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URSS, Chine et mouvement communiste mondial
Publie le vendredi 21 janvier 2011 par Open-Publishing32 commentaires
Le capitalisme traverse la plus grave crise de son Histoire. Le débat sur son dépassement vers une transition révolutionnaire et socialiste s’impose donc.
Toutefois, les échecs du socialisme réel laissent à penser à l’opinion mondiale que la transition révolutionnaire ne peut conduire qu’à une impasse, étant donné l’image négative qu’en ont laisse ou en laisse encore l’URSS et la Chine.
Parmi ceux qui se proclament partisans du communisme, différents courants d’analyse fort différents s’expriment :
– les plus ardents défenseurs, hier, du socialisme réel s’en détournent et s’orientent à la direction des partis communistes vers des voies réformistes et social-démocrates, déplorant l’échec de ces révolutions.
– les tenants de la IVème Internationale ou issus du trotskisme maintiennent leur critique de la bureaucratie stalinienne, laquelle aurait imposé aux révolutions socialistes des voies de développement capitaliste en installant des pouvoirs dictatoriaux.
– les "ex" des partis communistes issus de la IIIème Internationale ayant formé le mouvement communiste mondial, depuis la révolution soviétique de 1917 à 1990.
Au moment donc où les sociétés ont objectivement besoin de puissants mouvements communistes ouvriers et révolutionnaires pour se révolutionner, on ne peut que constater un affaiblissement et un ralentissement des forces communistes, désemparées par ce qui est perçu et décrit comme des échecs.
La propagande bourgeoise y est pour beaucoup. Dès 1917, affolée, la bourgeoisie mondiale n’a eu de cesse de discréditer l’existence du socialisme réel. Tout de suite, elle a mis en place tout un arsenal idéologique et médiatique destiné à ruiner ces expériences socialistes et ce jusqu’à la caricature. Son effort idéologique fut colossal et n’épargna aucun moyen. Son coup de maître consista à pénétrer les pays socialistes en y diffusant une incessante campagne de dénigrement du pouvoir en place dans ces pays dits du socialisme réel.
Mais l’effort du capitalisme parvenu au stade de l’impérialisme ne s’arrêta pas là. C’est par la guerre, l’exploitation et l’oppression qu’il se maintint au pouvoir. C’est en répandant malheur, massacres et horreur qu’il s’imposa et s’impose toujours.
Ainsi, le 20ème siècle fut celui de la barbarie la plus complète et la plus achevée. Néanmoins, au sortir de ce siècle, c’est bien le socialisme réel qui abdiqua, s’effondra ou se convertit en capitalisme, ruinant l’espoir des classes ouvrières et des peuples en butte aux impérialismes.
Ceci s’explique de différentes façons qui n’ont cessé de se conjuguer de manière éminemment contradictoire :
– l’Occident capitaliste maintint son ordre par les guerres et les dictatures. Il alla jusqu’à déclencher 2 guerres mondiales et à instaurer des systèmes aussi terribles que le nazisme et le fascisme, que l’Apartheid et l’ordre colonial et néo-colonial. Son travail de propagande sut convaincre suffisamment l’opinion qu’il était le seul système viable et le seul qui fût bénéfique aux masses qu’il exploitait et opprimait.
– le socialisme réel échoua du fait de contradictions externes (la lutte des classes élevée au rang de guerre des classes) et internes : le pouvoir autoritaire et antidémocratique, prenant des formes absolument dictatoriales.
Nous nous retrouvons dans cette situation qui fait que les forces qui déclenchèrent guerres mondiales, guerres coloniales, nazisme, fascismes, génocides, holocaustes et ethnocides sont celles qui passèrent pour démocraties.
En revanche, celles qui luttèrent contre cette oppression séculaire et dévastatrice, sauvèrent le monde du plus grave des périls : le nazisme et son idéologie authentiquement mortifères, passèrent pour l’univers du goulag, de l’uniformité et de l’existence grise...
Je crois que la contradiction atteint là son paroxysme le plus irrationnel mais le plus universel.
Il importe, me semble-t-il, de raisonner d’autant plus. Au vingtième siècle, la concurrence capitalisme/socialisme atteint des sommets complètement fous : elle prend la forme de guerre froide et fait planer constamment la menace d’un surarmement planétaire capable d’anéantir à chaque instant la Terre elle-même et l’humanité.
C’est bien cette réalité qu’il faut saisir, analyser et comprendre puisqu’elle fut notre réalité historique dans sa plus banale expression
L’antagonisme fut tel que le monde était bien plus qu’une simple poudrière. La guerre de classes fut portée à son maximum, au point que le 20ème siècle fut un siècle discontinu de guerres qui, elles, ne furent pas froides. Ainsi, URSS et Chine se rangèrent aux côtés de la Corée, du Vietnam et de Cuba. Elles prirent fait et cause pour les pays colonisés cherchant à se libérer. Dans le même temps, ce furent les communistes qui en payèrent le prix le plus lourd. Dans les pays ci-dessus mentionnés, mais aussi dans ceux des pays d’Amérique latine. Qu’on se souvienne du Chili, du Nicaragua, du Salvador ou encore de l’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay, etc.... De l’Indonésie et j’en passe.
Le constat est que le système guerrier d’oppression se déguisa avec succès en "monde libre". Tandis que celui qui combattit réellement le nazisme et l’impérialisme fut discrédité au point qu’il s’effondra ou se convertit semble-t-il, selon toute apparence, en énième pays capitaliste en devenant la 2ème puissance mondiale en passe de devenir la 1ère.
Voilà qui a de quoi décevoir les classes ouvrières, les salariés du monde entier et les peuples condamnés encore au sous-développement, à la malnutrition, aux famines, aux maladies endémiques, à la sècheresse et à la pénurie d’eau.
Des puissances fabriquent des armes de destruction massive, hyper onéreuses, s’en servent et tuent. Et le monde entier en est à réputer ces puissances de monde libre.
Il va bien falloir aborder l’analyse des causes et des conséquences qui excèdent, et de beaucoup, le manuel du parfait révolutionnaire selon nos judicieux théoriciens.
En espérant déclencher une véritable discussion dans laquelle je reviendrai pour y porter mon humble contribution...
Messages
1. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 21 janvier 2011, 08:18, par jean-marie Défossé
100% d’accord avec cette analyse très pertinente , mais malheureusement encore très peu accréditée par le plus grand nombre ! Beaucoup préfèrent croire ce qu’on leur demande de croire par médias-pourris interposés ! Cette société ultra-capitaliste veut reléguer le communisme au rang des erreurs humaines ; au point qu’un grand nombre de camarades n’osent même plus avoir le courage de se déclarer ouvertement communistes et préfèrent l’anonymat , de peur d’une vindicte publique imaginaire . Il est vrai qu’il est difficile de leur en vouloir , lorsqu’on sait le sort qui était réservé en 39-45 aux plus fervents militants de la cause communiste . La meilleure solution ne m’apparaît pas être celle de faire l’autruche , mais plutôt celle de savoir prendre le train quand il passe ; et donc de relever les manches pour s’imposer.
