Accueil > Témoignage visuel d’1 étud de la sorbonne le 15/11 et appel aux (…)

Témoignage visuel d’1 étud de la sorbonne le 15/11 et appel aux enseignants,IATOS

Publie le vendredi 16 novembre 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

A voir ici : Universités, le grand soir - Le film complet

1- Je voudrais témoigner de ce que j’ai vu hier, jeudi 15/11, à la Sorbonne, jour de l’Assemblée Générale (= discussion) -enfin ! parce que le manque d’information qui à ce stade doit certainement s’appeler "censure de l’information" a fait que n’ayant pas cours un mardi, j’ai ignoré qu’il y avait enfin eu une première AG à la Sorbonne un mardi, et pas le moindre papier nulle part d’annonce le lundi, note : les affiches, faites-les encore plus petites (...) -, à 14h, amphi Richelieu, je suis une étudiante de la Sorbonne en Master 1 : la Sorbonne n’existait plus hier mais était devenue une Ecole de policiers, il y en avait PARTOUT à l’intérieur, je le dis pour informer tous ceux qui n’y étaient pas - comment est-ce ailleurs, notamment à Nanterre ? - parce qu’à part internet et le bon vieux téléphone et la parole en face, il n’y a plus de médias, c’est nous les nouveaux journalistes, je suppose que ceux de bellaciao l’ont remarqué, des écrivains ont même écrit des livres à ce sujet -, et personnellement je n’oublierai jamais ce que j’y ai vu à l’intérieur, cette violence visuelle. Jamais.

2- Je voudrais rappeler que sur bellaciao il y a encore 3 jours le petit film très bien fait de Thomas Lacoste (en partenariat avec la revue "sauvons la recherche") qui expliquait très clairement ce que signifiait : "autonomie des universités", très précisément l’inverse d’une autonomie, mais une privatisation, que si le gouvernement a pris ce mot c’est pour cacher ce que cela veut dire réellement, qu’il est non seulement prévu des suppressions de postes d’enseignants, mais qu’un certain "profil" dans le recrutement des enseignants va être exigé, un profil de clone du gouvernement -je ne fais que reprendre ce que j’ai lu dans cet article très sérieux sur bellaciao qui date déjà et que je n’ai pas retrouvé sur le site -, et non une création par soi-même qui à travers les livres enrichit sa propre vie quand on fait des dissertations (je parle pour les Masters, les futurs titulaires du CAPES s’ils l’ont, de l’agrégation, ceux qui font des thèses, et les licences qui avec une licence peuvent quand même remplacer un prof absent en collège et lycée, et le 1er cycle est concerné aussi pour son avenir) et fait de chaque personne une personne créative, originale, unique.

Or à l’AG de 14h, amphi Richelieu, à la Sorbonne, j’ai été bien pire que déçue

1- parce que l’AG a fait du sur place pendant 1h30, n’aborde pas les vrais problèmes ou gueule, oh plus grave n’en est pas informée et dans ce cas pourtant on la cherche, l’information, c’est sur google qui m’a mise sur bellaciao que je l’ai trouvée, pas un mot du petit film de Thomas Lacoste à l’AG donc ; et que à part certains avec qui je me disais : "oui avec celui-ci ou celle-là le dialogue serait possible", je n’y ai trouvé que ceux dont j’ai parlé dans un article sur bellaciao à 3h et quelques du matin, signé du même prénom que cet article, vous allez sur les articles qui sont tous à droite sur le site, jusqu’en bas, vous tapez "tous les articles", vous les faites défiler, et comme vous avez l’heure et le jour (16/11) et mon prénom, ça va très vite et vous le retrouvez sans problèmes, j’y parle de Nanterre aussi.

2- Je suis férocement contre -et c’est peut-être bien la raison principale qui m’a fait partir - le fait qu’on ose y entendre certains étudiants qui parlent de "négociations" ??!!, négocier c’est collaborer - les collabos, vous savez ? -, là j’ai pâli et je suis partie, et j’ai donc écrit sur bellaciao un article vers 3h le 16/11, soutenant l’intersyndicale des enseignants, personnels IATOS, étudiants de Nanterre, parce que vengeance pour Nanterre, les méthodes DEJA utilisées là-bas contre des étudiants ne sont plus du tout acceptables, nous ne sommes plus en démocratie, ils sont 1500, à Toulouse les enseignants ont rejoint aussi leurs étudiants, alors qu’est-ce qui fait qu’à la Sorbonne/Tolbiac/Clignancourt (= Paris 1 et Paris 4) on est 3 milliards de fois plus cons qu’eux ?, sans les enseignants bien sûr que nous n’y arriverons pas (et j’espère que c’est en tant que future enseignante que je m’adresse à eux), or ils étaient là il y a quelques années.

