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Tunisie : la révolte gronde, le gouvernement cadenasse le pays

Publie le jeudi 6 janvier 2011 par Open-Publishing
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L’inhumation hier du jeune Tunisien qui s’était immolé par le feu mi décembre a déclenché un regain de violence contre la situation économique et le chômage qui plombe les jeunes

Le 17 décembre, Mohamed Bouazizi 26 ans, vendeur ambulant, s’immole par le feu devant les bureaux du gouverneur à Sidi Bouzid. Un acte désespéré parce que la police vient de lui confisquer ses marchandises. Pourtant, grâce à ces fruits et légumes qu’il vend sans permis, il fait vivre les siens. Le cas de Mohamed Bouazizi est symptomatique du malaise qui frappe aujourd’hui le pays.

Le mouvement de protestation parti de l’acte désespéré de Mohamed a dégénéré provoquant jusqu’à aujourd’hui quatre morts, dont deux manifestants tués par balles à Menzel Bouzaiane et deux suicides, celui de Mohamed et d’un autre jeune qui s’était jeté d’un pylone sur des cables électriques, en lançant un cri contre la misère et le chômage, selon un témoin, Ali Zari. Hier soir, à Sidi Bouzid, les autorités ont coupé l’électricité pour prévenir un suicide collectif, celui d’une femme et de ses trois enfants qui avaient escaladé un pylône électrique pour exiger du travail et un logement, ont indiqué des syndicalistes témoins de la scène. On déplore aussi de nombreux blessés, des arrestations et d’importants dégâts matériels depuis le départ de ces protestations.

La mort de Mohamed Bouazizi hier soir à l’hôpital des grands brûlés de Ben Arous près de Tunis a fait monter d’un cran la colère. Hier, une foule de 5 000 personnes a marché derrière son cortège funèbre en criant vengeance, jusqu’au cimetière de « Garaat Bennour », à 16 km de Sidi Bouzid, a rapporté Kamel Laabidi, un syndicaliste. « Adieu Mohamed nous te vengerons ! », « Nous te pleurons ce jour, nous ferons pleurer ceux qui ont causé ta perte », ont scandé les habitants. La foule a aussi crié sa colère contre la cherté de la vie « qui a conduit Mohamed au suicide », répétant « Honte au gouvernement ! ». « Mohamed est devenu le symbole du refus du chômage et du mépris et son décès risque d’exaspérer la tension déjà vive à Sidi Bouzid et dans les régions alentours », a souligné un diplomate sous couvert d’anonymat. Bien qu’il ne soit pas diplômé de l’université, « son acte est symptomatique du malaise des jeunes diplômés acculés à gagner leur vie dans le commerce informel », a-t-il analysé. Le décès a été annoncé à Paris par Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des ligues de droits de l’homme (FIDH) et par le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT). « Il faut une enquête ou une commission nationale pour déterminer les causes et les solutions à cette protestation sociale qui a pris des formes tragiques », a déclaré M me Belhassen.

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La France dans quelques années ?

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