S’imposer sur l’échiquier politique français et international , mais aussi s’imposer face à certaines directives des instances nationales , qui nous frayent un chemin vers une destination inconnue ...et donc suspecte !
1. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 21 janvier 2011, 08:47, par Copas
rien que ça montre que ce qui amena la transformation des pays de l’est en pays capitalistes me parait mal jaugé :
Alors que la contradiction principale fut bien d’une guerre de classe terrible entre une nomenclatura violente aux affaires et le prolétariat croissant.
Ce ne sont pas là des déformations mais bien d’une contre-révolution puissante, après des processus révolutionnaires, amenant l’emprise d’une couche sociale aux méthodes de commandement de la bourgeoisie et ne rêvant finalement que de devenir bourgeoise.
Il est toujours difficile de voir qu’on mesure aussi mal ce qui c’est passé et finalement on ne se garantit pas ainsi pour l’avenir de tête-à-queues des tentatives que nous ferons.
Ce que je veux dire c’est que la lutte des classes fut centrale et interne dans l’URSS, la question extérieure ayant porté en grande partie le coup de grâce dans les conditions de la victoire de la jeune URSS à la fin des guerres d’agression qui suivent la révolution de 1917 (1923).
Mais après, le moteur interne fut un affrontement de classes où c’est la classe ouvrière qui perdit.
Sinon on ne comprend pas que la fin de l’URSS ne vit pas une défense acharnée de la part de la classe ouvrière .
La question de la couche sociale dominante des pays de l’est ne ressort pas d’une direction qui serait trop dure et mal avisée, mais de l’envie de cette dernière de diriger comme la classe capitaliste . C’est d’ailleurs sa transformation en classe bourgeoise qui s’est accomplie dans la plupart des pays de "l’est" , sauf pour quelques bureaucrates plus rigides que d’autres...pour leurs façons de commander et pas pour le socialisme dont ils n’avaient aucune idée à part le truc tordu qu’on leur avait inculqué.
la Lutte des classes externe là dedans n’explique pas tout.
Nous sommes d’accord là dessus, mais la lutte des classes interne doit être bien identifiée, avec ses couches et classes en action.
2. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 21 janvier 2011, 08:58
Quoi de plus normal, Croit-on que la "propagande bourgeoise" est faite pour autre chose que pour bourrer le mou des prolos ? Le problème c’est qu’en URSS et dans les autres pays qui se voulaient socialistes, la propagande bourgeoise a trouvé assez d’éléments concrets pour crédibiliser ses arguments au yeux de beaucoup de prolos internes et externes aux régimes concernés !
Le pb c’est de dégager le pourquoi de ces arguments, la NEP, la fin de la NEP, le "socialisme dans un seul pays", le goulag, l’exode et la collectivisation agricole forcée, la course à l’armement, la primauté éternelle à l’industrie lourde, le culte de la personalité...etc etc. Bref la critique cadanassée hier par la pseudo "dictature du prolétariat" mais aujourd’hui aussi par les bidonnages du rapport K et des multiples "Timisoara" de la contre révolution !
Ensuite critiquer, à la lumière du marxisme, la politique chinoise lancée par Teng Xiaoping en 1980, ses résultats et ses problèmes.
Pour le moment l’URSS et la Chine Populaire sont les deux premières expériences, libres, de pouvoir prolétarien sur cette planète. C’est la dessus qu’il faut baser, pour bâtir l’avenir, nos réflexions !
3. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 21 janvier 2011, 09:49
Juste un bémol : contenir le xx ième siècle meutrier dans le seul duo indépassable de l’affrontement basique Capitalisme / Communisme et ce que ces deux concepts signifient au niveau idéologique semble être assez réducteur .
Pour le capitalisme dont le chef d’orchestre fut ( et demeure ) les USA , la notion de communisme ne signifiait et ne signifie pas forcément une idée socialiste du monde , mais avant tout un ennemi économique à combattre pour étendre son emprise .
La domination du monde et la surpuissance américaine ont été érigés sur ce mensonge accepté du péril communiste à juguler illico , ce qui a justifié toutes les interventions armées américaines dans le monde .
Pour envahir , piller , voler et coloniser , le concept de communisme a été le prétexte , quelle que soit la capacité militaire des territoires envahis ( la grenade par exemple était un pays en capacité d’envahir l’Amérique du nord ...il fallait intervenir , etc ) .
Pour les gouvernements américains , tout pays qui refuse de se soumettre au pillage de ses ressources est dit communiste . Comme le dit Chomsky , les USA fonctionnent sur le principe économique basique selon lequel il y a des pays amis ( inféodés et conquis ) et des pays voyous ( dangereux et pour lesquels une intervention militaire s’avère nécessaire pour y instaurer une dictature avant de partir ) .
Toutes les fois que les USA ont justifié leurs interventions armées , ils ont qualifié l’ennemi de ’’ communiste ’’ même si le pays ou le groupe ne l’était pas . Le communisme étant considéré par le peuple américain endoctriné comme la principale menace à l’ordre mondial et en capacité toujours d’envahir les états-unis pour exterminer la démocratie .
Le peuple américain non éduqué est convaincu que le communisme est le premier danger du monde . Ainsi ce même peuple a accepté avec ferveur ( sauf quelques opposants ) le discours selon lequel il fallait intervenir au Viet Nam sans quoi ce pays allait bientôt débarquer sur les cotes américaines et envahir ...la plus grande démocratie du monde !
Au delà des affrontements USA / URSS et de la guerre froide , il y avait et il y a surtout le désir de combattre l’idée communiste , non pas en raison de sa capacité à envahir les esprits mais avant tout parce qu’un bloc communiste est de nature à empêcher les etats -unis de s’approprier l’ensemble des richesses de la planète .
Le capitalisme n’est pas une idéologie à composante sociale , c’est une non-idéologie basée sur le désir d’accumuler toujours plus de biens matériels , une barbarie qui ne dit pas son nom .
4. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 21 janvier 2011, 15:20, par yapadaxan
Je vais devoir me répéter d’un post à l’autre et reprendre, formulées à l’identique, les mêmes idées, sans quoi, si elles ne sont pas rappelées, la contribution perd de sa pertinence.
Des contributeurs reviennent à charge sur le stalinisme et le maoïsme présentés comme seule "faute" interne, propre à expliquer et justifier l’échec des expériences socialistes.
Tout d’abord, nul n’ignore ces échecs. Nul ne nie l’expérience négative de ces 2 formes de pouvoir. En revanche, c’est l’analyse de leurs causes et de leurs conséquences qui varie, et de beaucoup.
