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Tortures en Irak : Human Rights Watch réclame une nouvelle enquête sur Donald Rumsfeld
Publie le dimanche 24 avril 2005 par Open-PublishingTortures en Irak : Human Rights Watch réclame une nouvelle enquête sur Donald Rumsfeld
LEMONDE.FR | 24.04.05 | 09h17 • Mis à jour le 24.04.05 | 09h29
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uman Rights Watch (HRW) réclame la nomination d’un procureur indépendant pour enquêter sur les responsabilités éventuelles du secrétaire à la défense américain, Donald Rumsfeld, et de l’ancien directeur de la CIA, George Tenet, dans des crimes de guerre et tortures sur des prisonniers, dans un rapport publié samedi 23 avril.
Un an après le scandale provoqué par les photos de détenus irakiens subissant des sévices de soldats américains dans la prison d’Abou Ghraib en Irak, près d’une dizaine d’enquêtes ont débouché sur des poursuites contre de simples soldats, rappellel’organisation américaine de défense des droits de l’homme dans ce texte intitulé "S’en tirer après la torture ?". "Il existe encore une totale impunité autour des auteurs des politiques responsables d’avoir créé un cadre permettant la torture", dénonce le rapport.
La demande de HRW intervient alors le Pentagone a publié vendredi les résultats d’une nouvelle enquête sur Abou Ghraib blanchissant quatre gradés de l’armée américaine. Pour l’organisation, il est clair que les décisions et la politique menées par Donald Rumsfeld et d’autres hauts responsables ont favorisé la banalisation des sévices contre les prisonniers, en violation notamment des conventions de Genève.
Le rapport cite de nombreux éléments tendant à montrer que ces hauts responsables savaient ou auraient dû savoir que ces violations avaient lieu et n’ont pris aucune mesure pour les empêcher. Il souligne que M. Rumsfeld a approuvé des techniques d’interrogation dures à l’encontre des détenus de Guantanamo - l’usage de chiens pour les effrayer, la pratique de les dénuder - qui ont ensuite été retrouvées en Irak ou en Afghanistan. Il juge le directeur de la CIA potentiellement responsable de la politique qui a consisté à envoyer des prisonniers dans des pays connus pour pratiquer la torture. Entre 100 et 150 détenus ont été "rendus" à des pays du Moyen-Orient, comme l’Egypte et la Syrie, et "il existe des preuves claires que ces prisonniers ont en réalité été torturés", note le rapport.
Outre MM. Rumsfeld et Tenet, le général Ricardo Sanchez, commandant des forces armées en Irak de juin 2003 à juillet 2004, et le général Geoffrey Miller, ancien responsable de la prison militaire de Guantanamo à Cuba. Il appelle à la nomination d’un procureur indépendant soulignant que le ministre de la justice, Alberto Gonzales, était lui-même impliqué dans la définition des méthodes d’interrogation et que cela soulevait un conflit d’intérêt. A l’époque, M. Gonzales était chef des services juridiques de la Maison blanche. HRW souligne que toutes les enquêtes à l’exception d’une seule ont été conduites par des militaires. La CIA aurait aussi mené une enquête interne mais sans rendre public ses résultats
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