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Un “Pearl Harbor économique”, – bien vu

Publie le jeudi 25 septembre 2008 par Open-Publishing
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Un “Pearl Harbor économique”, – bien vu

25/09/2008 -

Voici enfin une image qui a toute sa force, toute sa réalité, qui nous épargne par bonheur la référence geignarde et auto-compatissante sur 9/11 : la crise de Wall Street représentée comme “an economic Pearl Harbor”. L’image est du milliardaire Warren Buffett, le roi des investissements et grand ami de Bill Gates. Buffett porte l’honneur dont il se passerait bien d’avoir annoncé la crise du crédit dans toute son ampleur. Cet homme avisé, nous dit The Independent aujourd’hui, est inquiet, plus qu’inquiet ; si l’on n’adopte pas d’extrême urgence la mesure décidé par l’administration, aussi mal foutue soit-elle, “la panique la semaine dernière nous semblera un paradis” par rapport à ce qui nous attend.

« Warren Buffett, the billionaire investor who foresaw the credit crisis, described the turmoil in the financial markets an "economic Pearl Harbor" that required immediate action by politicians. Piling pressure on Congress, amid growing rancour over the terms of a $700bn bailout for the financial system, Mr Buffett said that the panic of last week would “look like Nirvana” if the legislation is not passed. His comments came a day after he paid $5bn (£2.7bn) for a stake in Goldman Sachs, the banking giant, in what he described as a bet that politicians would indeed act to repair the battered credit markets.

 »On Capitol Hill, in a second day of testimony in front of sceptical lawmakers, the Federal Reserve’s chairman, Ben Bernanke, pleaded with them not to attach punishing conditions on participation in the bailout, which allows the Treasury to buy the toxic mortgage assets that are clogging up bank balance sheets.

 »Mr Bernanke and Hank Paulson, the US Treasury Secretary, faced another tongue-lashing from lawmakers, reflecting public fury that taxpayer money could be used for bailing out Wall Street and the very people who have taken the economy to the edge. The pair struggled to explain that a failure to stabilise the banking system could have very serious consequences for jobs and for savings.

 »One Congressman questioned whether the bailout is necessary, since Mr Buffett’s purchase suggested confidence was returning. But Mr Bernanke said : “Mr Buffett said on TV this morning that he thought Congress would act, and if Congress didn’t act we would go over a precipice.” It seemed increasingly likely yesterday that the Treasury would accept legislation to limit executive pay as a quid pro quo. Democrats were also pushing for the government to take equity stakes in companies that receive assistance, and some suggested the $700bn should only be released in increments. »

Monsieur Buffett est un homme sérieux. Il vient de mettre $5 milliards chez Goldman Sachs, pour renforcer l’un des derniers bijoux de la famille, évidemment branlant comme les autres. Le paradoxe est un comble, sinon une illustration de l’esprit partisan et de l’irresponsabilité régnant au Congrès : cette décision est utilisée, par tel ou tel parlementaire, comme argument pour envisager de laisser finalement tomber le plan de $700 milliards de Paulson, Bernanke & Cie. La chose n’ira pas plus loin mais l’intervention montre bien, elle, l’esprit de la chose. (D’autres pourraient d’ailleurs soupçonner Buffett de forcer son pessimisme pour soutenir le passage du plan Paulson et garantir son investissement.

On peut toujours enquêter, mais la vérité et la force de l’image, ainsi que l’évidence de la prévision demeurent ; quelles que soient les arrière-pensées, s’il y en a, elles n’empêchent pas la réalité de s’imposer.)

Le désordre règne au Congrès comme il règne dans l’économie et la finance, comme il règne partout dans l’empire américaniste. Il est possible, sinon probable, qu’ils arriveront à s’entendre sur ce plan de $700 milliards, parce que quelque chose au fond d’eux-mêmes leur dit peut-être, vaguement, que l’alternative serait épouvantable. Il n’empêche que la façon dont le Congrès a réagi au “Pearl Harbor économique” en dit long sur l’état d’esprit de la direction américaniste ; de ce point de vue, rien à voir avec la réunion du Congrès, au “jour de l’infamie” dénoncé par un Roosevelt tonitruant à partir de sa chaise roulante d’handicapé.