J’insiste très lourdement de façon délibérée. Ces dernières décennies ont vu paraître des publications importantes. Je pense tout aussi bien au Livre noir du communisme qu’au Livre noir du colonialisme. J’observe que le premier fut très largement commenté, tandis que le second ne fut que survolé.
Pourtant, le 2nd concerne 5 à 6 siècles d’Histoire mondiale quand le 1er n’atteint pas le siècle, faisant l’impasse sur l’espace géopolitique concerné.
On me fait valoir l’abomination stalinienne comme cause privilégiée de l’échec. Je réponds que c’est très insuffisant comme explication. Aujourd’hui, au moment où j’écris ces lignes, personne n’ignore le "fait" amérindien. Des peuples autochtones vivent librement dans les grands espaces d’Amérique du Nord. Des émigrés débarquent, s’installent, partent à la conquête des grands espaces et s’ensuit un des plus grands crimes de l’Histoire : les Amérindiens sont soigneusement éradiqués et les rares survivants sont cantonnés dans des réserves.
Attention : je dis : "réserves". Les Amérindiens nomment eux-mêmes leur espace de survie "réserves". L’emploi du mot est "officiel". Ce génocide s’aggrave d’un ethnocide : à savoir langues, cultures, religions, traditions sont proprement occultées et promises à l’oubli.
Voilà bien un étrange goulag, non ? Je pose la question à laquelle je vous invite à réfléchir. A réfléchir VRAIMENT. Comment se fait-il qu’il n’y ait pas indignation à grande échelle, de dimension universelle ? Où sont les articles qui dénoncent ces prisons à plein ciel ? Les droits de l’Homme, des peuples, la dignité, la différence, etc., etc....?
Il en va de même du peuple aborigène. L’éradication et l’ethnocide étant d’une dimension tout à fait comparable. Ou africaine. Après l’épisode esclavagiste, le continent subit lui aussi un ethnocide grandeur nature. Quelles sont les langues africaines ? Les religions ? Qui peut valablement parler des ethnies, des langues, de l’Histoire ? Même un président de la République peut, du haut d’une tribune, déclarer que l’Homme africain n’est pas encore entré dans l’Histoire ? Qui s’est réellement indigné ? Révolté ? Où sont les articles de presse, les essais ou les manifestes ?
Car, me semble-t-il, aussi odieux qu’ait été le régime soviétique (ou l’actuel régime chinois) il n’entre pas du tout en comparaison avec les exactions menées par les ressortissants, à l’époque, de la couronne d’Angleterre, puis par les citoyens d’une nation dite civilisée, éduquée et moderne !
Relevons le fait que la plupart des pays anciennement colonisés n’ont pas tracé leurs propres frontières, allant jusqu’à découper des ethnies en les séparant en fonction des intérêts coloniaux. On pourrait même considérer qu’au lendemain des indépendances, les pays libérés auraient dû avoir le réflexe de re-découper les frontières sur une base populaire, citoyenne, en procédant à ce redécoupage par les voies électorales. Nous eussions pu penser que ces Etats, libres et démocratiques, se fussent empressés de sauver leurs langues, leurs cultures et leurs ethnies, fût-ce par nécessité académique et savante de comprendre leurs milieux et leur Histoire.
Le Livre noir du colonialisme encore incomplet recense, entre autres, les dégâts du colonialisme : agricultures à haut rendement, imposées, provoquant épuisement du sol, désertification, famines et maladies, fléaux dont ces pays ne parviennent toujours pas à se sortir. Qui s’indigne, quand on sait que les dérèglements climatiques allèrent du Maroc au Sud-Est asiatique, traversant 2 continents entiers ?
Je pourrais ajouter les 2 guerres mondiales et la persécution anti-juive, allant jusqu’à mettre en place des structures matérielles industrielles de gazage et de crémation.
Alors, oui, le stalinisme a en effet commis des atrocités. Mais comment et pourquoi aujourd’hui encore assiste-t-on à l’hyper dramatisation de sa politique alors que l’on recouvre de silence et d’absence tous les crimes du capitalisme, même ceux qui se déroulent en ce moment même ?
Pourquoi et comment nous répète-t-on à satiété que ce furent les USA qui libérèrent l’Europe des nazis alors qu’on atténue considérablement le rôle de l’armée et du peuple soviétiques ? Que se passerait-il, du point de vue du communisme et des partis communistes, si une propagande hollywoodienne et télévisuelle martelait depuis 65 ans que l’URSS fut le pays qui libéra l’Europe et l’univers ?
Je peux passer pour quelqu’un qui veut à tout prix donner la part belle à l’URSS et au mouvement communiste tel qu’il a existé. Il n’en est rien. Je dis que tout ces événements réels reçoivent plus ou moins de publicité. Voire pas du tout.
Je m’interroge de l’impact sur la conscience collective et ses systèmes de représentation.
1. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 21 janvier 2011, 17:32, par maitrekanter
@yapadaxan
Dans ton intervention, il me semble que tu fait l’impasse sur la guerre des empires. L’empire chinois, certes sans passé colonial, occupe la deuxième place et bientôt sûrement la première sur l’échiquier mondial. Cela ne s’est pas fait sans entorse aux principes du respect des peuples. Certes en respectant les états, elle a su s’élever en sous-payant son peuple et au détriment du notre, pauvres consuméristes privés par le chômage de la capacité de réagir. Désormais, la Chine agit non plus comme une ancienne nation communiste, mais comme un nouveau prédateur. Ses positions géopolitiques ont bigrement évolué ces derniers temps. "Le temps est loin où elle soutenait les mouvements révolutionnaires dans tout le tiers-monde, et notamment au Proche-Orient." lu dans monde diplo. Donc restons objectifs, notamment dans le conflit iranien.
2. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 21 janvier 2011, 17:49, par guetteur des rues
Tu as absolument raison lorsque tu évoques les ethnocides et les génocides décidés par le colonialisme con-substantiel du capitalisme vu sous un angle large .
La parution du livre noir du communisme fut saluée par tous eux que cela arrangeait pour se blanchir des crimes induits par le capitalisme , c’est tout , et c’est beaucoup .
Non communiste j’ai considéré que le système stalinien était une abomination et une trahison du peuples , aggravé sur la durée par la négation du fait des différents partis communistes mondiaux . Toutefois , tu as raison , si l’on devait entamer une comptabilité macabre ou mortifère , l’histoire a montrée que les pires atrocités , en nombre et en horreur ne venaient pas du communisme .
En anar , et sans vouloir ouvrir un énième débat stérile , j’ai considéré qu’il fallait plus de courage à mes ancêtres anars lorsqu’ils interpellaient Lénine , ( et en mourraient ) qu’il n’en n’a fallu à ce petit Stéphane Courtois bien entouré par sa morale consensuelle bourgeoise .
