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Tunisie : Ben Ali dehors mais...

Publie le mardi 18 janvier 2011 par Open-Publishing
12 commentaires

Hamma Hammadi

Silhem Ben Sedrine

Moncef Marzouki

Taoufik Ben Brick

Tunisie : le gouvernement déjà critiqué

Par Alcyone Wemaere

Le gouvernement de transition mené par Mohammed Ghannouchi mécontente de nombreux opposants.

La plupart des opposants à Ben Ali dénoncent la composition de ce gouvernement de transition.

"La révolution dont je suis l’un des pères est trahie". L’une des figures les plus illustres de l’opposition tunisienne, Taoufik Ben Brik, n’a pas caché son amertume lundi soir sur Europe 1 après l’annonce de la composition d’un gouvernement de transition qui, avec 6 postes clefs dont celui de Premier ministre, fait la part belle à l’équipe sortante. "J’ai eu un moment de liesse mais il est retombé. J’ai à présent un sentiment de désespoir et de détresse", a confié l’écrivain. Pour lui, le nouveau gouvernement ne fait en rien table rase de l’ère Ben Ali : "on a coupé la tête mais le canard court toujours".

"Des architectes de la dictature"

Même défiance teintée de colère chez la plupart des personnalités de l’opposition tunisienne. La porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie, Sihem Bensedrine, a ainsi jugé "extrêmement inquiétante" la composition du gouvernement qualifiant même, sur Europe 1, les ministres reconduits d’"architectes de la dictature incapables de produire autre chose que de la dictature". La co-fondatrice du magazine Kalima a également dit craindre que ce "gouvernement provisoire ne s’installe pas dans la durée".

Tous craignent de voir la "révolution du jasmin" confisquée. Le Premier ministre Mohammed Ghannouchi a pourtant assuré que des élections générales se tiendraient dans six mois au plus tard. Mais l’opposant Moncef Marzouki, qui s’est d’ores et déjà déclaré candidat à la future présidentielle, a dit s’attendre au pire de la part d’un gouvernement où "le parti de la dictature conserve toutes les places importantes" et "dont le ministère de l’Intérieur, qui est supposé organiser les futures élections". Même les trois opposants nommés ministres ne trouvent pas grâce à ses yeux car "déjà adoubés par la dictature de Ben Ali", selon lui. "Je pense que le peuple tunisien ne va pas se laisser faire par cette espèce de mascarade", a-t-il assuré.

"Nous restons dans l’opposition"

Hamma Hammami, le leader du Parti communiste des ouvriers de Tunisie, interdit sous le régime Ben Ali, partage ce pessimisme. Hamma Hammami a ainsi réfuté, sur Europe 1, toute candidature de son parti à la future présidentielle " parce que des élections dans six mois ne donneront qu’un président qui appartient au RCD", le Rassemblement constitutionnel démocratique, parti du président déchu. "Nous restons dans l’opposition et nous restons à côté du peuple tunisien qui continue sa lutte", a-t-il conclu. Lundi, avant même l’annonce officielle du nouveau gouvernement, un millier de personnes sont descendues dans les rues de Tunis pour demander la dissolution du parti de Ben Ali.

Le seul opposant à s’être fait l’avocat du gouvernement de transition n’est autre que Néjib Chebbi… nommé lundi ministre du Développement régional. "C’est une équipe de coalition nationale, faite de trois composantes, avec des ministres de l’ancien gouvernement connus pour leur compétence et leur probité, des membres de l’opposition (...) et des personnalité indépendantes rayonnantes", a assuré le chef historique du Parti démocratique progressiste à Europe 1.

http://www.europe1.fr/Tunisie/Tunis...

Messages

  • bref si je suis cette obscure révolution en france ce serait kouchner , fillon mam etc sans sarko mais où est la révolution là dedans ???et je pose la question en toute bonne foi car je ne comprends pas .

  • Il semblerait aussi (JT)que les postes clés soient occupés par les collaborateurs de Ben Ali,les opposants n’ayant que des ministères de seconde zone !Qu’est ce que cela signifie ?

  • Cette équipe démocratique pourrait recruter BHL, Kouchner, Notat et faire la part belle aux pro américains et pro UE, gage de démocratie, droits de l’homme, bombardements à l’uranium et trafic d’organes.
    Vive l’internationalisme prolétarien.

  • Il faut savoir excuser ces gens qui nous gouvernent , tous pays confondus , ils n’ont jamais tenu un balai dans la main .< Laisser la place propre > sont des mots abstraits pour ce genre de personnages , indécrottables par nature , et imbus de leur personne et de la supériorité de leur intelligence sur les peuples ! Pourtant les peuples ont beaucoup plus la réelle capacité à savoir manier efficacement un balai , et à savoir à quel moment la maison sera enfin habitable par tous , sans crainte et sans être obligé de vivre au milieu des immondices . Ce qui n’est malheureusement pas le cas avec la nouvelle équipe gouvernementale tunisienne . Oui , le peuple tunisien va progressivement être dépossédé de sa JUSTE révolution !

