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UN SUPER CONGRES DES METALLOS CGT

Publie le samedi 22 mars 2008 par Open-Publishing
8 commentaires

UN SUPER CONGRES CGT DE LA METALLURGIE

J’ai pris un bon bol d’air frais au congrès de la Fédération CGT de la métallurgie qui s’est tenu à Lyon du 16 au 21 Mars 2008.

J’y suis allé en tant qu’invité et ancien membre de la fédération.

Quand je dis que j’ai pris un bon bol d’air frais, je le pense vraiment, j’ai vécu des moments forts avec les délégués hommes et femmes représentants des dizaines de milliers de syndiqués.

Il doit se passer quelque chose dans les entreprises, au vu de cette montée de jeunes, qui venaient pour un grand nombre, pour la première fois à un congrès national.

Leurs interventions étaient directes, sans bla-bla-bla ; ils ne se gênaient pas pour aller au micro expliquer leur point de vue avec une très grande liberté de ton.

Des jeunes femmes fustigeaient les discriminations dont elles sont les victimes de la part du patronat, mettaient l’accent sur les inégalités en matière de salaires et la non reconnaissance de leur qualifications, dénonçaient le fait d’être ravalé aux emplois les plus précaires. Des ouvriers et ouvrières intervenaient sur leurs conditions de travail qui se dégradent avec l’accélération des cadences de travail, des cadres clouaient au pilori cette surexploitation dont ils sont victimes et qui conduit certains d’entre eux, à bout, à se suicider.

Tous faisaient état du mécontentement concernant la perte de pouvoir d’achat alors que leurs patrons s’en mettent plein les poches. D’autres faisaient part de luttes menées avec succès.

Et puis des discussions à ne plus en finir sur le comment mobiliser, créer un rapport de force, s’unir et trouver le tous ensemble.

Des jeunes hommes et femmes, de toutes origines, rejetant le racisme et la discrimination, cherchant à solidariser le mouvement face à un patronat qui emploie toutes les ficelles pour les opposer, les disperser, les éloigner, les mettre en concurrence.

Et je garde en mémoire, cette jeune femme ingénieur de Toulouse, nous expliquant comment dans son syndicat ils ont travaillé à réunir dans un même site, les travailleurs, quelque soient leurs statuts d’entreprises. Je l’observai, ces yeux pétillaient de plaisir de pouvoir raconter et faire partager son expérience pour faire reconnaître des délégués de ces entreprises sous-traitantes et les inclure dans les réunions du personnel du donneur d’ordre.

J’y voyais là, des expériences nouvelles pour résoudre les conséquences de la précarisation des salariés et les organiser dans des syndicats de sites.

Ce congrès a vécu un moment fort avec la venue de Bernard Thibaut et son intervention a surtout porté sur le scandale de la caisse noire de l’UIMM et Bernard de brandir le livre de Marcel Caille : « les truands du patronat » où celui-ci révèle la caisse dite de solidarité des maîtres des forges, une caisse anti-grève pour payer des nervis.

Alors il n’y avait pas le moindre doute ; cet argent pris aux salariés de la métallurgie a bien servi contre les travailleurs.

Je suis intervenu concernant les événements de mi-juin 1968 et je pense que le congrès a été très attentif à l’évocation de ce que fut la plus grande grève du pays.

Ils ont sans doute apprécié cette évocation, non pas comme pour la reproduire à l’identique, mais pour s’en inspirer pour les luttes actuelles et de demain.

J’ai apprécié ces jeunes femmes dirigeantes de la fédération et ces jeunes hommes maniant le micro, organisant les débats, définissant avec les congréssistes les possibles.

Vraiment une fédération en pleine révolution. Une vraie révolution, celle de se sortir de pratiques dépassées de délégations de pouvoir qui perdurent encore, hélas, dans quelques endroits.

Un souffle nouveau parcourt certainement la métallurgie en ce moment et le nombre de luttes et de succès obtenus démontrent que quelque chose est entrain de mûrir.

Peut être un grand mouvement prenant le relais de 1968.

Pourquoi pas !

La fédération, ma fédération, est en pleine transformation ; nous le devons à plusieurs générations de militants et de dirigeants qui se sont battus pour cela en traversant les pires épreuves, celles de la casse de centaines de milliers d’emplois et des bastions ouvriers.

Ils reconstruisent.

Ils ont fait face à une formidable mutation, celle de l’arrivée d’une main d’œuvre plus qualifiée avec les fils et les filles de ces générations nées bien après 1968.

Un grand défi qu’ils relèvent avec succès.

Une fédération qui a traversé la pire épreuve : celle d’une fédération désarticulée par des conflits internes et des désaccords sur la démarche syndicale.

