Accueil > Troisième échec électoral annoncé pour Silvio Berlusconi

Troisième échec électoral annoncé pour Silvio Berlusconi

Publie le samedi 24 juin 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

Italie . Les électeurs se prononcent par référendum dimanche et lundi sur un projet de réforme de l’ancien gouvernement prévoyant une "dévolution" de pouvoirs aux régions.

di Alessandro Mantovani Rome

Forza Italia et la plus grande partie du centre-droit se seraient bien passés du référendum des 25 et 26 juin sur la réforme des institutions. L’alliance berlusconienne elle-même s’attend à une victoire du "non" dans cette consultation sur un projet de réforme constitutionnelle, approuvé lors de la législature qui vient de s’achever : la droite italienne devrait enregistrer ainsi son troisième échec après les législatives d’avril et les municipales de fin mai. La réforme proposée consiste à réécrire la Constitution de 1948 en modifiant 52 de ses 139 articles au nom de la "dévolution" (renforcement de l’autonomie des régions) voulue par la Ligue du Nord.

Silvio Berlusconi a bien tenté d’allumer des contre-feux, l’un de ses lieutenants, l’ex-ministre des Finances Giulio Tremonti, ayant proposé début juin une annulation du vote contre une sorte d’union sacrée droite-gauche non seulement sur les réformes institutionnelles mais aussi sur la politique économique, la justice et l’éducation. Contrepartie que le centre gauche ne pouvait d’évidence pas assumer, sauf à se dédire.

Les jeux paraissant faits, la participation pourrait ne pas franchir la barre des 50 %, ce qui toutefois n’aura pas de conséquences sur la validité du scrutin. D’évidence, celui-ci ne revêt pas, aux yeux des électeurs, la même importance que les grandes batailles référendaires des années soixante-dix et quatre-vingt sur le divorce, l’IVG, l’échelle mobile des salaires ou l’énergie nucléaire. Les enjeux pourtant sont énormes. D’abord parce qu’en cas de victoire surprise du « oui » Berlusconi n’hésiterait pas à revenir à la charge pour demander le départ de Romano Prodi. Mais surtout l’adoption du projet impliquerait un bouleversement du rapport entre l’État et les collectivités locales dans le sens d’un fédéralisme qui donnerait aux régions des compétences exclusives en matière de santé, d’éducation et de sécurité.

Dans un pays marqué, - depuis son unification, par des fortes différences dans la structure économique du Nord et du Sud, cela aurait pour conséquence de porter un coup définitif à l’État providence. Le Sénat serait transformé en chambre régionale. Le projet prévoirait également, à la demande de l’Alliance nationale et des centristes, un renforcement du pouvoir exécutif national, - notamment par l’élection - directe du premier ministre. Le chef du gouvernement aurait ainsi la faculté de dissoudre le - Parlement, aujourd’hui - réservée au président de la - République.

Le chef de Forza Italia, soucieux sans doute de conforter son image de - combattant, n’a pas ménagé ses efforts dans la campagne, comme s’il s’agissait du deuxième ou du troisième tour des législatives. Ses télés sont aussi en première ligne : l’équivalent italien de notre Haute Autorité de l’audiovisuel vient d’ailleurs de les rappeler à l’ordre pour la diffusion d’informations « partielles et tronquées », mettant l’accent par exemple sur des mesures comme la réduction du nombre des parlementaires, assez populaires dans le climat ambiant de rejet de la politique.

Les autres partis du centre droit apparaissent - cependant beaucoup moins mobilisés. Ils se préparent plutôt à rouvrir, après le vote, la confrontation sur les - réformes. Les dirigeants de l’actuelle majorité ont déjà accepté le principe de ce débat, dont le résultat du référendum devrait préciser, à sa manière, les marges et les contenus.

http://www.humanite.presse.fr/journ...

Messages

  • Italie – Les Italiens votent contre le renforcement de l’autonomie des régions

    Les Italiens ont refusé à 61 % (avec une participation de 53,5 %) le 27 juin la révision constitutionnelle, qui prévoyait notamment de renforcer l’autonomie des régions.

    La révision avait été concoctée fin 2005 par la majorité alors en place de Silvio Berlusconi. Il s’agissait pour lui de satisfaire les exigences d’un membre stratégique de son alliance au pouvoir, La Ligue du Nord, parti issu des régions riches du nord du pays, rechignant à partager avec les régions plus pauvres du sud. Cette dichotomie entre les deux extrémités du pays se retrouve dans le vote, les deux régions du nord Lombardie et Vénétie ayant voté favorablement au référendum à 52,6 %, quand le non l’a emporté avec 74,8 % des suffrages dans le sud.
    La coalition de centre-gauche au pouvoir depuis le 11 avril a accueilli avec satisfaction le résultat du référendum. Elle a néanmoins annoncé le début d’une réflexion pour proposer à terme une révision de la constitution, qui n’a pas été modifiée depuis 1948.

    Lucas Patriat .lagazettedescommunes