Ce que m’a inspiré l’AG de 14h à la Sorbonne le 15/11, je l’ai déjà écrit : la chanson de Jacques Dutronc, "l’opportuniste". Parce que c’est depuis le LMD que rien ne va plus à l’université pour moi, je remonte jusque là. Alors pour le sur place, vous repasserez. J’ai déjà pris pour ma conscience, mes dispositions.

J’écrirai peut-être dans la soirée un autre article sur le hors-série, spécial numéro 3, du magazine "Sciences Humaines" de mai-juin 2005, toujours dispo dans les kiosques près de la Sorbonne, sur mes 3 philosophes préférés, Deleuze, Derrida, Foucault, pour expliquer à Comte-Spontville (prof un jour à Paris 1, horreur !), Ferry (prof à Paris 4 un jour, horreur !) pourquoi nous sommes nietzschéens (cf leur livre monstrueux intitulé le contraire), parce que Nietzsche avait dénoncé en premier le nazisme, et à Renaut pour le livre monstrueux également en collaboration avec Ferry, La Pensée 68.

Essai sur l’antihumanisme contemporain, pourquoi je suis lacanienne jusqu’au bout des ongles, et pour mes 3 philosophes préférés déjà cités. A vous : le nombre ne fait pas droit, c’est l’intelligence qui compte. En 45 les Résistants ont gagné à 500 000 sur 50 millions de Français, vous devez quand même connaître les sources, alors aujourd’hui, vous pensez...

Je n’en dirai pas plus, vous ne m’intéressez pas plus que ça (ces quelques mots que je viens d’écrire), je n’ai pas envie de m’adresser à vous plus que ça, je ne vous intéresse donc pas plus que ça je le suppose, et nulle envie non plus de vous adresser à moi. Tant mieux. Il n’y aura pas besoin de vous rappeler qu’il y a eu et qu’il y a encore un Aubrac (et il y a eu des Aubrac victorieux de pas n’importe quoi (...), je suis incollable là-dessus).

On n’est pas encore prof mais on est journaliste, ici, puisqu’il n’y a plus de médias et que des écrivains commencent de publier des livres là-dessus.

Messages

  • Je vous ai lu très attentivement chère Florence…continué à témoigner sur ce qui se passe réellement dans l’université. Je suis pourtant un simple salarié qui n’a jamais mis les pieds dans une université. Badiou dans son livre « De quoi Sarkozy est-il le nom » parle d’un nécessaire courage pour face à la trouille qui envahit peu à peu l’espace de vie social. Continuer à témoigner sur ce qui se passe au tour de vous c’est vital !!!

    • qu’il est non seulement prévu des suppressions de postes d’enseignants, mais qu’un certain "profil" dans le recrutement des enseignants va être exigé, un profil de clone du gouvernement

      C’est parfaitement exact qu’il y aura suppression de postes d’enseignants. les maitres de conférences, par exemple, se verront attribuer des missions ou des contrats de 2 ans, puis adios. Ils devront se chercher des contrats ailleurs. Et cela s’appelle la précarité des enseignants.

      Par contre les profs titulaires, très peu, et les présidents de facs pourront se sucrer grâce au fric qui sera versé par les entreprises privées pour bons et loyaux services, c’est-à-dire leur entrée par la grande porte des facs.

      Les inscriptions seront très fortement augmentées, pour faire comme en Angleterre par exemple.

      C’est le chaos pour la classe ouvrière ! Ils veulent les renvoyer vers le travail manuel, histoire de filtrer, et de temps en temps, mais vraiment trop peu, émergeront quelques "Bouig", quelques "Johnny Halliday" pour démontrer qu’il existe à nouveau un ascenseur social !

      Quel foutage de gueule !