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Surpopulation carcérale. Seuil critique à Saint-Brieuc (22) et rationnement des détenus
Publie le mercredi 7 avril 2010 par Open-Publishing
La surpopulation à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc aurait-elle conduit à réduire les rations durant le week-end pascal ? C’est ce que dénonce un gardien. La direction dément.
Un représentant syndical de la maison d’arrêt de Saint-Brieuc a dénoncé, hier, une surpopulation carcérale telle qu’elle aurait contraint l’administration, durant le week-end pascal, à réduire les rations des détenus. Ce gardien, Patrick L’Affeter, délégué de l’Ufap (Union fédérale autonome pénitentiaire) a expliqué que, samedi, « des directives avaient été données aux détenus chargés de servir leurs camarades pour qu’ils diminuent les quantités par personne ».
« Blocage des transferts »
« Réduire les rations, ça crée toujours des tensions. La nourriture, pour les détenus, c’est capital », souligne le gardien. Il explique que parfois, quand les quantités sont un peu justes, les mets, au lieu d’être servis à l’assiette, sont répartis dans des barquettes, pour assurer l’équité et la tranquillité de la distribution. « Nous avons un contrat négocié au mois avec un fournisseur, pour 155 à 165 détenus en moyenne. Donc, si le cuisinier pioche dans ses réserves, cela conduit à diminuer ultérieurement les rations. Or, samedi, nous avions 172 détenus », explique encore le syndicaliste. Patrick L’Affeter se plaint aussi d’un « blocage » des transferts de détenus vers d’autres maisons d’arrêt, qui permettent de désengorger un peu Saint-Brieuc (prévue à l’origine pour 86 places) quand la surpopulation s’y fait trop criante. Une situation liée à l’ouverture récente de la nouvelle prison de Rennes, principal débouché. L’effectif y a été provisoirement stabilisé pour permettre d’organiser dans les meilleures conditions, il y a dix jours, le déménagement de l’ancien vers le nouvel établissement pénitentiaire. « Maintenant, c’est fait. Or, une seule personne va quitter la maison d’arrêt de Saint-Brieuc cette semaine. On a dépassé les limites de l’acceptable », estime le gardien.
« Erreur du cuisinier »
La direction de l’établissement n’admet pas la réalité du rationnement, mais se refuse à entrer dans le détail de l’organisation interne. « Il y a juste eu une petite erreur du cuisinier samedi », précise ThierryBénard, directeur adjoint. « Le problème du surencombrement n’est pas propre à Saint-Brieuc, et nous préoccupe au quotidien », déclare-t-on à la direction interrégionale des services pénitentiaires. « Les mouvements ont été bloqués un temps à Rennes, mais les transferts hebdomadaires reprennent. Toutefois, il nous faut tenir compte de la situation particulière des détenus. Pour des raisons familiales ou de travail, on ne peut pas toujours les déplacer. L’administration pénitentiaire gère des flux qu’elle ne maîtrise pas, ce sont les autorités judiciaires qui décident des incarcérations », fait encore observer la responsable de la communication.
Roselyne Veissid