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Tous au procès de Marco, le 4 novembre 2008,

Publie le jeudi 30 octobre 2008 par Open-Publishing

Tous au procès de Marco, le 4 novembre 2008,

18ème chambre,TGI de Nanterre à 9h !

Il faut soutenir Marco Perreira !

Face à la répression, la solidarité est notre arme !

Le procès contre Marco Perreira est un procès contre le mouvement étudiant en lutte contre la LRU !

Le procès contre Marco Perreira représente un énième abus d’autorité du service de sécurité de l’université de Nanterre !

Le procès contre Marco Perreira est un nouvel épisode de l’acharnement contre l’AGEN !

Signez la pétition de soutien sur le blog de l’AGEN :

http://agen-nanterre.over-blog.com

La pacification des facs à travers les interventions des CRS contre les grèves ou les poursuites engagées contre les militants étudiants jugés radicaux n’est qu’un aspect d’une politique générale. Derrière les polémiques sur le Taser ou sur le fichier Edvige, les libertés démocratiques, conquête des luttes populaires, sont piétinées. Tous les lieux de regroupement collectif sont quadrillés et les luttes qui s’y déroulent sont criminalisées. Lois sécuritaires, contrôle généralisée et répression des pauvres, des étrangers, des quartiers populaires et de ceux qui luttent:voilà le visage de ce qu’on nomme ironiquement la démocratie française.

Pour ce qui concerne Marco, ce n’est pas un hasard si c’est le service de sécurité de Nanterre qui le poursuit. La banalisation des vigiles et de leurs attaques coïncident avec la destruction accélérée des services publics, avec la privatisation des facs. Un exemple simple. Aujourd’hui à Nanterre les stands des banques (proposant des prêts pour remplacer les bourses) sont permanents et protégés par cette police interne alors qu’ils n’avaient pas leur place il y a peu malgré leurs multiples tentatives d’intrusion.

Le procès contre Marco sert à intimider pour imposer le modèle marchand et inégalitaire dans les facs.

Le sens du procès de Marco dépasse donc largement le campus de Nanterre.

LES FAITS

La première affaire remonte à décembre 2007 durant le mouvement étudiant contre la LRU.

Elle concerne les suites d’un rassemblement devant le bâtiment B, rassemblement à l’issu duquel plusieurs dizaines d’étudiants qui désiraient être entendus par la direction (alors réunie dans un Conseil d’Administration extraordinaire) ont poussé sur les portes protégées comme d’habitude par les vigiles. Suite à ce face à face, le service de sécurité totalement débordé a affirmé qu’un vigile avait été blessé au bras avec une ITT de plusieurs jours. Une plainte nominative contre Marco Pereira s’en est suivie. Tout au long du mouvement Mr Guérin et Mr Rat, tous deux membres du service de sécurité, avaient multiplié les menaces ciblées en tous genres contre Marco qu’ils considéraient de toute évidence comme un ’ennemi personnel’. Dans cette même affaire un étudiant de l’AGEN (Soumaré) a été convoqué au commissariat.

La seconde affaire remonte à juin 2008 et concerne une ’altercation’ entre Marco et Mr Rat.

Marco vit alors en Espagne. Il revient à Nanterre quelques jours pour préparer une soirée musicale prévue de longue date à la cité-u. Pour ce faire, il a obtenu le soutien des Affaires Culturelles de l’université. Il se rend alors au BSL (bâtiment technique), plus précisément à la reprographie avec une autorisation pour imprimer les affiches d’annonces pour le concert. Mr Rat, responsable administratif mais aussi semble t-il de la reprographie, s’est alors présenté devant Marco pour lui arracher les affiches et lui demander de quel droit il utilisait ce service. Marco a refusé de lui donner ses affiches et plus d’explications et il a voulu quitter les lieux au plus vite. Mr Rat François, furieux, l’a bloqué puis a appelé les service des vigiles pour fermer le BSL, maintenir dans une salle fermée à clef Marco et appeler la police en prétextant des ’violences sur agent de service public’. Avant que Marco soit interpellé et placé en garde à vue, Mr Rat a glissé à Marco ’je te croyais plus intelligent que ça, là tu t’es fait avoir’.

POURQUOI FAUT-IL DEFENDRE MARCO ?

Il faut refuser la criminalisation des mouvements étudiants.

Les poursuites à son encontre sont consécutives à son implication dans le mouvement LRU à l’automne 2007. On peut même affirmer de façon certaine que si il est devenu la bête noire du service de sécurité, c’est qu’il était aussi en première ligne lors du mouvement contre le CPE en février-avril 2006. Or la direction de l’Université a choisi de gérer ces situations par le dénigrement et le rapport de forces contre les grévistes (cf. la teneur des communiqués de la présidence d’Audéoud) Dans ces conditions, poursuivre Marco c’est individualiser une action collective en voulant de surcroît la criminaliser. Le choix politique de réprimer le mouvement LRU a abouti logiquement à des procédures similaires sur plusieurs campus. Après les descentes de CRS pour réprimer la masse des grévistes, on juge les ’fortes têtes’ pour intimider et prévenir les prochaines grèves.

