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Ségolène Royal veut "sortir de l’idéologie punitive du profit"
LE MONDE | 29.03.07 | 16h40
ORLÉANS, BLOIS, TOURS ENVOYÉE SPÉCIALE
L’économie, pour Ségolène Royal, est un jeu à deux miroirs. "Il faut effrayer les entreprises", avait-elle dit un jour. "Il faut sortir de l’idéologie punitive du profit, déclare-t-elle, jeudi 29 mars, au magazine Challenges. Je suis même prête à dire aux entrepreneurs il n’y a pas de honte à dégager des bénéfices, à augmenter ses revenus." A deux conditions : "Il faut d’abord que cet argent soit honnêtement gagné. Il faut ensuite qu’il soit correctement redistribué."
Dans ses réunions publiques, la candidate socialiste fustige les entreprises du CAC 40, et encourage, comme à Blois, mercredi, "celles qui ne sont pas soumises aux fonds de pensions américains". Elle insiste sur la protection des salariés, confrontés aux licenciements et aux délocalisations, mais ne "veut pas décourager les cadres", ni même, comme elle le précise dans Challenges "démotiver ceux qui gagnent 4 000 euros". Dans ce domaine, comme dans bien d’autres, Mme Royal s’efforce de tenir les deux bouts de la chaîne.
"LIBÉRALISME RESPONSABLE"
A Orléans, la candidate a redit sa volonté de développer "l’esprit d’entreprendre" en liant plus étroitement les entreprises aux lycées et aux universités, pour lesquelles elle prône une plus grande autonomie. Elle a de nouveau promis d’engager une "réforme profonde" des aides publiques accordées aux entreprises en regrettant que sur "63 milliards d’euros d’argent public, le vôtre, seulement 9 % vont aux PME, celles qui sont à l’origine de 60 % de l’activité et des emplois".
Un chiffre tiré d’un rapport du Centre des jeunes dirigeants (CJD), commandé par Mme Royal et remis le 21 mars, en même temps qu’à Nicolas Sarkozy et François Bayrou, sous le titre : "Développer un libéralisme responsable." En privé, la candidate loue cet organisme qui regroupe 3 000 entrepreneurs et qu’elle oppose au Medef, une organisation patronale selon elle "sclérosée". "Je réussirai à renouer un lien de confiance entre les Français et les entreprises", a-t-elle affirmé à Blois.
Les PME qui innovent, se développent, et embauchent bénéficieront des aides publiques. Les régions financeront pendant six mois le recrutement "salaires et charges comprises" de jeunes diplômés - les emplois-tremplins. Les entreprises bénéficiaires qui délocalisent ou ferment leurs sites, en revanche, devront rembourser "toutes les aides publiques".
Isabelle Mandraud
Article paru dans l’édition du 30.03.07
Messages
1. Super !, 30 mars 2007, 19:59
MEDEF : Même en Dormant Enrichi ta Famille