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Tous les programmes passés au crible (source HD) .... Nicolas sarkozy

Publie le samedi 17 février 2007 par Open-Publishing
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Un contrat de travail unique « plus souple pour les entreprises, grâce à des procédures de licenciement moins longues » . Une obligation annuelle de vente de 1 % du parc de logements sociaux.. Le candidat de la droite veut abaisser le bouclier fiscal de 60 % à 50 %. . La carte scolaire progressivement supprimée . La laïcité définie comme « le respect de toutes les religions.

EMPLOI

La « liberté de travailler plus pour gagner plus » serait reconnue comme un droit. Les entreprises pourraient négocier avec leurs salariés la transformation de RTT en jours travaillés. Les agents publics « volontaires » pourraient eux aussi « s’affranchir de la règle des 35 heures ». Toute heure supplémentaire et toute RTT convertie en temps de travail seraient exonérées de charges fiscales et sociales.

Un contrat de travail unique « à durée indéterminée », « plus souple pour les entreprises, grâce à des procédures de licenciement moins longues » serait créé. Il serait applicable à toute nouvelle embauche. En contrepartie, les salariés se verraient couverts par une assurance , « salaire et retour à l’emploi ». Celle-ci serait gérée par un, service public de l’emploi », né de la fusion de l’ANPE et de l’UNEDIC. Une loi fixerait par principe que « les revenus du travail doivent être supérieurs aux revenus de l’assistance ». Une« obligation d’activité » serait instaurée pour tous les bénéficiaires de minima sociaux en âge de travailler. Nicolas Sarkozy propose aussi que soit suspendue l’indemnisation des chômeurs qui refuseraient trois propositions d’emploi. Enfin la dispense de recherche d’emploi pour les seniors et les mises en retraite anticipées serait supprimée.

LOGEMENT

Nicolas Sarkozy veut favoriser « l’accession à la propriété pour tous les Français » en faisant du crédit hypothécaire le crédit de droit commun en matière immobilière. Des réductions d’impôts seraient accordées pour les intérêts des emprunts contractés pour acquérir une résidence principale. Le candidat de l’UMP défend également un prêt foncier à taux zéro permettant de différer le remboursement de l’emprunt sur les terrains là où la pression sur les prix du foncier est forte. En matière d’aides au logement, son programme prévoit leur modulation en fonction des loyers versés. Lors de la convention de l’UMP consacrée au logement, le 14 septembre 2006, Nicolas Sarkozy a également avancé la perspective « d’une obligation annuelle de vente de 1 % du parc social, soit 40 000 logements environ par an » pour « rendre le rêve de propriété accessible à beaucoup de Français qui s’en pensent exclus ». Des ventes de logements sociaux qu’il promet de compenser « par la construction d’un nombre équivalent de logements neufs ».

POUVOIR D’ACHAT

La clé d’une hausse du pouvoir d’achat réside, selon le candidat de l’UMP, dans une meilleure rémunération des heures supplémentaires, qui passe par leur exonération de toute charge fiscale et sociale. « Je n’augmenterai pas les impôts, dit-il également, car les impôts, c’est moins de pouvoir d’achat pour tous les Français. » Autre proposition : le développement de la participation, avec la création d’un dispositif incitatif aux entreprises de moins de 50 salariés pour qu’elles mettent en place un régime de participation. Ces entreprises bénéficieraient d’un taux réduit d’impôt sur les sociétés.

ÉDUCATION

La réforme de l’éducation nationale que propose Nicolas Sarkozy repose sur l’autonomie des établissements, évalués par une « instance indépendante » dont les appréciations seraient rendues publiques. « Un établissement qui aurait des résultats insuffisants recevrait une aide de son académie et, le cas échéant, des moyens supplémentaires », promet -il. La carte scolaire serait supprimée par étapes : dès la rentrée 2007, chaque établissement serait autorisé à accueillir 10 % et 20 % d’élèves hors secteur. Nicolas Sarkozy promet par ailleurs de « réduire de moitié » les effectifs des « établissements difficiles ». Les enseignants, au nom de « la liberté pédagogique », auraient le libre choix de leurs méthodes. L’école serait recentrée sur la transmission de « savoirs fondamentaux ». Les activités d’éveil, le sport, la culture seraient confiés aux municipalités. Les établissements privés sous contrat, enfin, bénéficieraient d’une liberté d’implantation pour « permettre aux parents qui le veulent de scolariser leurs enfants dans l’enseignement privé ».

