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Tolérance Sarko : selon que vous serez puissant ou misérable ...
Publie le mercredi 4 avril 2007 par Open-PublishingTrois dépêches et une morale
I) La mort de la présomption d’innocence : traiter d’assassin un inculpé n’est plus désormais considéré comme une violation de celle-ci
http://tempsreel.nouvelobs.com/depe...
Yvan Colonna débouté face à Nicolas Sarkozy
AP | 04.04.2007 | 14:25
Un juge des référés parisien a débouté mercredi Yvan Colonna qui réclamait la condamnation de Nicolas Sarkozy pour avoir porté atteinte à sa présomption d’innocence lors d’un déplacement en Corse, en janvier dernier puis lors de son discours d’investiture comme candidat de l’UMP à la présidentielle.
Le berger de Cargèse, qui sera jugé en novembre à Paris pour l’assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998, est par ailleurs condamné aux dépens, c’est-à-dire qu’il doit payer les frais de justice de l’ancien ministre de l’Intérieur.
"Notre action est tout à fait cohérente", a assuré Me Philippe Dehapiot, l’un des avocats de M. Colonna, annonçant que l’affaire avait été portée au fond mercredi. "On ne pouvait pas laisser passer ces propos", a-t-il insisté.
Le juge des référés, Jacques Gondran de Robert, a noté que "les déclarations litigieuses ont suscité une impression de culpabilité" mais qu’elles "ne sauraient être sanctionnées à défaut de comporter une expression non équivoque contenant des conclusions définitives tenant pour acquise la culpabilité".
De plus, le magistrat a estimé que "rien ne permet de considérer aujourd’hui que l’indépendance ou l’impartialité de la cour d’assises qui va connaître des faits reprochés à M. Colonna puisse être altérée par les propos litigieux".
Le 4 juillet 2003, jour de l’arrestation d’Yvan Colonna après quatre années de fuite, Nicolas Sarkozy avait déclaré que la police avait interpellé "l’assassin du préfet" Claude Erignac abattu en février 1998. Des propos qui n’avaient pas fait l’objet de poursuites alors qu’ils sont attentatoires à la présomption d’innocence.
Mais le ministre a récidivé, selon la défense d’Yvan Colonna, le 5 janvier dernier, lors d’un déplacement en Corse, où il lui a été demandé s’il considérait toujours le "berger de Cargèse" comme l’assassin du préfet. "Si. Vous le savez, il n’y a pas que moi qui le pense. Sinon je ne pense pas qu’on l’aurait gardé en prison", a rétorqué Nicolas Sarkozy.
Les avocats d’Yvan Colonna ont engagé une action en référé suite à son discours du 14 janvier dernier, que le candidat de l’UMP a dédié en partie à Mme Erignac. S’il y parle de "l’assassin présumé", il traite aussi les "cagoulés et les poseurs de bombes" de "meurtriers" et de "lâches". AP
II) Les donneurs de leçon aux pauvres s’offrent un parachute financier
http://www.millebabords.org/article...
Le nouveau « régime spécial » des députés : 5 ans d’indemnités chômage
Alors que le chômeur ordinaire bénéficie d’une indemnisation maximum de 23 mois pour une allocation moyenne de 800 € et qu’ensuite, dans le meilleur des cas, il percevra le RMI ou l’ASS (environ 400 € par mois), les députés, eux, seront désormais couverts sur la base de 5.400 € bruts de manière dégressive pendant cinq ans au lieu de 6 mois.
En octobre 2003, sous l’inspiration d’un gouvernement de droite qui songeait d’office à se prémunir de la précarité alors qu’il a fait en sorte de l’imposer à son bon peuple durant tout son règne, une discrète mesure a été prise par arrêté du Bureau de l’Assemblée nationale, prévoyant que les députés qui ne seront pas réélus aux législatives du 17 juin 2007 pourront bénéficier pendant cinq ans - soit le temps d’une législature complète... - d’une indemnité dégressive, financée par une cotisation spécifique de 0,5% créée à cet effet et prélevée sur leurs émoluments (lire en commentaire). Auparavant, les députés destitués étaient assurés de percevoir pendant six mois l’équivalent de leur indemnité de base - soit 5.400,32 € brut - s’ils ne retrouvaient pas toute de suite une activité. Et s’ils avaient d’autres mandats ou d’autres revenus, l’Assemblée leur versait une indemnité différentielle.
