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Tunisie : La lutte du peuple est invincible !
Publie le dimanche 16 janvier 2011 par Open-PublishingLes masses populaires ont chassé le dictateur, maintenant c’est toute la dictature qui doit tomber !
Les masses font l’histoire
Ce qui paraissait impensable il y a peu a eu lieu : le peuple tunisien a défait le pouvoir absolu du tyran Ben Ali et l’a contraint à fuir. Même les dirigeants français, ses protecteurs attitrés, l’ont finalement lâché en refusant de l’accueillir dans l’hexagone. Le despote s’est réfugié piteusement à Djeddah en Arabie Saoudite, dans une autre prison des peuples. Le peuple tunisien donne au monde entier une leçon lumineuse : face au soulèvement populaire tous les tyrans sont des géants aux pieds d’argile. Leur puissance est illusoire, le vrai pouvoir est entre les mains des masses populaires. La fuite du dictateur ne signifie pas pour autant la fin de la dictature tunisienne. Le régime n’est pas jeté à bas. Le chef du gouvernement était dans un premier temps Mohammed Ghannouchi, proclamé président (en invoquant l’article 56 de la Constitution) et qui représente toujours le règne de Ben Ali. C’est un pilier du régime, Premier ministre depuis 1999 et déjà au pouvoir sous Bourguiba ! Maintenant c’est Fouad Mebazza, président de la chambre des députés, toujours un cacique de la dictature, qui est mis en avant comme président par intérim. Hier, en début de soirée « une transition constitutionnelle » a été annoncé en vue d’élections anticipées imminentes. Désormais, le pouvoir tunisien est déstabilisé et joue son va-tout. Soit le pouvoir et la bourgeoisie tunisienne réussissent la manœuvre en toilettant les institutions par un changement de gouvernement avec des « opposants » plus ou moins bidons (ou même en changeant la fraction de la bourgeoisie qui dirige). Soit le peuple trouve la voie pour renverser la bourgeoisie bureaucratique au pouvoir.
De la révolte en Tunisie à la révolution au Maghreb et dans le monde arabe !
Actuellement, le capitalisme en crise et la crise permanente des pays dominés par l’impérialisme provoquent des révoltes des masses populaires, en Tunisie, en Algérie par exemple mais aussi en Grèce, en Angleterre, en Italie au cœur de la forteresse Europe. Les classes dominantes sont assisses sur des barils de poudre. Le soulèvement du peuple tunisien a aussi démasqué la nature du régime, semblable à d’autres régimes semi-coloniaux, semi-féodaux. Derrière le décor touristique, le peuple tunisien vit depuis des décennies sous la botte de fer d’un régime policier qui confisque les richesses au bénéfice d’une petite clique, comme celle de la famille Trabelsi, championne de la corruption, détestée à juste titre par tout un peuple. La situation d’oppression du peuple est similaire en Algérie ou sous le régime royaliste marocain. L’expérience historique que vit le peuple tunisien ouvre une brèche. "Les dirigeants à travers le monde arabe, et notamment en Afrique du Nord, vont désormais observer avec inquiétude l’exemple tunisien pour voir si la situation pourrait se reproduire dans leur propre pays." a noté une société américaine spécialisée dans l’évaluation des risques politiques. Nous pensons en premier lieu aux révoltes populaires à Alger, Oran, Boumerdes.. mais aussi aux luttes des peuples marocain et saharaoui, à Sidi Ifni, à Marrakech, à Laayoune, et aux camarades de la Voie démocratique basiste qui luttent dans les prisons et parmi le peuple en ouvrant une voie révolutionnaire.
A bas l’impérialisme français complice des crimes
La France, ancienne puissance coloniale, développe d’énormes intérêts capitalistes en Tunisie. Les cliques dirigeantes tunisiennes sont soutenues à bout de bras par les impérialistes français de l’UMP au PS. Ces dernières semaines, le gouvernement français a littéralement couvert le crime en prônant l’ « apaisement », et en évoquant tardivement « une violence disproportionnée » (les termes sont singulièrement analogues à ceux tenus durant le massacre de Gaza en 2009). Bref, le programme pour l’impérialisme français c’est le retour au calme sous la dictature touristique. D’ailleurs le Quai d’Orsay, au ministère des Affaires étrangères, on soutenait avant-hier les « efforts » de Ben Ali « à poursuivre dans l’ouverture ». Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires Etrangères, est allée encore plus loin dans l’obscène mardi à l’Assemblée nationale. Elle a proposé le savoir-faire français à la police tunisienne pour « régler les situations sécuritaires » alors que plus de 80 tunisiens sont morts en martyrs dans la lutte actuelle !
Que le sang des martyrs noie les despotes du Maghreb !
Les réactionnaires sont des tigres en papier !
A bas l’impérialisme français !