  • Une sacrée démonstration que la "révolution démocratique" ou la "révolution par les urnes" , c’est IMPOSSIBLE ! Pour retirer son os à un chien, il faut prendre un GROS gourdin.

    C’est affreux, mais c’est comme ça.

    LL

  • Dans certaine pays on impose une dictature avec la force...

    Dans "certaine d’autre" pays on préfère être masochiste... et on se l’impose a sois même... par le vote...

    Bien sur... loin de moi de faire quelconque allusion a notre pays... ;-))))))

  • La centrale syndicale tunisienne ne reconnaît pas le nouveau gouvernement

    TUNIS - La puissante centrale syndicale tunisienne UGTT, qui a joué un grand rôle dans les manifestations ayant précipité la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, a affirmé mardi qu’elle "ne reconnaît pas le nouveau gouvernement" de transition formé la veille.

    La direction de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), qui tient mardi une réunion extraordinaire près de Tunis, a pris la décision "de ne pas reconnaître le nouveau gouvernement", a indiqué à l’AFP son porte-parole, Ifa Nasr.

    L’UGTT a appelé ses trois représentants au gouvernement à s’en retirer, a ajouté ce porte-parole, soulignant que ceux qui s’y refuseraient ne représenteraient qu’eux-mêmes.

    De nombreuses voix s’élèvent en Tunisie, notamment au sein de la gauche et de la mouvance islamiste contre la présence de membres de l’ancien gouvernement du président déchu Ben Ali dans la nouvelle équipe de transition formée lundi.

    Les trois membres de l’UGTT entrés lundi au "gouvernement d’union nationale" sont Abdeljelil Bédoui (Ministre auprès du Premier ministre), Houssine Dimassi (Formation et Emploi) et Anouar Ben Gueddour (secrétaire d’Etat auprès du ministre du Transport et de l’Equipement).

    Par ailleurs, les syndicalistes siégeant au Parlement et à la Chambre des conseiller (équivalent du Sénat, ndlr), "ont démissionné", a ajouté le porte-parole.

    La centrale syndicale s’est également retiré du Conseil économique et social, a-t-il précisé.

    Une conférence de presse de l’UGTT était prévue mardi à 13H30 (12H30 GMT) à Tunis, à l’issue de la réunion extraordinaire du Comité administratif national de la centrale, présidé par le secrétaire général, Abdessalem Jrad........

    18 janvier 2011 12h14

    http://www.romandie.com/ats/news/110118111442.sgtqa2r9.asp

    • « Les trois ministres du gouvernement de transition issus du syndicat UGTT, qui a joué un grand rôle dans le renversement du dictateur Ben Ali, nommés hier, viennent de démissionner pour protester contre la présence des membres du parti RCD » rapporte aujourd’hui Radio KalimaDZ. C’est le premier coup dur auquel est confronté le nouveau gouvernement comprenant trois personnalités d’opposition

      http://algerie-focus.com/2011/01/18/urgent-tunisie-les-3-ministres-issus-du-syndicat-ugtt-demissionnent/

    • Les dirigeants de l UGTT étaient presque tous pro-BEN ALI et utilisaient le syndicat pour "canaliser" le mécontentement , ils n hésitaient pasà chasser de leurs rangs les militants progressites qui eux subissaient la répression de la police , il n est donc pas surprenant que des membres de l UGTT participent au gouvernement provisoire aux cotés des membres du parti du dictateur ( LE RCD )

      L UGTT doit se démocratiser , organiser un congrès pour élire des responsables représentatifs des travailleurs tunisiens , ce n est qu’ après que l UGTT pourra acquérir la légitimité pour participer au processus démocratique pour y défendre les revendications des travailleurs tunisiens .

      Le fait que la centrale syndicale demande à ses membres de partir du gouvernement doit donc être accueilli comme un signal positif mais pour l’instant limité .

  • Eh oui ! Qui a vu Pujadas réjoui et enthousiaste à Tunis a compris que la révolution tunisienne risque fort d’avoir vécu.

    Une révolution, ce n’est pas qu’une longue série de manifs sanglantes. C’est surtout la capacité à prendre le pouvoir et à le conserver. Une révolution, c’est surtout sa contre-révolution.

    Et il y a beaucoup, beaucoup à dire à ce sujet. 50 après, l’impérialisme maintient toujours son embargo sur Cuba. C’est dire s’il est tenace...