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Sud Culture Solidaires, CNT Spectacle, CGT Spectacle ont déposés un préavis de grève pour le 8 mars

Publie le jeudi 2 mars 2006 par Open-Publishing
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Journée de négociation (la dernière en principe) des annexes 8 et 10 (14h30 à Paris). Mobilisons nous massivement sur cette date pour inverser la vapeur et créer un rapport de force important. Sinon ce qui nous attend en 2006 fera très mal à l’ensemble de la profession.

Journée nationale d’actions à Paris et en régions le 8 mars (manifestation dans la Capitale qui partira à 15 h 00 depuis la Place de l’Opéra pour se rendre à Matignon).

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Le Journal du Dimanche et les Césars

par Carlos Gomez le 25 février 2006

"Règlement de comptes à OK canal. Hier soir, on venait au châtelet célébrer les meilleurs films de l’année, mais on n’imaginait pas que ça se terminerait en match de boxe.
Ces césars feront histoire car les intermittents cherchaient justement des ...histoires. Les renseignements généraux avaient pourtant fait leur travail dans la semaine, informant qui de droit sur la détermination du mouvement intermittent : le ministre savait, la direction de Canal savait donc que ces césars risquaient d’avoir un goût amer. En dépit de quoi, la situation a échappé à la puissance invitante et au ministre de tutelle : la coordination du mouvement, mécontente de l’avancée du dossier sur leurs indemnités, avait envie d’en découdre et de se faire entendre. Ce fut fait.

Ce sont des intermittents visiblement bien organisés qui sont parvenus hier à infiltrer la soirée (fausses identités, perruques, robes louées, postiches ) en dépit de barrage depolice renforcés et forts de complicités internes qui leur ont fourni à l’évidence le sésame requis pour se retrouver dans la salle au moment stratégique.

Un quart d’heure avant la prise d’antenne, un groupe de 5 personnes a ainsi investi la scène, avec un complice au balcon, et un autre à l’orchestre. Mission (a priori) impossible : hurler en public leurs revendications. " Cette soirée ne peut pas se dérouler comme si de rien n’était ! deux ans et demi que le ministre de la culture nous balade ! Il a mené un simulacre de négociations. Son protocole ignore la situation des modestes condamnés au RMI ! La nouvelle donne permet surtout aux gros salaires de la profession de toucher des indemnités ! Une façon pour l’Etat de décider qui pourra désormais faire des films et qui ne pourra plus !"

Au 5ème rang RDDV ne pouvait que nerveusement réajuster son noeud de cravate. En guise de défense, un rictus figé, coupait alors son visage en deux. Dans la salle, la perplexité générait ici et là quelques manifestations plus gênées que solidaires. Les infiltrés, trois hommes, deux femmes, continuaient leur speech sous la mine blême et défaite de Michel denisot, co-producteur de la soirée. L’ancien directeur adjoint de canal n’ayant jamais été de ceux qui montent au front pour risquer de prendre une balle perdue, c’est son associé renaud le Van Kim qui a retroussé ses manches et pris la parole. " Avec l’accord de l’Académie nous avions, toute la semaine mené des négociations avec la CGT spectacle et la coordination, afin de déterminer ce que serait votre intervention (était prévu notamment la diffusion d’un film de Dominique cabrera ) Je me demande aujourd’hui si ces interlocuteurs étaient représentatifs !" Les intermittents :" vous êtes aux ordres du gouvernement !" Le Van Kim :" je ne suis aux ordres que de l’académie, mais désormais nous n’avons que quelques minutes pour décider ensemble si j’interromps la soirée ou si je la continue. Je n’ai pas le choix de décider seul mais si nous continuons ce spectacle, que ce soit dans la dignité absolue. "

Pendant ce temps, Alain terzian, président de l’académie des césar, oeuvrait, tout sourire comme si de rien n’était, présentant à Hugues Grant ses voisins de rang. L’acteur anglais partagé entre l’envie de fuir et de rire, plongeait plutôt dans le programme de la soirée. Derrière lui, Bertrand Méheut, président de Canal plus se mordillait les lèvres. Un peu plus loin Isabelle Huppert soupirait en regardant le plafond. Mais le réalisateur Xavier Beauvois s’engageait pour les mutins : "il y a plein d’intermittents parmi les nommés !"

Les intermittents,justement, ont ramassé quelques uns de leurs premiers sifflets lorsque leur attaque contre le ministre est devenue frontale : "vous êtes le fossoyeur de notre métier ! Que cette soirée ait lieu mais sans vous !" Surpris de perdre d’un seul coup le soutien de l’auditoire, même tiède de la salle, un des intermittents a essayé de renverser le courant . " franchement, je ne veux pas casser la fête ce soir. " Sa complice "On va se gêner ! Valérie lemercier va toucher 51000 euros pour animer cette soirée. Tu trouves ça sain ? "
Trop tard, entre temps, leur repli étant acquis, Le Van Kim pouvait relancer les moteurs. Problème : le chemin vers la sortie des intermittents allait être semé d’embûches dans les proportions redoutées. tandis qu’un des intermittents dégainait son portable pour demander que faire à son groupe resté à l’extérieur, le service d’ordre d’un flegme inespéré jusque là, dégaina, lui, la boîte à bourre-pifs : une droite ainsi bien ajustée sur la lèvre d’un des révolté du châtelet précipitait sa sortie et celles de ses camarades dans un climat d’hystérie inédite en cet endroit et à cemoment de l’année. De battre notre coeur s’est arrêté un instant. Mais le film derrière les films valait bien ça."

Extrait de l’article sur les césarisés :

Un véritable triomphe pour le film de J. Audiard. Malgré une céréméonie bien ficelée,émaillée par des sketches, mais aussi par les interventions des intermittents, la grand-messe du cinéma s’est déroulée sans surprise.

(...)

La soirée avait mal commencé. Une dizaine d’intermittents du spectacle très remontés et bien décidés à se faire entendre, avait investi la scène du théâtre du châtelet un quart d’heure avant le coup d’envoi. Ambiance houleuse à l’intérieur comme à l’extérieur. ce qui a valu aux téléspectateurs un best-off des éditions précédentes. c’est donc avec 20 minutes de retard que la cérémonie, retransmise sur Canal +, et présidée par une carol Bouquet ésotérique, a pu enfin démarrer.

V. Lemercier royale en maîrtesse de cérémonie et pleine d’humour s’est lancée dans un jovial "bonsoir mes chatons, les cachets des enveloppes n’ont pas été envelés. pas de magouille. La justice a fait son travail pour une fois", la réalisatrice de Palais royal avait à peine avait à peine allégé l’atmosphère, qu’un intermittent l’a interrompue en demandant si " un césar était prévu par le MEDEF"(..)

Louis garrel pour le meilleur espoir " j’ai pas le bac mais j’ai un césar "
Une réplique qui a donné le ton de la soirée, légère souvent, graves parfois quand les lauréats évoquaient les problèmes sociaux de leur profession. Ainsi Laurent Quaglio ( césar du meilleur son) qui a rendu hommage à une de ses collègues condamnée au RMI parce qu’elle n’avait pas pu faire ses 507 heures recquises pour obtenir ses allocations chômage. Toujours au coeur de l’actualité quand J. perrin a évoqué le système de production français "le plus performant et le plus fragile du monde"

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