Ma modeste contribution à ton billet est motivée par le fait que je trouve ton interrogation très intéressante personnellement mais je n’ai pas de compétence particulière en la matière à part mon observation personnelle .
Si je mets en balance le système communiste , ce qu’il est censé porter de nuisances ( que certains ont cru bon de chiffrer ...par calcul ) , force m’est de faire le constat que le capitalisme a produit lui , directement ou indirectement des milliards de victimes , et qu’il continue , soit par moyens guerriers soit par misère et déchéance humaine entretenus .Et ce système est cependant considéré comme le seul et indépassable qui soit accessible aux humains . En quelque sorte , la recherche de biens ( et non d’éléments de subsistance ) serait le graal que des centaines de générations d’hommes auraient peaufiné pour le rendre si beau ...
On peut dire sans se tromper que le nombre de pays non ’’communistes ’’ génère pour le moment les plus grandes puissances industrielles , d’où le leadership des USA qui tire tout le monde par intérêt et par effet d’imitation .Mais d’une part les gens n’ont qu’une vision partielle de la vie des américains , et d’autre part il faut remarquer que ce pays n’a pas connu de guerres importantes sur son territoire depuis la guerre contre l’esclavagisme qui opposa le nord au sud , donnant depuis une image virginale et référentielle fausse , puisque les USA ont participé ou initié la plupart des conflits du globe .
A ce point que l’on cherche absolument à le poser en étalon lorsqu’un pays sous développé est soi disant en route vers ce but suprême et qu’il faut l’aider à atteindre .
Dès 1492 , alors que le communisme n’existait pas , on a mis sous tutelle , volé , pillé , tué des millions de gens sur des terres découvertes par des blancs assoiffés de pouvoir et d’or .
La création d’une Amérique du nord ’’ blanche ’’ a utilisée la vie de millions de gens volés au continent africain , considérés comme esclaves , non humains .
Tu as raison , les plus grands crimes contre l’humanité ont été accomplis par des gens qui n’avaient rien à voir avec le communisme , fut-il plus ’’soft ’’, voire non stalinien , non soviétique ou non chinois .
Je pense que ta quête interroge la nature des hommes et non les systèmes dont ils se dotent , mais là est un autre domaine qui mobilise les sciences sociales , dont la sociologie et l’anthropologie .
Est -ce que la nature humaine serait bonne et pacifique au départ et les systèmes la dévoieraient-elle de ses valeurs , ou est-ce l’inverse , ce besoin d’asservir et de dominer sous quelque forme et quelque nom que ce soit serait-il naturel et amplifié par les systèmes organisationnels ?
On sait , du moins on observe , que les autres animaux ( nous appartenons à ce règne ) ne pratiquent pas la guerre à longue durée . Certains primates s’organisent pour mener des raids éclair sur d’autres groupes et s’emparer de leurs vivres , quitte à tuer , mais tout s’arrête une fois le forfait accompli et les groupes cohabitent à nouveau , ce qui n’est pas le cas des homme qui forment leurs sociétés sur les conditions primordiales et vitales de la possibilité de faire la guerre .
Est-e que la naissance des civilisations , au moyen orient et récemment , environ 10 à 12000 ans , a favorisée le sentiment prédateur ou est-ce l’inverse ?
Je pense que l’époque contemporaine , depuis trois siècles en gros et le développement de l’industrialisation a vraisemblablement jouée un grand rôle en permettant la création de sociétés soudées et de moyens technologiques capables de constituer des enjeux et des moyens d’agression très sophistiqués .
Après tout , le pire danger en potentiel est l’arme atomique moderne qui possède la caractéristique inouïe de mettre fin à nombre des règnes , animaux et végétaux ’’ n’est l’oeuvre’’ que de quelques dizaines de chercheurs en moins de trois ans du temps des hommes !
Cette abomination suprême qui surpasse en atrocité et en destruction tout ce que les sociétés d’humains peuvent produire , paradoxalement on ne la mentionne jamais , elle a pourtant été mise en pratique !
3. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 21 janvier 2011, 19:04, par yapadaxan
Je fais l’impasse sur beaucoup de choses, en fait. Mais mon propos tente de replacer, avant tout, les conditions mondiales d’avènement du socialisme réel. Non pas en partant de 14-18, mais de bien avant. Le capitalisme ne démarre pas en 89 comme l’Histoire officielle voudrait le laisser penser. L’Histoire du capitalisme voit débuter sa genèse au coeur même des structures féodales du Moyen Age.
J’ai eu l’occasion de m’intéresser à l’avènement "du" marchand médiéval, de ses activités professionnelles entre Chine et mer hanséatique, en passant par l’Italie, la France, l’Angleterre et l’Allemagne : apparition des villes, des foires, de la "première" bourgeoisie : médecins, notaires, avocats, prêts d’argent, usure et banques. Puis des lieux de loisirs et de plaisirs.
La bourgeoisie industrieuse grimpe péniblement et sûrement les échelons de la société et parvient à la noblesse de robe, puis de sang par le jeux des mariages et des alliances. Elle s’épanouit aussi et surtout dans l’immense cadre colonial. Et c’est la bourgeoisie, la bourgeoisie seule, qui crée et offre des empires à ses nations.
On étudie le capitalisme surtout là où sont nés banques, industries et commerces, peu les "dessous" coloniaux et exotiques de ses réussites qui sont pourtant déterminantes. C’est pourquoi je voudrais dresser un tableau des origines comparées du capitalisme et du socialisme.
Car, pour un ensemble de raisons, le socialisme du XXème siècle, aux moments où il survient, n’a pas d’autre choix que de mimer les sociétés qu’il connaît : celles dont il est issu, ancestrale et réactionnaire, et celles qu’il entend combattre et dépasser.
C’est toute une mise en perspective qui m’importe car je ne crois pas que les explications que l’on donne pour rendre compte de ses échecs suffisent. Ma conviction grandit que nos sociétés sont travaillées par des forces très anciennes entrant en conflit avec les exigences concrètes et objectives du moment.
J’en suis à penser que la mise en place du socialisme relève d’un sacrifice douloureux fait d’abnégation et de devoirs. Non cette effroyable quête d’un bonheur terrien empli de plaisirs fugaces.
Il manque, dans la formation de nos (futurs) citoyens cette prise en compte des droits, certes, mais aussi des devoirs.
Tout cela interroge la société soviétique et chinoise dans l’avènement du socialisme : je crains fort qu’hélas une petite bouteille de Coca ait suffi, sur un air rock n’ roll, à foutre en l’air les travaux de Marx et d’Engels...
Les 2 peuples se sont énivrés des perspectives de la consommation facile. Et ont déserté les rigueurs du devoir civique...
4. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 21 janvier 2011, 21:01
Qui dit empire dit : canonnières . Où sont les canonnières chinoises ? Les bases militaires externes ? les portes avions ? Les interventions externes, directes ou indirectes, de la Chine ?
5. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 22 janvier 2011, 16:20, par guetteur des rues
J’entre-cale juste ma version pour ta question « « ’’ comment se fait-il que l’on ne » pointe du doigte en quelque sorte que sur les crimes commis en ex URSS ’’, » .( je schématise bien sûr ).
Je dirais tout simplement que lorsqu’un système domine ( et c’est le système capitaliste qui domine actuellement , assumé ou non ), il est plus facile de désigner les méfaits du voisin que ceux du système en place qui au niveau mondial ’’pèse ’’ le plus .
Cela mériterait mieux en analyse mais ça me parait évident comme principe de départ .
Et , j’ai à mon humble niveau voulu apporter ma part de réflexion mais je vois qu’en fait ce post n’a été mis que pour mettre en valeur le communisme sans chercher à en sortir , je veux dire sans chercher à aller plus avant pour expliquer les disparités de traitement des connaissances historiques des hommes .Bref je trouve ce post très orienté politiquement et centré sur une seule composante sociale .
Et , sur cette planète , si on a le droit absolu de souscrire à une pensée plutôt qu’à une autre , on se doit aussi de reconnaitre que pour le moment le système dominant vers lequel les pays en développement veulent s’identifier est malheureusement le système capitalisme , cette barbarie invraisemblable .
5. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 21 janvier 2011, 19:33, par guetteur des rues
Pour le moment l’essor extraordinaire de la Chine est bel et bien basé sur le fait que la vie humaine a moins de valeur qu’ici , n’en déplaise .
Le pouvoir de faire plier , l’interdiction de parti d’opposition , la peine de mort à grande échelle , les emprisonnements politiques par dizaines de milliers , la place Thien Hanmen , mais aussi la colonisation économique de l’Afrique ...voilà bien pourtant tous les éléments réunis pour définir une dictature , non ? .
Et cela n’a aucun rapport avec la nationalisation ou la privatisation des industries , je pense que vous êtes en train de reproduire le discours que tenaient les défenseurs de l’URSS jusqu’en 56 ..... lorsque nombre de communistes se sont barrés du parti , ecoeurés d’avoir été trompés par la direction .
C’est bien dommage . Le discours le plus efficace et la façon la plus rationnelle d’avancer c’est de voir les choses en face et non de les idéaliser ...
6. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 22 janvier 2011, 17:37, par yapadaxan
J’ai lu la totalité des posts. Les arguments des uns et des autres sont honnêtes, mais pour ce qui me concerne, j’ai la faiblesse de considérer autrement le destin des Soviétiques et des Chinois.
Quelques voix réduisent ces 2 expériences à un avatar capitaliste qui permettrait à la Chine d’y exceller plus et mieux que toute autre nation impérialiste. Ca me laisse songeur.
Pour être plus clair, je m’inscris en faux contre ce schématisme simpliste (celui de Copas en particulier) qui veut que l’URSS et la Chine soient tout bonnement retournées à un capitalisme pur et dur du fait que la bureaucratie "communiste" aurait cédé aux sirènes de l’argent et donc de la trahison.
Pour parvenir à une telle analyse, nos amis trotskistes sont "obligés", pour se montrer cohérents (se est ici réfléchi autant que réciproque), de faire remonter la trahison des révolutionnaires à l’origine même des 2 révolutions.
N’ayant pas instauré un socialisme démocratique, les bureaucraties capitalistes et dictatoriales auraient quasiment tout de suite dénaturé le socialisme pour le détourner vers un pouvoir de classes à la faveur duquel ils auraient détourné l’économie à leur profit selon le schéma capitaliste très ordinaire.
S’il y a des éléments de "vrai" dans cette représentation, je n’en continue pas moins à penser que l’analyse est incomplète, partielle et paresseuse.
C’est la raison pour laquelle j’avais commencé à "situer" notre capitalisme dans le temps et l’espace géographique. Je caressais l’idée que les forces du capitalisme prenaient leur source loin dans le temps pour se répandre dans le monde entier, maintenant un climat de violence perpétuelle allant jusqu’au terrorisme d’Etats.
Cette précaution afin d’introduire, dans les faits eux-mêmes qui sont rien moins que réels, mais aussi dans l’idée que ces 2 expériences socialistes sont arrivées historiquement comme 2 cheveux saugrenus sur la soupe des peuples.
On pourrait, à rebours, demander à Copas comment il s’imaginerait l’avènement du socialisme dans ce monde de guerres, de dictatures, de persécutions et d’oppression ? Un univers idyllique dans le chaos ? Un univers idyllique dans un monde surarmé ?
L’une des premières priorités qui s’est imposée à l’URSS a été d’implanter des usines d’armement, de les développer constamment. J’en reviens à mes posts antérieurs : prenons la situation de départ des 2 pays complètement arriérés. L’un se heurtant au double handicap de sa surface et de son climat (22 m de km carrés habités par un climat continental ou polaire), l’autre par sa population nombreuse. Pour l’un, le pays le plus vaste ; pour l’autre le plus peuplé de la planète.
Ces 2 pays sont confrontés à cette situation qu’ils n’ont pas d’industrie, d’industrie de paix, j’entends, encore moins d’industrie de guerre. Que doit-on penser de cet effort qu’il a donc fallu faire en 4 ans pour s’opposer au nazisme, puis pour le vaincre ?
Il y a les pertes humaines, mais il y a aussi et surtout cet impératif de résoudre la question industrielle de l’armement. Mais pas seulement : celui de mobiliser en si peu de temps des dizaines de nationalités et de religions dans un sursaut qui fut patriotique et non nationaliste ?
Comment Copas aurait-il vu la chose ? Non dans le discours, mais dans l’action ? Dois-je rappeler la situation chinoise ? L’hégémonie japonaise, les guerres US à la périphérie la plus étroite de la Chine, en Corée d’abord, au Vietnam ensuite ?
L’Occident colonialiste, puis néo-colonialiste qui subvient à ses besoins en énergies et minerais en pillant purement et simplement la totalité du monde colonisé ? Quelles sont donc, là, immédiatement, les ressources de ces 2 pays condamnés à la guerre tout court, mais aussi à la guerre économique, industrielle, scientifique et technologique ? Quand, dans le même temps il faut construire des écoles, des hôpitaux, produire l’électricité, créer des routes, des réseaux ferrés, produire des camions, des locomotives, enfin, toute une infrastructure digne de ce nom ?
Alors que le capitalisme bénéficie de siècles d’existence et des pays colonisés pour s’approvisionner gratos en céréales, fruits, énergies et minerais de toute sorte, l’URSS et la Chine devront, dans un temps très court, faire face à des défis tout bonnement invraisemblables. De ce point de vue, ces 2 pays ont-ils échoué ?