RETRAITES ET PROTECTION SOCIALE

Nicolas Sarkozy entend poursuivre sur la voie tracée en 2003 par la réforme Fillon, notamment par une remise à plat des régimes spéciaux qui devraient, selon lui, faire l’objet d’une « normalisation au regard de la pénibilité ». Pour « sauver l’équilibre » des retraites, le candidat de l’UMP veut « permettre à ceux qui veulent travailler plus longtemps de le faire ». « Ceux qui travailleront plus longtemps et repousseront ainsi l’âge de leur départ à la retraite auront une meilleure retraite », promet-il. Il entend aussi encourager le cumul entre un emploi et une retraite et promet de « revaloriser des petites retraites » . En matière de santé, Nicolas Sarkozy propose l’instauration d’une franchise annuelle de 50 à 100 euros sur les soins, les remboursements de l’assurance-maladie intervenant seulement audelà de cette somme. Il est également favorable àde nouveaux déremboursements de médicaments.

FISCALITÉ

Réduire de 4 points, soit 68 milliards d’euros, les prélèvements obligatoires : c’est l’objectif que fixe Nicolas Sarkozy. L’une de ses propositions phares : la suppression des droits de succession « pour 95 % des Français". Si le candidat de l’UMP se dit opposé à une suppression de l’ISF, le projet législatif de son parti invite à « explorer la piste » d’une exonération de la résidence principale. Et le candidat de la droite a fait sienne la proposition d’abaisser le bouclier fiscal de 60 % à 50 % en y intégrant la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Il veut aussi permettre « à ceux qui paient l’ISF (...) de déduire de cet impôt, par exemple jusqu’à 50000 euros, à condition de l’investir dans les PME ». Autres propositions : la défiscalisation complète des emplois de service à la personne, une vaste réforme de la taxe professionnelle ou encore la multiplication des zones franches.

LAÏCITÉ

Le candidat de l’UMP définit la laïcité comme « le respect de toutes les religions ». Dès 2004, dans son livre « la République, les religions et l’espérance », Nicolas Sarkozy plaidait pour l’instauration « de nouveaux rapports entre les religions et les pouvoirs publics » passant par une « adaptation » de la loi de 1905 et par la possibilité, pour les collectivités publiques, de financer les associations cultuelles. Des propositions reprises par le rapport Machelon, remis au ministre de l’Intérieur, en charge des cultes, en novembre dernier. Ce rapport propose que les communes puissent financer la construction d’édifices religieux et que soit créée « une forme particulière de reconnaissance d’utilité publique pour les activités religieuses ».

SERVICE PUBLIC

Des fonctionnaires « moins nombreux, mais mieux payés », qui verraient leur « mérite » pris en compte dans la rémunération et la promotion : c’est l’engagement de,l’UMP et de son candidat. La fonction publique serait organisée « par métiers plutôt que par corps ». Une « loi de performance » pour les services publics serait créée et une obligation de service minimal garanti en cas de grève serait instaurée. Aucune fermeture de service public en milieu rural n’interviendra, promet Nicolas Sarkozy, sans garantir « un service de qualité supérieure ". « L’entraide bénévole » en milieu rural serait encouragée par la désignation « de collaborateurs de service public ».

L’Analyse du programme de Nicolas Sarkozy

Le candidat de l’UMP répète à l’envi, pour se décharger du bilan du gouvernement auquel il appartient, qu’il incarne la « rupture ». Un discours qui résiste mal à l’examen de son programme, qui propose de poursuivre, en l’amplifiant, la politique ultralibérale et antisociale conduite depuis 2002.

EMPLOI

S’il se proclame défenseur de la « valeur travail », le candidat de l’UMP défend en fait un projet de mise en concurrence des salariés et de culpabilisation des chômeurs. Sans apporter de réponses en matière de création d’emplois. Outre la poursuite de politiques de défiscalisation et d’exonération de charges sociales patronales pourtant en échec, Nicolas Sarkozyveut aggraver la précarisation du monde du travail. Au nom de la « souplesse » pour l’entreprise, le « contrat de travail unique » qu’il veut créer pourrait se traduire par l’extension à tous les salariés d’un contrat de type CNE. l : attaque frontale contre les 35 heures, accusées detous les maux, traduit une volonté de revenir à une durée de travail illimitée. Une pression accrue sur le monde du travail, destinée à assurer aux grandes entreprises et aux actionnaires une marge de rentabilité toujours plus confortable.

LOGEMENT

« L’État est trop endetté, les Français (ne le sont) pas assez ! » : c’est la conviction du candidat de la droite, qui prétend résoudre la crise du logement par l’endettement pour accéder à la propriété. l’ancien maire de Neuilly (2,6 % de logement sociaux) est en revanche fermement opposé à l’application de la loi sur la réquisition des logements vides pour répondre à l’urgence dans laquelle se trouvent les sansdomicile-fixe. Alors que la majorité à laquelle il appartient a multiplié, pendant 5 ans, les attaques contre la loi SRU, qui fait obligation aux communes de compter au minimum 20 % de logements sociaux, Nicolas Sarkozy propose de mettre en vente une partie du parc social. Une perspective problématique,dans un contexte de pénurie de logements sociaux. Pourtant seul le développement massif d’une offre de logements à loyers accessibles pourrait permettre de desserrer l’étau des prix de l’immobilier.

