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Tous les programmes passés au crible (source HD) .... Olivier Besancenot : LCR

Publie le dimanche 18 février 2007 par Open-Publishing
8 commentaires

Interdiction des licenciements. . Le SMIC à 1 500 euros net.. Abrogation des lois sécuritaires.

EMPLOI

Abrogation du CNE.Interdiction des licenciements.Maintien du contrat de travail etdu salaire au-delà des changements de poste ou de qualification. Pour financer d’éventuelles défaillances à ces règles, un fonds de sécurité professionnelle pourra être mis sur pied. Réduction du temps de travail sans perte de salaire, sans flexibilité et avec les embauches correspondantes, à 32 heures hebdomadaires tout de suite et à 30 heures très rapidement. Réduction du temps de travail’ automatique en fonction du nombre de chômeurs.

LOGEMENT

Application de la loi de réquisition de tous les logements vides. Augmentation des aides à la personne (AL et APL. . .). Blocage des loyers. Service public de l’urbanisme et du logement.

POUVOIR D’ACHAT

Maintien, en cas d’absence d’emploi, d’une rémunération égale au salaire antérieur. Le SMIC doit être élevé à 1 500 euros net mensuels. Réévaluation des salaires de 300 euros net. Une aIlocation d’autonomie de 1 000 euros par mois pour les jeunes de 16-25 ans.

EDUCATION

Abrogation de la loi Fillon, de celle sur la recherche de 2003 et du plan Allègre sur l’innovation, des décrets de décentralisation et de la loi sur l’égalité des chances. Scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans. Augmentation du recrutement de personnels statutaires. Nationalisation des écoles privées sans indemnisation ni rachat. Application réelle de la carte scolaire.

RETRA1TES

Annulation des mesures BaIladur de 1993, de celles sur les caisses complémentaires de 1996, de la loiFillon de 2003. Un seul régime de retraite, 37,5 annuités, et droit à une retraite pleine et entière garantie à 60 ans et moins pour tous les métiers pénibles. Taux de remplacement à 75 % du dernier meilleur salaire.

EUROPE. Thème absent du programme.

CULTURE

Retrait du protocole d’accord de juin 2003 sur l’assurance chômage des intermittents. Service public de la culture. Multiplication des lieux d’ accueil1saIles de répétition, lieux d’exposition. . .).

SERVICE PUBLIC

Nationalisation des cliniques privées, suppression des lits privés dans les hôpitaux. Nationalisation et mise sous contrôle public de l’industrie pharmaceutique et de la recherche. Gestion publique de l’eau. Passage sous contrôle public de Connex (ex- Veolia Environnement, filiale de Vivendi). Service public gratuit pour l’accueil de la petite enfance.

FISCALITÉ

Augmentation des salaires pour augmenter les cotisations sociales. Suppression de toutes les exonérations de cotisations.

ENVIRONNEMENT Arrêt des productions les plus polluantes ou les plus nuisibles (nucléaire, pesticides, substances chimiques cancérogènes), avec un plan de reconversion des salariés concernés. Interdiction des OGM. Interdiction du transport routier de marchandises longue distance. Gratuité des transports en commun.

SÉCURITÉ

Abrogation des lois sécuritaires Vaillant, Perben et Sarkozy. Suppression des BAC (brigades anticriminalité). Désarmement des policiers au contact quotidien de la population.

V.B

L’Analyse du programme d’Olivier Besancenot

Les mots abrogation, suppression, interdiction et nationalisation sont omniprésents dans le programme d’Olivier Besancenot. Une rigidité sur les questions économiques et sociales qu’il souhaite mettre au service de plus de droits pour les travailleurs.

EMPLOI

Si la lCR fait sienne l’idée d’une sécurisation des parcours des salariés, elle le fait à.sa manière. D’abord parce que la formation continue, jugée déterminante par les autres forces de gauche qui y voient l’opportunité d’une vraie mobilité choisie, est ici absente. Ensuite parce que.la LCR est la seule (avec Lutte ouvrière) à préconiser l’interdiction totale des licenciements et l’instauration d’un « partage du temps de travail » entre chômeurs et salariés. Mais le programme d’Olivier Besancenot précise aussi quelles pourraient être les dérogations à ces règles. Il revient alors à une idée présente chez d’autres à gauche, d’une« sécurité professionnelle » qui consiste par exemple à maintenir« une rémunération égale au salaire antérieur ».

LOGEMENT

les sources d’inspirationdu candidat d’extrêmegauche sont doubles sur cette question. Étant présente dans les luttes pour le droit au logement, la lCR en répercute les principales revendications, comme la réquisition des logements vides ou l’interdiction des expulsions. La proposition construite par le député communiste Bernard Birsinger (décédé le 25 août 2006) d’un service public du logement et de l’habitat est ici reprise, agrémentée d’une législation sur le « droit d’habiter où (et comme) bon nous semble ». Le nombre de logements sociaux à construire n’est cependant pas chiffré, tout comme n’est pas précisé le financement de . l’augmentation des aides au logement et des réhabilitations à réaliser.

EUROPE

la question européenne est’ici absente. Mais Olivier Besancenot indique dans ses discours qu’il souhaite que l’Europe en passe par un « vaste débat démocratique (avec) les travailleurs et les peuples » , avant de déboucher sur« une nouvelle constitution (. . .) soumise ensuite à référendum » .Il propose d’annuler tous les traités européens antérieurs, les directives liberticides, et d’abroger toutes les directives relatives à la libéralisation des services. « légalisation par le haut des àcquis sociaux », la « reconnaissance du droit à la contraception et à l’IVG » et la « soumission de la Banque centrale européenne au contrôle des Assemblées élues » donnent par ailleurs consistance a « l’Europe sociale » que la LCR appelle de se.s vœux.

SÉCURITÉ. la place accordée à la question sécuritaire est une spécificité du programme de la lCR. « Plus l’État social avance, plus l’État pénal recule », constate la Ligue. Elle préconise donc l’abrogation de toutes les lois sécuritaires, « la dernière loi Sarkozy se situant dans le long prolongement des lois Vaillant, Perben... ». Regrettant d’ailleurs que la gauche n’ait pas considéré les révoltes des banlieues de novembre 2005 corn me des « révoltes sociales », Olivier Besancenot exige l’amnistie« des condamnés des émeutes de novem bre 2005 », au même titre que celle « des manifestants du mouvement lycéen de 2004 et du mouvement contre le GPE ».

V.B

Sources :

HD du jeudi 15 Fev

http://unautremonde.gauchepopulaire.fr

Messages

  • Olivier Besancenot le candidat qui s’est retiré des collectifs anti-libéraux parce que le risque était trop grand de voir se concrétiser un large rassemblement du camp antilibéral qui puisse battre la droite et surtout réussir à gauche !

    • Effectivement un large rassemblement s’est concrétisé...

      A moins de considérer que c’est le retrait de la LCR qui a provoqué, par son absence, ce que l’on a vu... Ce qui serait lui prêter un pouvoir et un poids qu’elle n’a (malheureusement) pas.

      OC

    • En meme temps, interdire les licenciements, c’est une fausse bonne idee.

      L’effet pervers , c’est que les entreprises ne vont plus embaucher de peur de ne plus pouvoir licencier apres.

      je pense surtoute au petite PME.
      Qui prendrait le risque d’embaucher ??

    • Le principe, ce n’est pas de considérer la PME comme employeur mais le patronat en tant qu’entité, collectivement. Par exemple par branche, ou encore par bassin d’emploi. Une sorte de mutualisation. Si une boîte n’a plus les moyens de payer, c’est un ensemble d’employeurs qui assurent le maintien du salaire, comme une nouvelle branche de la sécu (donc financé par des cotisations patronales). Quand une boîte a des difficultés, il n’y a aucune raison pour que ce soit le salarié qui trinque, du moment que les entreprises (les autres) font du profit.

      En outre, souvent les PME qui ont des difficultés, c’est parce que leur donneur d’ordre (la plupart du temps un grand groupe qui fait du profit) exige une productivité infernale pour rémunérer les actionnaires. On retombe tout bêtement sur le pb de la répartition des profits...

      N’oublions pas aussi que l’interdiction des licenciements est déjà effective pour plusieurs millions de travailleurs : les fonctionnaires.

      OC

    • OK.

      Ne soyons pas hypocrites sur ce sujet.

      Soit un salarié est lié par contrat à une société anonyme, et ce qui s’appelle encore le Droit du travail est sensé le protéger des aléas du marché, ce qui n’est plus le cas, on le sait.

      Soit il est lié par contrat à une entité plus puissante qu’une société anonyme, c’est à dire une institution publique, et dans ce cas sa destinée est liée aux décisions d’une bureaucratie qui n’est pas forcément plus clémente qu’un patron de PME.

      La question est donc de savoir s’il existe, de part et d’autre, un devoir de fournir du travail.

      La réponse n’est pas naturelle, et pourtant elle devrait être le centre des débats.

      C’est pour cette raison également qu’il n’y a pas de projet Européen, puisque la notion de service publique Européen n’existe pas.

      L’idée de faire financer le salaire par un ensemble de sociétés privées ne tient pas dans le cadre capitaliste.
      Sauf si le contrat entre le travailleur et la société est régie par un troisième organisme, par exemple un syndicat.

      Imaginons donc que les bénéfices des sociétées privées soient mutualisées, et que les salaires soient reversés par les syndicats, indépendamment des résultats de l’entreprise.

      Je ne sais pas si une telle organisation pourrait tenir si ces syndicats n’avaient pas également de pouvoirs pour décider de la politique d’investissement des sociétés.

      En tenant cette hypothèses pour vraie, ce qui laisserait une latitude libéraliste aux dirigeants d’entreprises, ceux-ci auraient en revanche une obligation de résultats minimum pour que la balance entre le salariat donc ils disposent et le volume d’affaire qu’ils générent soit équilibrée.

      Cette politique, élargie au niveau Européen, permettrait de disposer d’une puissance financière suffisante pour tenir le cas d’une recession passagère, ce qui n’est pas absurde si on pense au fait que les syndicats n’auraient aucun intérêt à ce que les entreprises déclinent, et donc statistiquement aucun secteur n’aurait intérêt à se concurrencer à mort.
      Les sociétés bénéficiaires pourraient ainsi financer les salaires des entreprises momentanément en déficit, sans que cela nuise à leur propre prospérité, puisque cela serait géré à un niveau plus haut.

      Il s’agit donc de créer une bourse socialiste.

      La quote d’une entreprise correspondrait à sa faculté de rénumérer un grand nombre d’employés.
      Une productivité faible ne sera pas un handicap si la balance est équilibrée.
      Cela n’a pas d’influence sur la rénumération effective des salariés, prise en charge par les syndicats.
      Si la quote de l’entreprise devient catastrophique, le responsable est viré, ou bien les salariés decident par vote de dissoudre l’entreprise.
      Le devoir du syndicat est alors de fournir un nouveau poste à chacun des salariés.
      Le système ne tient que si les salaires syndicaux sont supérieurs aux salaires du secteur entièrement privé, qui ne pourrait pas être interdit pour rester en démocratie.

      Pour que ce système soit juste, il faudrait que le salaire des dirigeants soit par contre dépendant des résultats réels de chacune des entreprises, avec par exemple un montant minimum garanti mais aussi un maximum à ne pas dépasser.
      Le maintient à sa place du dirigeant serait décidé par un vote annuel des salariés.

      Le dirigeant peut faire du pognon tant qu’il est reconduit par les salariés.

      Cette organisation n’est pas plus utopique que la situation actuelle, où les patrons de PME sont condamnés à la faillite au moindre incident.
      Il me parait évident qu’un certain nombre de dirigeants préfereraient de loin cette organisation, le gros problème étant ensuite de combattre la corruption (entente entre syndicats et dirigeants au détriment des travailleurs)

      Mais cela a une conséquence ; la fin de l’actionnariat, les fonds étant détenus par les syndicats dont les adhérents seraient ainsi les seuls salariés.

      Sinon, il y a aussi l’autogestion, qui implique une co-responsabilité de tous les salariés concernant les résultats de l’entreprise, ainsi qu’un niveau de salaire égalitaire, donc borné par des reglements pour éviter de retomber dans le cas de la concurrence libérale.

      jyd.

    • Quand Olivier Besancenot parle de l’interdiction des licenciements, il parle de ceux pratiqués par les grandes entreprises qui font des milliards de bénéfices. Ces entreprises du CAC 40 empochent des subventions des régions (nos impôts), et ensuitent délocalisent au nom de la compétitivité. Elles promettent 15% de dividendes par an à leurs actionnaires (fonds de pensions et autres), et quand elles ne font que 12% de dividendes, pour atteindre leurs objectifs et satisfaire leurs actionnaires, c’est sur les l’autel de "toujours plus de bénéfices" qu’elles sacrifient leurs salariés. Les PME n’ont rien à voir dans tous ça. D’ailleurs bien souvent, elles sont aussi victimes en tant que sous-traitantes, de ces agissements puants et sont obligées de licencier quand la production fout le camp dans des pays où les ouvriers sont payés une misère et où les droits sociaux sont inexistants.

      C’est tout cela en effet qu’il faut remettre en cause, toute cette pression exercée sur les salariés de ces entreprises au nom du profit des actionnaires (qui mènent à des suicides on le voit chez Renault). C’est interdire les licenciements dans les entreprises qui font de gros bénéfices, c’est leur demander de rembourser les aides publiques, c’est exiger un contrôle des salariés sur la gestion et les comptes.

      S@brina

    • pour mémoire, l’interdiction des licenciements boursiers, les communistes l’ont réalisé avec la loi hue pendant la législature 1997-2002 !

      C’est d’ailleurs la première loi qui a été supprimée par la droite arrivée au pouvoir.

    • Faux. C’était une "autorisation administrative de licenciement" que les entreprises devaient obtenir pour pouvoir licencier et non pas une interdiction.