Copas, je n’en doute pas, a le temps : réunions de cellule, journaux quotidiens et hebdomadaires sous le bras, café et croissants et camarades de "combat". La commune, le département, la région, la nation : 551 000 km carrés dans un climat tempéré, avec voiture ou car ou train ou n’importe quoi d’autre.
Oui mais quand y a pas les routes ni les voitures, ni les trains ni le reste. Quand le paysage n’est que neige et glace ? Quand y a peu la radio, pas la télé ni Internet, comment qu’on fait, camarade ?
Déjà, la Pravda, c’est quasi un miracle quand elle paraît ! Alors le pouvoir et les méthodes de pouvoir, on repassera ! Bien beau de causer, la fleur aux lèvres, mais faudrait voir quand même d’un peu se réveiller !... Camarade Copas, imagine-toi, 2 minutes à Stalingrad, face aux SS qui ont carbonisé Varsovie. Comment tu la soignes, toi, ta démocratie communiste et révolutionnaire ? Sur 22 millions de km carrés entre Pologne et îles Kouriles ? T’as une idée ?
Alors, certes, le pouvoir ! L’abus de pouvoir, l’autorité, l’autoritarisme, la dictature. C’est pas le café de Flore, camarade, même sous l’Occupation, quand une bonne partie de ces excellents Français collaborent entre 2 topes au marché noir.
Non ?
Tu devrais relire l’Histoire, camarade, pas à la BU de la IVème. Maintenant c’est vrai que les staliniens ne sont pas morts dans la publicité.
Ou : devenir humble et modeste, ça grandit.
1. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 22 janvier 2011, 18:44
L’espace et le climat n’est pas forcément un handicap, c’est d’ailleurs un des élément qui a conduit le PCUS à approuver la proposition de Staline du "socialisme dans un seul pays", c’est à dire de construire une société nouvelle à partir de zéro ( faisons table rase...dit la chanson).
Sauf que ce faisant, tout le premier chapitre (sur les deux) du Manifeste de KM a été occulté. KM y montrait qu’une société ne progresse qu"en prenant appui sur ces propres acquis et aussi sur ceux des sociétés qui l’ont précédé. A savoir le capitalisme dans les cas, URSS et Chine, qui nous occupent. Et que l’accumulation primaire du capital était la fonction positive essentielle du capitalisme, la base sur laquelle le communisme pourrait s’imposer. Lénine, dès qu’il a compris que la révolution allemande (L’Allemagne étant alors le pays le plus avancé dans l’accumulation capitaliste) était remise à plus tard a imposé, suite à un débat politique de première grandeur, la NEP, pour "au moins une génération" disait-il (Oeuvres complètes- discours dans une filature de Moscou-1922). Il s’agissait, dans son esprit, d’utiliser, sous contrôle de l’état, le capitalisme pour réaliser ce pourquoi il est utile : l’accumulation primitive du capital qui retardait de beaucoup en Russie !
Après les divagations de Mao (grand bond, révolution culturelle...), Teng Xiao Ping a repris la démarche de Lénine, avec les résultats que l’on connait, et aussi les pb que cela pose, surtout en terme d’inégalités (c’est la dessus que Staline a surfé pour abandonner la NEP en 27). Sans parler du dépassement qu’il faudra d’une manière ou d’une autre réaliser lorsque les limites du positif seront atteintes (50 ans avait prédit Teng en 1980...).
2. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 22 janvier 2011, 22:07, par yapadaxan
Une façon très encyclopédique d’éluder.
La question qui se pose est moins la NEP et l’érudition qui la concerne que la situation concrète qui exige, à cette époque, de mettre matériellement et humainement en place le socialisme réel et industrialisé.
Je reconnais bien là LCR : leçons apprises par coeur, récitées de manière à en mettre plein la vue, mais complètement à côté de la plaque.
Et aux nazis, ils ont fait quoi, les Soviets ? Ils ont lu du Trotski ?
Franchement, camarades révolutionnaires, vous n’êtes pas très sérieux. Si l’on vous sort des interro académiques des écoles de rhétorique pour apprentis militants, y a plus grand chose !
3. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 23 janvier 2011, 01:12, par Cop
d’abord je ne suis pas trotskyste et sur la question de l’URSS etr de la Chine je partage pas mal (pas tout) ce que disait Mansour Hekmat là dessus. Pour le reste Rosa Luxembourg est ma marxiste préférée.
Enfin, je suis toujours stupéfait de voir des personnes quitter une analyse en termes de classes sous prétention d’exotisme.
être lucide sur ce qui se passe évite les souleries inventées sur une société par ailleurs attachante.
Je ne cherche pas à identifier des traitres bureaucrates comme tu dis, et tu mens là dessus, ce n’est pas mon propos.
Ce sont des traitres pour les gens qui les identifient comme du côté du prolétariat chinois. Mais ce n’en sont pas si on les considèrent pour ce qu’ils sont, des membres d’une couche sociale dirigeante et exploiteuse
L’ennemi ne nous trahit jamais
J’identifie une classe ou une caste qui dirige comme la classe bourgeoise et qui n’a d’ambition que de devenir bourgeoise.
Maintenant si le processus est universel (les mécanismes du nomenclaturisme et sa finalité la classe bourgeoise) les chemins sont distincts à cause des histoires particulières des pays, et des conditions de la mise à bas du régime précèdent.
Mais sur le fond tu fais dans l’impressionnisme pas dans l’analyse
Quand j’indique que le prolétariat en chine ne dirige pas les entreprises, ni de près ni de loin, ne dirige pas la société ni de près ni de loin, tu n’as strictement rien à dire là dessus et tu demeures dans la croyance.
Tu en méprises quelque part en le sous-estimant le corolaire : Si le prolétariat, par aucun mécanisme, ne dirige c’est que d’autres dirigent.
Tu trouves peut-être caricatural de parler des divisions blindées lâchées par les dirigeants chinois contre le peuple vietnamien vainqueur des ricains, des japonais et des français, sans comprendre ce que cela signifie au fond (comme leur alliance de l’époque avec l’impérialisme américain et français)
Comprendre cela et les mécanismes à l’œuvre évite de se retrouver dans le camp des salauds quand les ouvriers se soulèvent et résistent.
Si il y a une chose que j’ai appris et une question toujours posée cela a toujours été de demander : qui commande et comment en matière de classes sociales en présence.
Ce n’est pas à moitié que les travailleurs dirigent , c’est pas du tout
l’absence absolue de pouvoir des travailleurs en Chine ne dessine pas une société qui serait à moitié socialiste mais une société qui ne l’est pas du tout, sans contestation possible, sauf si on se torche avec les œuvres de Karl Marx et qu’on confond son patron avec son camarade de travail.
et ça ce n’est pas du trotskysme (que je respecte par ailleurs).
Le délabrement politique de la gauche est tombé bien bas par les justifications idéologiques des nomenclaturistes et tous ceux qui voulaient absolument "croire"...
