Accueil > Tribune de R.Martelli (« Les 90 ans du PCF » ) - suite…

Tribune de R.Martelli (« Les 90 ans du PCF » ) - suite…

Publie le mercredi 12 janvier 2011 par Open-Publishing
1 commentaire


Retour sur quelques points commentés à la suite d’ une contribution critique du 8/1/2011.

L’étude d’opinion de l’Huma du 2/12 (Pcf Béziers). Pcf Béziers évoque avec raison des chiffres très intéressants. Ils proviennent, si je ne me trompe, de l’Huma du 2/12, qui résumait une étude d’opinion conduite sur une dizaine d’années par la Fondation Gabriel Péri. Mais les graphiques présentés par l’Huma, dont les ordonnées n’étaient pas à la même échelle, ne mettaient pas en évidence un aspect important des choses. Si on remet ces graphiques à la même échelle, on peut faire les constats suivants pour les paramètres étudiés (rejet par l’opinion publique : de la Bourse, des privatisations, du profit, du capitalisme).

1) il est évident que le rejet de la Bourse par l’opinion a beaucoup augmenté de 1988 (29% d’opinions défavorables) à 2010 (74%)

2) sur la même période, le rejet des privatisations a augmenté de 36% à 62%. C’est significatif, bien qu’un peu moins que pour la Bourse, ce qui est facile à comprendre… la crise étant passée par là !

3) toujours sur la même période, le rejet du profit est passé de 32% à 53%. La relation entre ce paramètre et les précédents est encore moins évidente. L’idée qu’une entreprise doit faire des bénéfices est évidemment solide…

4) entre 93 et 2010, donc sur sensiblement la même durée, le rejet du capitalisme n’a augmenté que de 50% à 64%. C’est à la fois beaucoup et peu. L’Huma aurait dû mettre ces constats en évidence. Ils montrent en effet qu’un parti comme le PCF, ne peut les ignorer. Il doit être interpellé par un tel constat. Il doit en conclure qu’il faut « mettre le paquet », si l’on peut dire, pour « élever le niveau de conscience des masses » comme on disait autrefois. Et que les circonstances s’y prêtent, que l’occasion est à saisir… Il faut aider les intéressés (les exploités du Capital) à faire la relation entre leurs souffrances et la cause fondamentale de celles-ci : le système capitaliste. Ces chiffres, « scientifiquement établis », en démontrent en somme la nécessité. Et en donnent les moyens… Malheureusement, le PCF ne semble plus persuadé que l’ennemi n° 1 est précisément le Capital…

Problèmes de fonctionnement, de démocratie, au sein du PC (Copas) . Copas décrit un certain nombre de comportements, d’habitudes, d’entraves à la démocratie qui ont toujours cours. Je suis globalement d’accord avec lui sur ce tableau. Mais je pense que ces « déviances » ne sont pas toutes rédhibitoires. On peut améliorer les choses, à condition de le vouloir. Mais il ne suffit pas de demander aux militants d’être vertueux, même si cela est utile. Je pense que le remède principal est dans l’organisation et le mode de fonctionnement du Parti. Car ces « déviances », pour une part, sont, si l’on peut dire, dans « la nature humaine » : on ne les supprimera pas totalement ; il faudra toujours les combattre.
Au risque de me faire durement critiquer, je pense que la solution la moins mauvaise pour améliorer les choses est que le PC ait recours à nouveau au « centralisme démocratique ». J’avais déjà évoqué cela dans une contribution sur ce site le 8/7/2010 (« J’ai fait un cauchemar…j’ai fait un rêve »). Bien évidemment, il ne s’agit pas d’en revenir au centralisme démocratique d’antan, qui avait été pris en grippe par la majorité des communistes. Mais de réfléchir (et même de beaucoup réfléchir, puisque nous avons eu autrefois une expérience malheureuse), à ce que devrait être cette pratique aujourd’hui, étant entendu qu’il y a du nouveau à prendre en compte. Notamment, Internet, qui étend énormément les possibilités de dialogue, horizontalement, verticalement… et en diagonale ! Pour résumer mes réflexions sur ce sujet, je dirais que le centralisme démocratique est indispensable pour que le Parti soit pleinement efficace en n’ayant, à un moment donné, qu’une ligne politique bien identifiable et portée par l’ensemble des militants. S’ils ne la partagent pas dans leur majorité, ils la défendront mal. Si elle n’est pas unique, personne n’y comprendra plus rien et on peut être assuré que les médias n’aideront pas à la clarté. Enfin, si la politique du Parti est celle d’une auberge espagnole, il sera bien difficile, après coup, de diagnostiquer ce qui a marché ou pas marché… donc de repartir sur un autre pied.

Dans les perfectionnements à envisager, je pense que la transparence doit être le maître-mot (transparence des débats dans toutes les instances de l’organisation). En effet, c’est une des manières de faire en sorte que chacun puisse s’approprier réellement les problématiques que développe le PC. Il faudrait arriver à ce que chaque militant et même n’importe qui, intègre les problématiques, les raisonnements du PC ; qu’en somme, il raisonne dans son coin, comme le PC dans sa pensée collective. On n’y est évidemment pas encore… C’est aussi un moyen de comprendre et d’admettre que certaines positions doctrinales subissent quelquefois, par nécessité, des entorses d’ordre opportuniste. Par exemple quand des élections nécessitent certaines alliances… Car tout peut s’expliquer. Ce qui ne veut pas dire que les explications emportent l’adhésion de tout le monde ! Mais ne pas les donner, les dissimuler, est pire que de les afficher au grand jour (en fournissant tout de même des explications crédibles !).

Une des raisons du déclin du PC réside sans doute dans sa difficulté à surmonter un fond de centralisme désormais voilé, déguisé, parce que théoriquement (statutairement ?) abandonné. Alors que « la nature des choses », comme disait De Gaulle, le rend indispensable. Mieux vaut donc assumer cette nécessité en toute connaissance de cause…

Abbé Béat

Messages

  • je pense que la solution la moins mauvaise pour améliorer les choses est que le PC ait recours à nouveau au « centralisme démocratique »

    .

     :)

    Oui comme ça, on pourrait même faire rentrer dans les rangs(clairsemés) ceux qui , de bonne foi ou par tactique..contournent la ligne FDG..

    Bien évidemment, il ne s’agit pas d’en revenir au centralisme démocratique d’antan, qui avait été pris en grippe par la majorité des communistes. Mais de réfléchir (et même de beaucoup réfléchir, puisque nous avons eu autrefois une expérience malheureuse), à ce que devrait être cette pratique aujourd’hui, étant entendu qu’il y a du nouveau à prendre en compte. Notamment, Internet, qui étend énormément les possibilités de dialogue, horizontalement, verticalement

    non le PC ne se sauvera pas par INTERNET..ni en faisant réchauffer du léninisme avec sauce rose.

    c’est en étant, en terme de COMMUNISME, clairs et NET,... honnêtes,... dans la vraie vie et sur le NET que des militants construiront un Parti ..utile au Communisme.

    Tu peux repeindre la diligence aux couleurs dune . lamborgini dernier cri, tu nous convaincras pas que c’est le véhicule pour Révolutionnaires.. du moins qui pensent REVOLUTION et pas intérêts de Parti..

    Dit cordialement car je n’ai rien contre les nostalgiques..

    AC