Force est de constater que l’on fait payer à un individu ce que la direction souhaiterait faire payer à tous ceux qui étaient actifs durant le mouvement contre la LRU, aux bloqueurs et particulièrement aux dizaines d’étudiants qui sont rentrés dans le bâtiment B sans demander l’autorisation au service de sécurité. En fait, la première différence entre Marco et les autres grévistes c’est que le service de sécurité connaissait son nom et son prénom.

Le plus singulier dans cette affaire c’est que Marco n’était pas parmi ceux qui poussaient la porte du bâtiment B car il faisait partie d’une délégation d’étudiants issue de l’Assemblée Générale et reçue lors du CA extraordinaire. Lorsque la situation s’est durcie entre le rassemblement à l’extérieur et les vigiles débordés ; Marco n’était donc pas en "première ligne" mais il revenait de ce conseil.

Nous refusons les abus d’autorité et les brutalités commises par les services de sécurité

Les poursuites contre Marco servent de paravent aux véritables instigateurs des violences sur le campus. Depuis plusieurs années, des enseignants, des étudiants et des membres du personnel ont été témoin sur notre campus de ce que beaucoup appellent les dérives du service de sécurité. Les faits sont connus et dans l’intérêt de Marco il faudrait désormais rassembler le maximum de documents et de témoignages. Les vidéos, photos et communiqués se sont multipliés ces dernières années avec à chaque fois le même scénario : des étudiants en lutte se rassemblent. Ils se battent pour le droit à l’inscription, l’égalité des droits pour les étudiants étrangers ou ils sont farouchement opposés à une "réforme" défendue par le ministère et la direction. Le service de sécurité, parfois renforcé par des maîtres-chiens, reçoit alors des consignes pour bloquer le mouvement. Il charge ou utilise des gaz lacrymogènes. Des enseignants, quand ils ont le malheur d’être du côté des étudiants, ont aussi fait les frais de ces méthodes (cf.communiqué des enseignants du 30 novembre 2007). Plusieurs se sont vus insultés et menacés par Mr RAT et Mr GUERIN sans qu’il ne soit donné aucune suite à ces incidents. Bref, cette impunité permet aussi de se servir avec cynisme de son statut "service public" pour désigner puis engager des poursuites contre les étudiants jugés indésirables, le tout aux frais de l’université.

L’acharnement contre l’AGEN est une atteinte à la liberté syndicale

Il y a quelques années dans une réunion entre la direction de Mr Legrand et le comité de lutte qui occupait l’université, le secrétaire général de l’université avait déclaré au président en exercice de l’AGEN ’Nous voulons détruire l’AGEN’. Quiconque consultera les archives de l’époque constatera avec étonnement que l’AGEN était effectivement devenu le souci n°1 de la direction concernant l’ordre à rétablir dans le campus. C’était le point de départ d’un acharnement répressif contre notre syndicat.

Depuis cette période nous avons subi trois procès (pour outrages en 2001, pour nos locaux en 2003) face à la direction, de nombreuses convocations de nos militants au commissariat à la demande des services de la fac ou du CROUS (en 2004,2005,2005,2006,2007), des non-renouvellements de titres de résidence à la cité-u, des demandes répétées de dissolution auprès du Ministère de l’Intérieur (de la part de l’UEJF et de plusieurs enseignants qui ne supportent pas notre soutien indéfectible au peuple palestinien) et bien sûr l’exclusion ferme et la condamnation de Naïma Boubakri, la plus grave sanction prononcée sur les campus de France à l’encontre d’une militante. A plusieurs reprises que ce soit pour l’affaire d’un professeur raciste d’histoire, pour la demande d’arrêt du financement des universités israéliennes par les universités françaises ou lors des mouvements étudiants de 2006 et 2007, l’AGEN a connu de graves entraves à son activité sur décision de la direction.

D’autres mouvements et d’autres syndicalistes ont eu maille à partir eux aussi avec la direction et ses méthodes répressives. Audéoud, ex-président de la fac, indiquait fièrement au Figaro en 2005 "On est en passe de gagner contre l’extrême-gauche" après avoir jeté en prison un étudiant soupçonné d’avoir participé à une action anti-sécuritaire.

L’affaire de Marco est donc dans la droite ligne de ces divers antécédents. Marco est identifié par la direction et les services de la fac comme un membre de l’AGEN. Il en va de même pour Soumaré. C’est une raison importante à l’origine de ces poursuites.

Pour toutes ces raisons, défendre Marco, c’est défendre le droit à une expression syndicale sur la fac fut-elle sans compromis, fut-elle radicale, rouge et combative, fut-elle gênante ou contraire aux orientations de la direction ou de mouvements institutionnels.

CONSTRUISONS UN FRONT UNI CONTRE LA REPRESSION !

AGEN, octobre 2008
http://agen-nanterre.over-blog.com/