Six mois, effectivement, c’était bien trop peu : le Bureau de l’Assemblée nationale a donc décidé d’en décupler la durée. Les six premiers mois restent inchangés. Les six mois suivants, ces nobles désœuvrés percevront 70% de l’indemnité de base, puis 60%, puis 50% jusqu’au quatrième semestre. Ensuite, durant les trois années restantes, l’allocation diminuera de 5% tous les semestres pour atteindre jusqu’à 20% de l’indemnité de base, soit 1.080 € bruts. Bien évidemment, les autres mandats et/ou revenus continueront d’être déduits sur la période.
III) De la bonne et de la mauvaise délinquance (du saccage du bureau de Dominique Voinet par des paysans de droite à l’arraisonement du bateau de Greenpeace par des pêcheurs corporatistes marseillais proches de la mairie UMP en passant par le vandalisme des viticulteurs sans oublier tous les fraudeurs et les évadés fiscaux, les repris de justice et les marchands d’armes une constante dans le 2 poids 2 mesures de la droite à l’égard des violences et de la délinquance)
http://www.lemonde.fr/web/depeches/...
Nicolas Sarkozy défend les pêcheurs et fustige les fraudeurs
LORIENT, Morbihan (Reuters) - Nicolas Sarkozy a justifié mardi soir la "colère" des marins-pêcheurs "qui ne veulent pas mourir", par opposition à la "violence gratuite" des "fraudeurs et des voyous", qu’il a de nouveau condamnée.
"Je ne veux pas d’une politique qui sacrifierait délibérément les pêcheurs et qui serait indulgente avec les voyous", a lancé le candidat de l’UMP devant plusieurs milliers de personnes dans la banlieue de Lorient, dans le Morbihan - un public tout acquis à la cause des marins et des pêcheurs.
"Une telle politique, deux poids deux mesures, serait immorale", a-t-il ajouté. "Je ne veux pas d’une politique qui laisserait ceux qui travaillent dur, ceux qui perpétuent une culture du courage, de la solidarité et de l’honneur et, dans le même temps, une politique qui s’apitoierait sur les fraudeurs, les tricheurs et les trafiquants. Pas deux poids, deux mesures."
En février 1994, le Parlement de Bretagne, un bâtiment historique, avait été incendié à Rennes, à la suite de violentes manifestations de marins-pêcheurs.
Une semaine après les violences et les actes de vandalisme déclenchée par le contrôle d’un resquilleur à la gare du Nord, à Paris, l’ex-ministre de l’Intérieur a cependant clairement établi une distinction entre les deux types de violence.
"Chez les marins on ne fraude pas, chez les marins on ne triche pas. Ici, quand on manifeste, quand on a recours à la violence, ce n’est pas pour se distraire, ce n’est pas pour nuire à autrui, c’est parce qu’on est profondément désespéré et qu’on pense qu’on n’a plus de recours", a-t-il dit.
"Aucune violence n’est acceptable dans la République mais je ne mets pas et je ne mettrai jamais sur le même plan la colère des pêcheurs qui ne veulent pas mourir et la violence gratuite des fraudeurs et des voyous", a ajouté Nicolas Sarkozy. "Parce qu’un pêcheur qui ne veut pas mourir, ce n’est pas un fraudeur et ce n’est pas un voyou."
Le candidat de l’UMP dont le discours a été abondamment ponctué par de vigoureux applaudissements, a promis de se battre à Paris, à Bruxelles et "partout où il le faudra" pour défendre les marins-pêcheurs français, pénalisés selon lui par rapport aux pêcheurs espagnols et d’autres nations dans le monde.
