Un 1er Mai qui pourrait peser !

RDV pour le Collectif Bellaciao face à Habitat, 14H pl. de la République, Paris

de Paule Masson

Manifestations . La fête du travail est l’occasion, demain, de faire entendre les revendications des salariés, la veille du débat télévisé et à cinq jours du scrutin.

L’exceptionnelle participation dans les urnes lors du premier tour de l’élection présidentielle est-elle de nature à entraîner une forte mobilisation sociale le jour de la Fête du travail ? Le 1er Mai offre l’opportunité que continue de s’exprimer les préoccupations sociales entre les deux tours et à la veille du face-à-face télévisé entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.

C’est en tout cas ce qu’espèrent les syndicats, qui doivent composer avec les deux faces d’une même journée : mettre en avant les revendications pour l’emploi, les salaires ou les retraites, et laisser s’insinuer au sein des défilés l’envie d’exprimer le « tout sauf Sarko », puisque, à n’en pas douter, la crainte de voir le candidat de l’UMP l’emporter dimanche prochain sera aussi un motif de manifestation. Les quatorze associations et mouvements politiques de jeunes qui ont créé un collectif Stop Sarkozy appellent par exemple la jeunesse à participer ce jour-là.

Réussir un "grand 1er Mai"

Quoi qu’il en soit, le climat revendicatif qui a accompagné toute la campagne électorale ne semble pas baisser la garde entre les deux tours. La CGT a recensé près de 250 rassemblements et défilés demain, diversement unitaires. La confédération de Bernard Thibault, qui a appelé jeudi dernier à « un grand 1er Mai », participe à tous les rendez-vous, souvent avec l’UNSA, la FSU et Solidaires. La CFDT s’est jointe à 45 initiatives, justifiant sa prise de distance avec les cortèges unitaires par un refus de cautionner une « démarche partisane ». Au nom de cette indépendance, FO est bien seule. Son secrétaire général, Jean-Claude Mailly, ayant reproché au secrétaire général de la CGT de délivrer « une consigne de vote » implicite en faveur de Ségolène Royal, et au leader CFDT, de « pencher pour Nicolas Sarkozy ». La CFTC a pris l’habitude, depuis plusieurs années, d’organiser son propre rassemblement - national de 5 000 militants place de la République, à - Paris, autour de l’exigence du « respect des temps de vie ». Même si, dans la plupart des villes, les appels à manifester restent - intersyndicaux, Bernard Thibault regrette que les cortèges du 1er Mai ne soient pas « plus systématiquement unitaires », à l’image de ceux des voisins européens.

Journée de revendications

Même quelque peu dispersés, les syndicats valorisent le côté revendicatif du 1er Mai, espérant que les finalistes de la course à l’Élysée sauront les entendre. « À l’évidence, une large majorité de citoyens - aspirent à de profonds changements dans l’orientation de la politique économique et - sociale du pays », affirme le bureau confédéral de la CGT dans son appel à faire du 1er Mai une « grande journée d’expressions et de revendications sociales ». La FSU voit dans le 1er Mai une résonance particulière à sa volonté de « rompre clairement avec les politiques qu’elle a combattues ces dernières années » et de défendre « un service public d’éducation qui assure la réussite de tous ». Prenant moins de détours, le syndicat étudiant UNEF appelle l’ensemble des étudiants et des jeunes « à se joindre au cortège des salariés lors des manifestations du 1er Mai pour porter leurs revendications et à la mobilisation électorale le 6 mai pour battre la droite au second tour de l’élection présidentielle ». Quant au premier syndicat lycéen, l’UNL, « profitera de la journée du 1er Mai pour porter les revendications lycéennes à la veille du second tour de l’élection présidentielle ».

http://www.humanite.fr/journal/2007...