Accueil > TARNAC, 28, 29 et 30 août, sur l’enfermement
Discussion à FAUX LA MONTAGNE
– Samedi 29, discussion sur l’enfermement et les longues peines, avec le journal l’envolée.
Concerts à TARNAC
– Vendredi 28, HIGH TONE.
– Dimanche 30, FANTAZIO, avec Frank Williams, Benjamin Colin et invités exceptionnels de dernière minute, Denis Charolles et Jean-François Vrod.
– Soutien aux inculpés du 11 Novembre
Tarnac : neuf mois après, un village traumatisé

Si les « neuf inculpés » sont sortis de prison, la procédure judiciaire continue. À Tarnac, le soutien se rassemble autour d’une fête du village solidaire.
Certains participants ont trouvé l’information sur le journal satirique Siné Hebdo ou sur le site du comité de soutien. D’autres, grâce à des réseaux plus confidentiels, principalement sur des sites de médias Internet. Ils viennent de Toulouse, de Metz ou de la région parisienne. Quelque deux cents personnes de toute la France se sont donné rendez-vous samedi à l’occasion de la « Fête des partisans » organisée par le comité de soutien aux inculpés de Tarnac.
« Nous souhaitons remettre à l’honneur les fêtes engagées et politisées », explique un membre du comité de soutien qui refuse de dire son nom. Au programme du week-end, des projections, des concerts et des discussions politiques. Difficile pourtant d’en savoir plus sur l’organisation de l’événement. « Ici, il n’y a pas de responsable », confie le même membre du comité.
Blessures
S’il s’agit de se réunir dans une bonne humeur relative, quelques mois après la sortie de prison de Julien Coupat, l’atmosphère est pourtant lourde en début de fête. Depuis le 11 novembre 2008 et l’arrestation des « neufs de Tarnac », le village est blessé, la communauté des proches des inculpés, traumatisée.
" L’affaire est loin d’être finie ! ", se désole Michel Lévy, le père de Yldune, la compagne de Julien Coupat, incarcérée pendant deux mois. " Ma fille et Julien sont toujours sous contrôle judiciaire avec l’impossibilité de se parler. C’est totalement absurde car en prison ils pouvaient se voir. Il s’agit d’une attaque contre les liens familiaux qui révèle l’absurdité bureaucratique ». Michel est justement ici pour trouver le " réconfort et le soutien " dont sa femme et lui manquent à Paris. " J’ai une très grande estime pour les différents comités de soutien. Tous ces gens sont réunis ici sous le signe de la solidarité, pas de l’ultra gauche ! "
Paranoïa au village
« Ultra-gauche », l’expression fait évidemment polémique. Elle est l’une des raisons de la colère et du silence des participants. Le rôle néfaste de la « machine médiatique » revient dans les discussions. « Je n’en veux pas aux journalistes qui ont le temps de bien faire leur travail mais à un système qui les précarise », s’explique un participant.
Si la crainte des médias est une des raisons du silence, les autorités en sont une autre. Ce week-end, Tarnac se sait encore étroitement surveillé. Une forme de paranoïa semble d’ailleurs flotter au sein des groupes qui se sont formés. Les rumeurs annoncent la présence de nombreux gendarmes en civil parmi les personnes présentes.
Parmi ceux qui parlent plus volontiers : les simples curieux. Nicolas et Hélène sont de la région Nord-Pas de Calais et de Seine-Saint-Denis. Ils ont fait le détour sur la route du retour de leurs vacances. Ils sont là pour « connaître les lieux et comprendre ce qu’il s’est passé ». Choqués par la démonstration de force du gouvernement, ils veulent en savoir un peu plus, mais sur des choses simples. « Les médias évoquent l’affaire judiciaire mais se taisent sur le long terme. On veut savoir ce que devient l’épicerie par exemple. »
Pour ce jeune géographe qui vote NPA et cette musicienne qui, au contraire, refuse d’intégrer un parti politique, c’est aussi l’occasion de se « rapprocher des gens qui ont les mêmes convictions, c’est-à-dire l’extrême gauche »… et pas « l’ultra-gauche ».
Yann FOREIX
– La Montagne du lundi 24 août 2009