POUVOIR D’ACHAT

Nicolas Sarkozy n’hésite pas à reconnaître que « les salaires sonttrop bas en France ». Mais, au diapason du MEDEF qui s’oppose à toute hausse du coût du travail, il exclut leur augmentation et celle du SMIC. À défaut de politique salariale, le président de l’UMP propose aux Français de « travailler plus pour gagner davantage » au nom d’un libre choix forcément illusoire pour ceux qui perçoivent de petits salaires. En proposant de développer la participation, Nicolas Sarkozy ne cache pas qu’il vise un autre objectif que celui d’une hausse du pouvoir d’achat. Celui d’une « association du capital et du travail » pour intégrer les salariés aux objectifs capitalistes et mettre ainsi fin à « cette conflictualité d’un autre âge » honnie par la droite et le patronat.

ÉDUCATION

L’autonomie défendue par Nicolas Sarkozy vise à faire des chefs d’établissement des sortes de managers chargés de gérer leur budget, de décider des enseignements ou encore de recruter le personnel. Les syndicats d’enseignants yvoient un moyen de restreindre les dépenses, de faire pression sur le personnel et, surtout, de mettre en concurrence les établissements. Une mise en concurrence accentuée par la suppression de la carte scolaire, qui promet d’aggraver les inégalités déjà existantes. Et de favoriser les établissements privés, que Nicolas Sarkozyn’a pas oubliés en leur promettant la liberté d’implantation. Laisser se dégrader le service public en restreignant ses moyens pour favoriser, en dernière instance, le recours au privé : on est loin de « l’éga1ité des chances » brandie comme un étendard par le candidat de l’UMP.

RETRAITES ET SANTÉ

Nicolas Sarkozy s’inscrit parfaitement dans la logique dessinée par la réforme Fillon en 2003. Sa « liberté de travailler plus longtemps » ou decumulerretraiteetemploi pour s’assurer un revenu décent dissimule mal le système profondément inégalitaire vers lequel veut aller la droite libérale. Il s’agit de grignoter progressivement la part de la retraite assurée parla répartition. Ceux qui en auraient les moyens pourraient recourir aux assurances privées et aux fonds de pension pour s’assurer, par capitalisation, une retraite permettant de vivre correctement à un âge décent. Les plus modestes, en revanche, seraient contraints de travailler toujours plus longtemps. En matière de santé, la franchise voulue par le candidat de l’UMP lèse en premier lieu les familles les plus fragiles et les plus modestes. Cela alors même que les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises, sous forme d’exonérations de cotisations sociales patronales, pèsent lourd dans le déficit de la Sécurité sociale. Quant aux régimes spéciaux, Nicolas Sarkozy feint d’ignorer que les pensions des salariés concernés sont de bas niveau, reflets de rémunérations plus faibles que dans le privé.

FISCALITÉ

En fait de rupture, Nicolas Sarkozy propose d’amplifier le « bigbangfiscal » inauguré par l’actuel gouvernement et qui a profité aux plus nantis. Il a beau s’en défendre, l’abaissement du bouclier fiscal à 50 % reviendrait pratiquement à supprimer l’ISE La suppression des droits de succession favoriserait également les plus riches. Les politiques de défiscalisation en faveur des entreprises, enfin, n’ont que peu d’impact en matière de création d’emplois. Dans un contexte européen marqué par le dumping fiscal, ces nouveauxcadeauxfiscaux viendraient donc avant tout grossir des profits qui seraient en grande partie rétrocédés aux actionnaires. Les conséquences de telles politiques : elles entraîneront un nouvel appauvrissement des finances de l’État et donc la dégradation des politiques publiques tournées vers la réduction des inégalités. Avec des conséquences telles que l’effritement des services publics, la dégradation des infrastructures, la baisse des moyens donnés à la justice, ou encore l’abandon des banlieues. Elles mettraient, au passage, davantage à malles finances des collectivités locales, qui se verraient encore transférer des charges sans contrepartie.

LAïCITÉ

Officiellement, l’objectif de Nicolas Sarkozy est de rechercher une meilleure adaptation du droit des cultes à l’évolution de la société française contemporaine. En réalité, le ministre candidat prétend « lutter contre les discriminations » et « promouvoir la citoyenneté » en s’appuyant sur les identités religieuses. Une manière de conforter la lecture communautariste et religieuse des problèmes sociaux qu’il développait déjà, dès 2004, dans son livre « la République, les religions, l’espérance ». La France selon Sarkozy : une économie ultralibérale, une société déchirée par les inégalités sociales et un État minimal qui sous-traiterait la gestion de l’ordre social aux communautés religieuses

ROSA MOUSSAOUI

Sources :

HD du jeudi 15 fev

http://unautremonde.gauchepopulaire.fr

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