et inacceptables.

D’un point de vue humain d’une part : la plupart des personnes afghanes n’ont jamais vécu en Afghanistan mais au Pakistan et risquent pour le mieux de se retrouver seules et isolées à Kaboul. Ils risquent des sévices corporels allant jusqu’à des mutilations voire décapitation à l’instar des derniers afghans reconduits par l’Australie !

D’un point de vue politique d’autre part : ces expulsions se font au mépris des conventions de Genève et la France fait aujourd’hui clairement de choix de payer des amendes plutôt que de respecter ses engagements.

Nous appelons à une vaste mobilisation générale afin de dénoncer la violation par la France de la Convention de Genève et la criminalisation des mouvements sociaux.

Nous exigeons la libération immédiate des personnes afghanes emprisonnées dans le centre de rétention de Coquelles, l’arrêt des poursuites contre Jean-Claude Lenoir, l’arrêt des rafles, chasses à l’homme et expulsions.

RASSEMBLEMENT LUNDI 17 NOVEMBRE 2008 :

A CALAIS A 19H30 DEVANT LE CENTRE DE RETENTION BD DU KENT A COQUELLES

A PARIS A 18H00 DEVANT LA GARE DE L EST, AVENUE DE VERDUN

A LILLE A 18H00 PLACE DE LA PREFECTURE

Premiers signataires :

Association SALAM, 9ème Collectif des sans-papiers...

Pour les nouveaux signataires : contact@associationsalam.org

Contacts :

Association SALAM : 06 26 38 66 19 / 06 12 52 53 72

9ème collectif : 06 03 58 39 59 / 06 13 95 22 07 / 06 88 80 86 08

Pour dénoncer toute violations vous pouvez :

Ecrire, téléphoner, faxer au préfet de Région et à ses collaborateurs, au ministre Hortefeux et à ses directeurs de cabinet ministériels :

Voici les coordonnées :

- Préfet de la Région Nord-Pas de Calais et Préfecture :
Mr Jean-Michel Bérard : jean-michel.berard@nord.pref.gouv.fr
le fax de la préfecture du Nord : 03 20 30 52 58
le secrétaire général : pierre-andre.durand@nord.pref.gouv.fr
la page accueil du site préfectoral :
http://www.nord.pref.gouv.fr/page.php?P=static/contact/

Gouvernement :
- Fax ministère Hortefeux : 01 77 72 61 30 Standard 01 77 72 61 00
- Directeur de cabinet : michel.bart@iminidco.gouv.fr
- Conseiller du ministre : jean-jacques.kegelart@iminidco.gouv.fr
- Directeur Adjoint : guillaume.larrive@iminidco.gouv.fr
- Conseillers techniques :
jean-marc.galland@iminidco.gouv.fr
pierre-francois.guerin@iminidco.gouv.fr
reynold.prevostdelabouquetiere@iminidco.gouv.fr
jerome.letier@iminidco.gouv.fr

Maxime Tandonnet (conseiller immigration) :
maxime.tandonnet@elysee.fr

- Matignon : http://www.premier-ministre.gouv.fr

- Elysee : http://elysee.fr/ecrire/index.html

Messages

  • Cimade, FSU, Gisti, Mrap, RESF et Terre d’Errance
    « Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants »*
    Ne laissons pas partir un charter pour Kaboul

    Quelles que soient les incertitudes trompeuses affichées par ministère français de l’immigration, un « charter » d’expulsion est bel et bien prévu pour décoller de Londres le 18 novembre 2008, faire escale à Lille et à Bakou, avant d’arriver le lendemain à Kaboul.

    Depuis plusieurs années, les Afghans n’étaient expulsés que dans de rares cas individuels, à l’exception de deux « vols groupés » en 2005, qui ne se sont pas reproduits depuis. Comme les milliers d’autres exilés de diverses nationalités - Irakiens, Erythréens, Soudanais, notamment - qui se sont succédé au fil des ans dans la région de Calais, ils étaient l’objet d’une sorte de marché tacite : les autorités fermaient les yeux sur leur présence à la condition que ces étrangers se rendent aussi invisibles que possible en attendant de glisser incognito chez nos voisins européens. Pour les contraindre à la dissimulation et à la fuite, les pouvoirs publics ont mis le prix : chasses à l’homme, refus de tout hébergement, accès minimaliste à la santé, complication maximale de la possibilité de solliciter l’asile. A ce comportement national, s’ajoute l’effet du Règlement européen « Dublin 2 » qui permet de renvoyer sans cesse les exilés dans des pays de l’UE où ils n’ont aucune chance ou presque de bénéficier d’une protection effective ou d’intégration. Résultats : d’une part, la dispersion des exilés sur un territoire de plus en plus vaste du nord-ouest de la France [1], dans des squats insalubres, des bois ou des trous de bombes de la Première Guerre mondiale ; et, d’autre part, malgré les contrôles aux frontières, la perpétuation des franchissement de la Mer du Nord et des errances innombrables à travers l’Europe.

    Que s’est-il donc passé pour que les Afghans du Calaisis soient maintenant considérés comme expulsables, au moment même où leur pays connaît sa situation la plus dramatique (nombre de tués, notamment civils ; risques majeurs de famine) depuis la chute des talibans en 2001 ? Après la fermeture du camp de Sangatte en 2002, le gouvernement français n’a cessé d’affirmer que sa disparition entraînerait la fin de la migration des exilés. Sans doute vient-il de comprendre que les causes de leur venue en Europe sont si sérieuses qu’aucune politique dissuasive ne réussira à les convaincre de demeurer chez eux ? Au lieu de tirer de cette évidence des conclusions à la fois humaines et conformes aux droits fondamentaux, le voilà qui opte pour un degré supplémentaire de violence et d’illégalité.

    A ce nouveau mépris des normes et des valeurs, de très nombreux individus et organisations ont rapidement opposé leur condamnation. Les Afghans enfermés dans le centre de rétention de Coquelles bénéficient d’une étroite collaboration de plusieurs d’entre elles. Les organisations signataires appellent à amplifier cette mobilisation contre le « charter » qui, s’il conduisait dans les jours à venir la cinquantaine de malheureux Afghans à Kaboul, ouvrirait la voie à une politique d’éloignement encore plus inadmissible que celle qui, chaque jour, arrache des dizaines d’étrangers à leur vie privée ou à la protection qui leur est due. Elles espèrent que le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ne prêtera pas la main à la légitimation de ces expulsions, comme l’y invite le ministère de l’immigration dans le souci de couvrir une opération totalement arbitraire et d’échapper à la condamnation de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).
    Le 14 novembre 2008

    Organisations signataires :
    Cimade, FSU, Gisti, Mrap, RESF et Terre d’Errance

    * Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales