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Toyota : la CFTC perce, la CFDT recule, FO et CGT nouveaux alliés

Publie le jeudi 28 octobre 2010 par Open-Publishing

Les 12 octobre, les élections professionnelles ont eu lieu chez Toyota. Les salariés de l’usine d’Onnaing répartis en deux collèges (ouvriers d’un côté ; cadres et agents de maintenance d’un autre) ont été invités à élire leurs représentants en comité d’entreprise (CE) et en délégation de personnel (DP). FO allié à CGT devient majoritaire. La CFTC effectue une arrivée remarquée.

PAR VÉRONIQUE BERTIN

1 Une percée de la CFTC « La CFTC, c’est le Petit Poucet chez les grands », commente Serge Lekadir, délégué syndical CFTC. Son syndicat est tout nouveau. Neuf mois qu’il s’est créé avec des anciens de FO. Serge Lekadir est parti avec d’autres au moment de la grève du printemps dernier : « Ce n’était pas le moment voulu pour emmener les salariés dans le mur. Ils n’ont rien gagné. Ils ont même perdu de l’argent. Je ne voulais plus de cet extrémisme syndical. » Selon lui, FO et la CGT « se sont servis de la colère des gens pour arriver à des fins syndicales ». Dans cette nouvelle structure où il se sent bien entouré, Serge Lekardir entend « rester les pieds sur terre et apporter aux salariés les bonnes explications et les bonnes informations. Beaucoup de syndicats disent que la direction ment mais eux aussi mentent ».

Pour cette première élection professionnelle chez Toyota, la CFTC obtient 13,4 % des voix en CE (un titulaire au premier collège et un au deuxième collège et un suppléant) et 12,9 % en DP (un titulaire et un suppléant premier collège et un suppléant en deuxième collège). « Nous avons réussi à atteindre l’objectif fixé, atteindre la barre des 10 % », commente le délégué syndical. Aux critiques de FO et de la CGT qui l’accusent d’être à la botte du patron, Serge Lekadir sourit : « Notre but est d’obtenir des choses sans en perdre. Nous menons une autre forme de syndicalisme. Notre but est de faire gagner de l’argent aux salariés et que les emplois puissent perdurer. » 2 Un léger recul de la CGT La CGT enregistre un léger recul : 27 % en CE (contre 28,6 % en 2008 soit deux titulaires et deux suppléants) et 30,5 % en DP (contre 32,5 % en 2008 soit cinq titulaires et autant de suppléants). « Nous restons le deuxième syndicat au premier collège, celui des ouvriers », se félicite Éric Pecqueur. Dans le deuxième collège, celui des cadres, son syndicat a présenté une liste : « Notre candidat a obtenu plus de 15 % en CE et environ 25 % en DP mais n’a pas été élu. » « Les salariés ont voté pour les syndicats de la grève, livre le délégué syndical CGT en première ligne lors du conflit social de 2009.

Les salariés ont voté pour des délégués qui osent. » Selon lui, « les syndicats sponsorisés par la direction (il vise notamment la CFDT) reculent ». Durant les deux années qui viennent, la CGT va continuer à se mobiliser pour les conditions de travail, des embauches en CDI et les salaires. Sans forcément attendre les NAO (négociation annuelle obligatoire).

3 La CFDT perd des voix « La CFTC nous a mangé des voix », témoigne Arnaud Piesset, représentant syndical CFDT en DP et CE. La CFDT passe ainsi de 43 % à 29,9 % (trois titulaires et trois suppléants en DP et CE). « On est en dessous de 30 % », se désole Arnaud Piesset qui a hâte d’être aux NAO : « On va voir si FO, majoritaire, arrive à obtenir quelque chose de la direction. » 4 FO maintient le cap Avec plus de 36 % des voix (trois élus CE et six élus DP autant de suppléants), FO rafle au passage un siège au Ce et devient majoritaire agrâce à son alliance avec la CGT. Ce bon résultat, Fabrice Cambier, meneur lors de la grève du printemps, l’explique par « le ras-le-bol des ouvriers. Ils ne veulent plus voter pour des syndicats sponsorisés par la direction ». « Nous avons récupéré le CE et notamment le secrétariat et la trésorerie. Il ne sera plus géré par la CFDT », se félicite le délégué syndical FO bien décidé à « tout remettre en ordre ». Fabrice Cambier sait qu’il est « à l’essai pour deux ans ». Mais il sait aussi qu’il peut compter sur « une bonne équipe soudée ». Et sur cette nouvelle alliance avec la CGT pour peser face à la direction. •

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