GASPILLAGE "IMMORAL"
Il a en revanche promis qu’il n’aurait "aucune indulgence envers les fraudeurs et les truqueurs" et s’en est de nouveau pris à ses adversaires, dont la candidate socialiste Ségolène Royal, et à leur attitude après les incidents gare du Nord.
"J’ai été scandalisé que certains, dans les médias, parmi les intellectuels, parmi la classe politique, aient pu laisser entendre que la responsabilité des récentes émeutes de la gare du Nord était imputable à la police, au prétexte qu’elle avait osé interpeller un fraudeur", a-t-il dit.
"Cette attitude est indigne de gens qui prétendent exercer des responsabilités dans la politique, dans l’économie et dans la société", a-t-il poursuivi. "Cette attitude est désastreuse pour l’esprit civique. Cette attitude est irresponsable de la part de candidats à la présidence de la République."
Nicolas Sarkozy, qui a consacré une grande partie de son discours à ce thème a également jugé "immoral" le "gaspillage de l’argent public" et élargi son propos à "l’assistanat".
"Quand l’assistanat paie plus que le travail, quand la fraude reste impunie, quand l’argent public est détourné ou gaspillé, alors on démoralise la France qui travaille, qui se demande à quoi bon travailler si les autres peuvent s’exonérer des règles qui nous sont imposées", a-t-il dit.
"En gaspillant l’argent public, on gaspille la peine du travailleur", a ajouté le président de l’UMP. "L’argent public, c’est de l’argent sacré."
Là encore, Nicolas Sarkozy a multiplié les clins d’oeil à l’adresse des marins et des pêcheurs, souvent confrontés à de graves difficultés économiques et sociales.
"Je trouve injuste qu’on laisse courir la fraude et le gaspillage et que l’on ne fasse rien pour sauver le régime de retraite des marins, qui risquent leur vie tous les jours", a-t-il ainsi lancé. "Je veux être le président qui fera la réforme des régimes spéciaux (de retraite) et qui permettra en même temps aux marins d’avoir une meilleure retraite, qui permettra à leurs veuves de vivre décemment."
4) Conclusion : Les animaux malades de la peste par La Fontaine
Un mal qui répand la terreur,
Mal que le ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom),
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n’en voyait point d’occupés
A chercher le soutien d’une mourante vie ;
Nul mets n’excitait leur envie,
Ni loups ni renards n’épiaient
La douce et l’innocente proie ;
Les tourterelles se fuyaient :
Plus d’amour, partant plus de joie.
Le lion tint conseil, et dit : « Mes chers amis,
Je crois que le Ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune ;
Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux ;
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L’histoire nous apprend qu’en de tels accidents
On fait de pareils dévouements : (1)
Ne nous flattons donc point, voyons sans indulgence
L’état de notre conscience
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons,
J’ai dévoré force moutons.
Que m’avaient-ils fait ? Nulle offense ;
Même il m’est arrivé quelquefois de manger
Le berger.
Je me dévouerai donc, s’il le faut : mais je pense
Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter, selon toute justice,
Que le plus coupable périsse.
– Sire, dit le renard, vous êtes trop bon roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse.
Eh bien ! manger moutons, canaille, sotte espèce.
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes, Seigneur,
En les croquant, beaucoup d’honneur ;
Et quant au berger, l’on peut dire
Qu’il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire. »
Ainsi dit le renard ; et flatteurs d’applaudir.
On n’osa trop approfondir
Du tigre, ni de l’ours, ni des autres puissances
Les moins pardonnables offenses :
Tous les gens querelleurs, jusqu’aux simples mâtins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
L’âne vint à son tour, et dit : « J’ai souvenance
Qu’en un pré de moines passant,
La faim, l’occasion, l’herbe tendre, et, je pense,
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net. »
A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un loup, quelque peu clerc, prouva par sa harangue
Qu’il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout le mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n’était capable
D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.