Ce jeune congrès ressemblait à celui de Grenoble, en 1971, après les événements de 1968 où la fédération avait vu ses effectifs triplaient avec l’arrivée massive d’une génération de jeunes militants.

Lyon 2008, un grand cru, je le pense sincèrement.

Ces militants et militantes nous ont donné le ton de la lutte et en cela, ils menaient à leur manière la lutte contre l’exploitation capitaliste.

Paroles et actes de classe contemporaines qui contrastaient avec quelques interventions d’arrière-garde trés éloignées des masses.

Le congrès a élu une nouvelle direction avec un renouvellement de plus de la moitié de ces dirigeants.

La fédération des métaux est entrée dans le vingt et unième siècle avec les hommes et les femmes en capacité de se faire entendre et d’engranger pleins de succès revendicatifs.

Beaucoup d’adhésions en perspective et un rapport de force en conséquence.

Salut à cette nouvelle direction ; la direction de l’UIMM a beaucoup de « mourons à se faire » comme on le dit dans le Nord.

Bernard Lamirand Ancien secrétaire de la FTM CGT

Messages

  • On voudrait faire pareil à la fédé bureaux d’études. Quels sont tes conseils ?
    Merci.

    • Ainsi qu’au CNPE,la il y a du boulot !momo11

    • Vous pouvez avoir l’aide de l’institut CGT d’histoire sociale qui prépare actuellement une grande journée le 29 avril à Montreuil avec un débat avec Georges Séguy.
      Vous pouvez m’appeller au téléphone, au siège de l’IHS Métaux, 94 rue Jean Pierre Timbaud Paris 11eme.
      Secrétariat 01533646000.
      Amitiés Bernard pseudonyme Babeuf 42

      Nota : comme la télévision et les médias ne vont pas mettre en exergue cette montée du mouvement social qui s’échelonne du début des années 1960 pour arriver aux occupations de Mai Juin 1968, il est vraiment nécessaire que partout les militants organisent des expos, des prises de paroles, reproduisent des tracts de l’époque, soulignent les résultats revendicatifs.
      Je ne conteste pas le rôle joué par les étudiants, ils ont été "l’étincelle" qui a fait explosé un baril de poudre, qui a embrasé toute une société qui en avait ras le bol du "grand Charles" et de cette autoritarisme qui devenait de plus en plus insupportable pas seulement pour les étudiants mais aussi pour les travailleurs et les femmes qui voulaient en finir avec des moeurs que le Sarkozisme et l’église veulent restaurer.

      Je vous signale que la CGT va sortir une superbe expo 1968 et un ouvrage ; de même Georges Séguy présentera son nouveau livre.
      Que chacun fasse comme en 1968, ne pas attendre d’ordre du haut pour organiser son propre débat à l’entreprise.

    • ATTENTION réponse ne correspondant pas à l’article du fait d’une méprise car je voulais répondre sur 1968 ;
      Pour les renseignements sur la vie syndicale, n’exerçant plus de responsabilités chez les actifs, voir les responsables de la FTM CGT .
      Amicalement

  • Quelles sont les revendivations défendues par ce congres ???
    c’est cela qui est important pas le blabla .
    Demandent ils ces metallos,

    le retour aux 37,5 ans ?

    le smic à 1500 euros nets ?

    la sortie des patrons des caisses de la sécu ?

    une critique impitoyale de la ligne pro medef de la cfdt ?

    une condamnation totale du gouvernement ?

    une défense de la perspective de la gréve générale ?

    Que la durée de permanenst ne dépasse pas 10 ans dans une carriere ?

    Enfin le minimum syndicaliste de classe quoi...

    Damien

    • beaucoup de blabla et de bling bling pseudo-révolutionnaire, du babouvisme de comptoir, ça,la conspiration des zéros !

    • Pour Damien et 89 211 : c’est l’enthousiasme qui rend militant et qui donne l’énergie nécessaire pour essayer de mobiliser dans sa boîte. Les grincheux ne mobilisent jamais personne et ne mènent jamais de grève (c’est bien trop dur !). Et tant mieux si dans des congrès il y a des syndicalistes qui sont content(e)s et fier(e)s de parler de leur expérience, ça n’est que bon signe pour la suite...

      Olivier, SUD PTT Paris.

    • à Olivier.
      Je ne suis pas grincheux. Au contraire je trouve la relation du congrès CGT des métallos trés stimulante, pour la suite et pour les luttes à venir. C’est cette CGT que j’aime. En fait, c’est Babeuf 42 que je visais. Les revendications, le niveau et la formes des luttes pour les faire aboutir, c’est avec les salariés, pas sans eux , sinon c’est de l’incantation.