Qui dirige est la question que l’on doit toujours poser dans l’analyse d’une société et ça ne veut pas dire qu’il ne puisse pas y avoir de détours de l’histoire, des situations impures et intermédiaires.
Mais il est très rare que des situations intermédiaires durent plus que quelques années. Je ne connais qu’une situation intermédiaire dû à un grand volontarisme c’est la situation cubaine, historiquement il n’y en a pas d’autres.
Mais le problème vient au fond dans ce débat du refus d’aller aux sources du fonctionnement d’une société, de refuser ce que même les dirigeants de celle-ci disent.
On comprend mal après les points d’appui de la résistance, les points d’appui des conquêtes sociales de la période révolutionnaire et on ne comprend pas la colère de Chinois qui voient leur monde livré aux appétits spéculateurs et la colère de jeunes prolétaires
Il n’y a rien là qu’on ne voie dans nos sociétés, si ce n’est que le nomenclaturisme bourgeois chinois a au moins l’intelligence de conserver une politique économique avec encore des leviers d’intervention pour infléchir le développement.
4. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 23 janvier 2011, 08:31
Trés drôle, j’ai plutôt l’habitude de me faire traiter de stal que de trosko mais dans les deux cas je le prend ces anathèmes pour des compliments !
5. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 23 janvier 2011, 10:31, par yapadaxan
Il n’y a aucun exotisme dans mes propos, mais l’interrogation qui consiste à questionner 2 révolutions.
Réduire l’analyse à une lutte des classes me paraît réducteur. Dans la chaîne des causes, d’autres phénomènes objectifs et concrets interviennent qui méritent qu’on s’y arrête un tant soit peu. Surtout lorsqu’il s’agit de 2 révolutions advenues dans un cadre inattendu : les sociétés concernées étaient arriérées et à majorité rurale. On ne se trouvait donc pas dans un contexte de capitalisme industriel opposant la bourgeoisie des entreprises à un prolétariat exploité.
Or il s’agit de 2 révolutions décrites comme étant prolétariennes, rejoignant les catégories marxistes. Ca me paraît intéressant de guetter le pourquoi et le comment d’une révolution qui ne débute pas par une opposition de classes telles que définies par Marx. D’autant que si ces révolutions ne débutent pas dans un contexte de conflit capital/travail, elles y aboutissent. Autrement dit, elles font quasi le chemin à l’envers.
La question donc se pose : comment des sociétés rurales parviennent-elles à dénaturer le pouvoir politique de la révolution au point d’aller jusqu’à des formes ultra-autoritaires de pouvoir et parvenant à créer un antagonisme de classes, la bureaucratie n’étant pas la bourgeoisie capitaliste traditionnelle de l’industrie, du commerce et des banques ? Pire, en rentrant en conflit avec elle ?
Observer qu’à terme l’économie soviétique se mue en capitalisme ordinaire ne rend pas compte complètement du processus révolutionnaire évoluant jusqu’à son inverse. Or, ce qui fait l’originalité de l’URSS et de la Chine, c’est bien ce parcours qui inverse l’ordre des choses. Quand bien même Staline et Mao seraient les 2 dictateurs minutieusement décrits par la propagande bourgeoise, cela ne serait pas suffisant à rendre compte de cette inversion. Alors certes la tentation est grande de retomber sur ses pattes "théoriques" du capital et du travail. Il n’en reste pas moins que cela pose la question des travailleurs et des peuples. Si ces révolutions étaient socialistes, quid du rôle des ouvriers et du PC ? Tout expliquer par la dictature n’explique absolument rien, au contraire. En revanche, cela problématise d’autant plus.
La mise en place d’un capitalisme d’Etat suppose du temps. Il faut le délai pour sa réalisation, qui ne se fait pas du jour au lendemain. Faut-il considérer que le peuple et les ouvriers sont exonérés de toute (absence de) responsabilités ? Ils ne jouent aucun rôle ? Ils ne font que subir ?
A contrario, si je considère l’Histoire du capitalisme français et si je me remémore 1815, 1830, 1848, 1871, 1936, comment dois-je analyser ces révolutions ou révoltes ? Le peuple français a un génie propre ? Ou le pouvoir politique y est-il tellement plus tolérant qu’il laisse la place à ces contestations ?
Pire ! Le peuple allemand va écouter Hitler sans rechigner et boit ses paroles de dictateur fou. La dictature explique tout ? La capacité de révolte des Allemands est-elle annihilée par le nazisme ? Dès 35 et Nuremberg ? Au point de tolérer sans broncher les camps d’extermination laissant échapper leur fumée à ciel ouvert et faisant que les Allemands du peuple ne voient rien, n’entendent rien et ne comprennent rien ?
Parce que, c’est clair, le nazisme fut le moyen pour le capitalisme le moyen de se redéployer. Mais cela suffit-il, dès que l’on pose la grille marxiste d’analyse, à tout dire du nazisme ? De son idéologie de peuple supérieur, de races inférieures, de guerre à mort contre le communisme et l’URSS ?
Le marxisme offre une lecture pertinente d’analyse et de connaissance, mais pour autant, il n’épuise rien en termes d’analyse. Il guide mais il ne répond pas à tout.
On se propose d’agir, ici et aujourd’hui, en vue de dépasser le capitalisme par la révolution socialiste. Mais sommes-nous de maîtriser l’Histoire ? L’Histoire des sociétés humaines ? Possédons-nous tout le savoir adéquat ou nous contentons-nous d’une apparence de certitude ?
Nommer ces inconnues "exotisme" est un aveu. En creux. Ce qui m’échappe, je le nomme exotisme. Merde ! Moi qui croyais le marxisme universalisant. Ne peut-il donc rien à propos de ce qui est... exotique ?
6. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 23 janvier 2011, 11:12, par yapadaxan
Pour qui lit la mythologie révolutionnaire du camarade Copas, il ne peut être que frappé par le rôle qu’il assigne aux masses, en l’occurrence ici, en URSS et en Chine.
Le grand absent du psychodrame qu’il nous livre, c’est le peuple. Ou plutôt, quand il le mentionne, c’est à l’état de victime. Version remasterisée du bouc émissaire.
De quoi parle-t-il ? Sur son tréteau, les spots éclairent les ombres menaçantes de 2 dictateurs saisis agissant au coeur d’une bureaucratie carnassière aux dents longues. C’en est même caricatural.
Copas, s’il aborde un thème de discussion concernant d’autres pays, se montre pertinent. Il met en spctacle les acteurs ordinaires de la vie politique, économique et sociale. La foule décrite ressemble à une nation à peu près civilisée et ordinaire. Mais dès qu’il aborde l’URSS et la Chine, son style se raidit, se tend et donne à voir un univers dérangeant. Il y a du Eiseinstein dans sa plume ; on dirait un remake d’Ivan le terrible. En noir et blanc. Avec la gueule fantastique de ses héros, un rien dérangés.
