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Turquie : La chasse au militant de gauche s’intensifie
Publie le samedi 6 novembre 2010 par Open-Publishing
Le 30 octobre dernier, la police antiterroriste turque a mené une série de perquisitions dans une association de quartier, l’Association anatolienne des libertés, et dans plusieurs domiciles des arrondissements stambouliotes de Mustafa Kemal (surnommé Quartier du 1er mai par la population), de Maltepe et de Gaziosmanpasa. Lors de cette opération appuyée par les hélicoptères des unités des opérations spéciales et par les escadrons d’intervention rapide, 16 militants présumés du DHKP-C ont été arrêtés au motif qu’ils auraient participé l’an dernier aux manifestations contre le FMI et la Banque mondiale. Douze d’entre eux ont été incarcérés pour appartenance au DHKP-C.
Le 3 novembre, 18 étudiants ont été raflés par la police à Kocaeli (120 km d’Istanbul) et à Istanbul pour leur appartenance au DHKP-C. Aux dires de la police, plusieurs ordinateurs, des CD-Rom, des DVD, des affiches et des pancartes auraient été saisis. Les étudiants arrêtés sont membres de la Fédération de la jeunesse, une organisation de gauche proche du Front populaire. Cette opération intervient à trois jours des traditionnelles manifestations étudiantes visant le Haut-Conseil à l’Education (YÖK), une institution liberticide créée le 6 novembre 1981 par la junte militaire du général Evren mettant les écoles supérieures et les universités sous tutelle de l’armée.
Le 5 novembre, un cortège de la Fédération de la jeunesse a tout de même pu se former et marcher vers l’Assemblée nationale avec pour revendication l’abrogation du YÖK et la gratuité de l’enseignement. Une délégation de trois étudiants a même été reçue au parlement par Hasip Kaplan, un député du parti pro-kurde BDP.
Alors que la manifestation prenait fin, la police anti-émeute est violemment intervenue sur la place Kizilay pour disperser le cortège estudiantin. Onze membres de la Fédération de la jeunesse ont été battus devant les caméras de télévision et les badauds avant d’être embarqués. Un étudiant dénommé Cagri Ünver a perdu connaissance durant le passage à tabac de la police. Peu avant minuit, heure turque, il se trouvait encore en soins intensifs du département de chirurgie cérébrale à l’hôpital Numune. La plupart de ces étudiants auraient été relaxés en soirée. Certains d’entre eux seraient soumis aux interrogatoires de la Direction antiterroriste (TEM).
En moins d’une semaine, plus de 40 militants associatifs ont ainsi été arbitrairement arrêtés dans le cadre d’opérations visant le DHKP-C.
Comité des libertés
comitedeslibertes@gmail.com
Le 5 novembre 2010
Sources : www.halkinsesi.tv ; http://www.dev-genc.info