UMP, VILLEPIN ET TACTIQUE SARKO (vus du luxembourg)

tageblatt (quot. luxembourgeois)

Villepin inquiète de plus en plus l’UMP

Affaibli par la crise du CPE et l’affaire Cleastream, confronté aux ennuis d’EADS, Dominique de Villepin suscite de plus en plus d’inquiétude et d’embarras à l’UMP, pendant que son président, Nicolas Sarkozy, reste ostensiblement discret.
Après le vif incident qui l’a opposé mardi à l’Assemblée à François Hollande, le Premier ministre, durement attaqué par la gauche, doit également faire face à la colère de députés de son propre camp, dont certains demandent même son départ du gouvernement.

Le premier secrétaire du PS ayant évoqué un »régime de l’irresponsabilité », le chef du gouvernement avait répliqué en l’accusant de »lâcheté », suscitant immédiatement une bronca dans l’hémicyle.

Toutefois, certains élus UMP faisaient part mercredi de leur satisfaction après les »regrets » présentés par M. de Villepin à M. Hollande.

 »Hier, j’ai été consterné et surpris par l’agressivité inutilement blessante de Dominique de Villepin. Mais aujourd’hui, il a trouvé les mots et le ton justes. Ca me convient tout à fait », a affirmé à l’AFP Dominique Paillé.

 »J’espère qu’il continuera à avoir ce type de comportement humble vis-à-vis des parlementaires », a ajouté le député sarkozyste, non sans ironie.

Car si l’incident semble clos —le président du groupe PS à l’Assemblée Jean-Marc Ayrault »prend acte » des regrets de M. de Villepin et son homologue de l’UMP, Bernard Accoyer, juge que »la page est tournée »— le chaudron UMP est toujours en effervescence.

Après la crise du contrat première embauche, au printemps, des élus UMP avaient commencé à demander le départ de Dominique de Villepin, mais la plupart du temps sous couvert de l’anonymat.

Cette précaution n’est désormais plus de mise : »je demande le départ du Premier ministre. Il doit s’en aller. On ne peut plus continuer », a déclaré Christine Boutin, députée UMP des Yvelines.

 »Il faut entrer dans la phase chirurgicale », a affirmé le vice-président UMP de l’Assemblée nationale, Yves Bur. Pour Michel Bouvard, député de Savoie, le chef du gouvernement est devenu »un poids, un handicap » pour la majorité.

 »La dégradation de l’image de la majorité est telle que tout le monde est tiré vers le bas », analyse Gérard Longuet, conseiller politique du président de l’UMP.

Le sénateur de la Meuse plaide pour »un changement » de Premier ministre. »Il faudrait quelqu’un qui tienne sérieusement la boutique jusqu’à l’élection présisentielle ».
 »Mais je conseille à Nicolas Sarkozy de choisir la discrétion comme tactique. Car ce n’est pas en demandant le départ de Dominique de Villepin qu’on forcera la main à Jacques Chirac. Au contraire », fait-il valoir.

De fait, M. Sarkozy était absent de l’Assemblée nationale, mardi et mercredi.