Ivan est en haut, près du sceptre et du trône, le peuple est en bas, indistinct. C’est à peine si l’on saisit les regards affolés et terriblement anxieux de ces gens du peuple. Ils n’expriment qu’une terrible angoisse. Tout ça en ombres chinoises.
Dans son film muet, les gens du pouvoir font de grands gestes propres aux conspirateurs et aux usurpateurs. Le peuple y est accessoire, rendu chose passive, réduit au masque de la trouille.
Ce qui forme un contraste frappant avec les sociétés du capitalisme démocratique. Où les choses y sont dédramatisées, colorées, familières.
Sacrée vision du monde contemporain, non ?
7. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 23 janvier 2011, 11:20
Encore un effort et tu vas nous expliquer que les allemands, avec Hitler, ont eu ce qu’ils méritait ! Quid de ce qui pouvait bloquer les nazis, à savoir l’unité SPD-PCA, négligée aussi bien par les socialistes que par les communistes. Et qui fût décisive en France en 36 et 36 !
8. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 23 janvier 2011, 11:22
34 et 36 bien sûr !
9. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 23 janvier 2011, 13:44, par yapadaxan
Comment s’en sortir ? Comme toi et comme ça. Isoler une phrase et négliger l’ensemble du post.
Ai-je laissé entendre que les Allemands ont eu ce qu’ils méritaient ? Il ne faut donc pas s’interroger mais admettre tout de suite que le peuple est victime ?
Oublier aussi qu’Hitler fut élu ? Oublier cette périodes des fascismes et des ultra nationalismes ?
J’évoquais tout à l’heure le mythe du bouc émissaire, doit-on, suite à ton post, se représenter le peuple allemand en Sainte Blandine, jetée en pâture dans la fosse aux lions ?
Que dire de cet autre peuple qui aida au massacre des Indiens ? De ceux qui aidèrent aux pogroms étalés des siècles durant ? Des peuples s’arrangeant des situations coloniales ?
Dès lors que tu as posé ta grille lutte des classes, t’as tout résolu ?
La collaboration au nazisme, la présence de Vichy et le marché noir n’est qu’affaire de capitalisme, point barre ? C’est le capitalisme tout seul qui bombarda Hiroshima et Nagasaki ? Pas le pilote de l’avion ? On l’absout parce qu’il n’est pas patron, ni officier d’état-major ? Il fait partie du peuple et à ce titre il est totalement exonéré ?
Comment se fait-il que quelques-uns seulement aient sacrifié leur vie quand d’autres saluaient Pétain ? Alors certes, la conscience de classe (des résistants étaient gaullistes et même d’extrême-droite), mais c’est tout ?
Où je veux en venir ? A ça : le peuple russe fait une révolution. Lorsqu’il s’éveille 80 ans plus tard, le capitalisme s’est installé et on offre des bananes aux Est-Allemands. Putain, le symbole !!! Dans la jungle et dans le zoo. Mais c’est où, la jungle, là ? C’est où, le zoo, camarade ? Qui sont les hommes et qui sont les primates ? Comment se répartissent-ils, le long de la frontière ? C’est qui, les hommes libres, dans l’histoire ? De quels côtés ils sont, les prolos ? Elle est où, la conscience sociale, l’appartenance de classe ? De quel côté de la banane ?
Mais bon, je suis un vieux con et je ne comprends pas le monde tel qu’il va. Rassure-toi, ça vient de là...
10. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 23 janvier 2011, 17:49
L’important a Nagasaki et Hiroshima, c’est celui, ou ceux qui ont donné l’ordre, et le pourquoi de cet ordre, et pas peigne zizi qui l’a exécuté !
11. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 23 janvier 2011, 18:19, par yapadaxan
Et donc, 65 ans après ce pays qui donna l’ordre en question est réputé monde libre et 1ère démocratie de la planète.
Tu m’étonnes !
Toutes ces mains innocentes ou non-coupables. Hein ? Ca aide !!!...
12. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 23 janvier 2011, 19:06
C’est qui qui a écrit cela ? toi ou moi ?
Avant tout chose, sanction pour les lampistes !......Et le mec qui a peint l’avion en blanc responsable ? coupable ?
13. URSS, Chine et mouvement communiste mondial, 23 janvier 2011, 21:58, par yapadaxan
Remarques-tu que d’un bon mot à l’autre, tu esquives toutes les questions ?
On commence comme ça : on "suit" le courant et un jour on se réveille salaud sartrien. On a toujours eu raison, mais ce matin-là qui en précède bien d’autres, on s’entend dire qu’on a tort, qu’on a toujours eu tort. On réfléchit, alors, et on se dit qu’à force de penser que décidément on était sûr de soi, on s’est foutu le doigt dans l’oeil.
Je fais la révolution, je soutiens le nouveau régime, je combats la contre-révolution, je grimpe l’échelle sociale, on me placarde des tas de médailles et, enfin, on me crache à la gueule.
Italo Calvino, La journée d’un scrutateur.
Ce scrutateur surveille les élections dans un hôpital servant de lieu de vote. La démocratie-chrétienne fait voter les vieux, les séniles, les grabataires, les innocents, les demeurés, les fadas, les pas finis, les jeunes, les vieux, les hommes, les femmes, bref ! tout l’hôpital peuplé comme une ville...
Notre scrutateur est marxiste. Il découvre cet univers de citoyens fêlés qui votent.
Mais il ne dit rien, il laisse faire.
L’air de rien, il est comme le peintre qui badigeonne... Il sait et il sait pas, peuchère. Mais bon, est-il responsable ? Coupable ? Et coupable de quoi ?
Ou ce conformiste de Moravia. Il croit tuer un prêtre alors qu’il est gamin, un prêtre pédophile. Sa vie rencontre le fascisme. Il en devient un artisan à moitié important. A la fin du roman, il retrouve le prêtre, il ne l’avait pas tué. Toute sa vie a démarré sur une erreur. Toute sa vie est une erreur. Même le fascisme, "son" fascisme.
Voilà bien un fasciste innocent et qui pis est victime...
Mais bon, j’arrête là mes conneries. Merci de t’être prêté au jeu...
Euh, bon, t’as aussi La Marche sur Rome... Des paumés, des prolos, des largués récupérés par Mussolini. Et qui marchent sur Rome, vêtus de noir.
Pauvres victimes ou gros salauds ? Ou 1900 au moment où le fasciste (en question) fracasse la tête du gosse : salaud salaud ? Ou salaud victime ?
Ou au moment où les résistants (qui possèdent un portrait du salaud Staline, sanguinaire par-devant l’éternel) rendent les armes sur ordre du Parti ? Lâche ? Soumis ? Victime ? Renégat ? Bon militant ?
Mais que je n’interrompe point tes saines lectures, camarade. Faut suivre la ligne. Qué incertitudes ! Alors voui !...