Quelque esprit critique qu’on ait, et il faut l’avoir vigilant et aiguisé, il faut observer objectivement que, le 7 décembre 1941, l’Amérique était encore capable d’un de ces mouvements d’unité nationale et de rassemblement de sa direction qui font avoir confiance dans la suite. Rien de semblable aujourd’hui, où la contestation, les chicaneries, les luttes intestines sont de rigueur. Même si le plan Paulson est vite adopté, cette humeur et ce climat laissent augurer du pire. Le “Pearl Harbor de l’économie” met un peu plus à jour un système divisé et incapable de refaire son unité face au danger monstrueux qu’il a lui-même suscité. Peut-être plus encore que la folle semaine du 15 septembre, ces lendemains qui chantent si faux nous en disent long sur le destin du système américaniste, et à terme assez court

Mis en ligne le 25 septembre 2008 à 06H24

http://www.dedefensa.org/article-un_pearl_harbor_economique_bien_vu_25_09_2008.html

Messages

  • dans une autre epoque,la semaine derniere, ces nouvelles auraient fait exploser les marchés,
    hier elles ont juste maintenues le systeme a flots, pas brillant :

    Buffett va investir 5 mds USD dans Goldman Sachs et pourrait doubler sa mise

    WASHINGTON - L’investisseur américain Warren Buffett va investir 5 milliards de dollars dans Goldman Sachs et pourrait doubler sa mise à tout moment dans les cinq ans, a annoncé mardi la banque d’affaires.

    Les titres souscrits par le milliardaire d’Omaha, à travers sa holding Berkshire Hathaway, sont des actions préférentielles perpétuelles portant un intérêt annuel de 10% l’an, a précisé Goldman Sachs dans un communiqué.

    M. Buffett va aussi recevoir des warrants qui lui permettront à tout moment, dans les cinq prochaines années, de souscrire pour cinq milliards de dollars d’actions ordinaires au prix fixe de 115 dollars par action.

    Goldman Sachs, désormais l’une des deux dernières banques d’affaires indépendantes de Wall Street avec Morgan Stanley, a par ailleurs manifesté son intention de lever "au moins" 2,5 milliards de dollars sur le marché.

    Dans les échanges électroniques suivant la fermeture de la séance officielle de Wall Street, le titre Goldman Sachs bondissait de 8,12%, à 135,20 dollars.

    "Goldman Sachs est une institution exceptionnelle", a commenté M. Buffett, probablement l’investisseur le plus révéré dans la sphère boursière mondiale...

    http://www.romandie.com/infos/News2/080923222107.xddnp103.asp

    MARCHE/Actions des grandes banques en hausse, effet Buffett

    24 septembre 2008 09h42

    http://www.romandie.com/infos/News2/200809240942030AWPCH.asp

    AIG a signé avec la Fed l’accord lui permettant de survivre

    L’assureur américain AIG a signé avec la Réserve fédérale américaine (Fed) un accord définitif lui permettant de survivre. Il entraîne, chose inouïe en Amérique, la nationalisation de fait d’AIG, naguère encore premier groupe d’assurances au monde...

    ats / 24 septembre 2008 05:27

    http://www.romandie.com/infos/ats/display2.asp?page=20080924052741590172194815700_brf007.xml

    La Banque du Japon procède comme prévu à sa première injection de dollars

    TOKYO - La Banque du Japon (BoJ) a procédé mercredi, comme prévu, à sa première injection de dollars américains dans le système financier japonais, en application des mesures concertées décidées la semaine dernière par les principales banques centrales du monde....

    24 septembre 2008 03h53

    http://www.romandie.com/infos/News2/080924015317.6n9juy7g.asp

    Faible succès pour la première injection de dollars de la Banque du Japon

    TOKYO - La Banque du Japon (BoJ) a remporté un faible succès avec la première injection de dollars de son histoire dans le système financier japonais, décidée dans le cadre de mesures concertées avec les autres banques centrales mondiales, selon les résultats publiés jeudi.

    La BoJ avait offert mercredi aux banques de leur prêter 30 milliards de dollars pour un mois. Mais les banques n’ont répondu qu’à hauteur de 29,622 milliards. Le taux moyen est ressorti à 3,448%, selon un communiqué de la BoJ.

    "Les demandes ont été un peu inférieures à l’offre", a reconnu un responsable de la BoJ cité par Dow Jones Newswires.

    "Ce n’est pas si surprenant. C’est une première fois, aussi bien pour nous que pour les participants au marché. Nous ne nous faisions aucune illusion particulière", a-t-il ajouté.

    D’autres injections de dollars sont prévues par la BoJ les 7 et 21 octobre, et les 4 et 18 novembre.

    La Réserve fédérale américaine (Fed) et ses homologues du Japon, de Suisse, d’Angleterre et du Canada avaient annoncé le 18 septembre un plan concerté pour tenter d’enrayer l’actuelle crise financière.

    La Fed et la BoJ avaient notamment conclu un accord de "swap" valable jusqu’au 30 janvier 2009 et portant sur un maximum de 60 milliards de dollars.

    Un accord de "swap" permet à deux banques centrales de se prêter réciproquement des liquidités à court terme, lorsque l’une ou l’autre en a besoin pour stabiliser le système financier de son pays.

    La BoJ a, par ailleurs, injecté à nouveau 1.000 milliards de yens (9,7 milliards d’euros) mercredi dans le système bancaire du pays, pour faire face au besoin de liquidités des banques malmenées par la crise financière.

    25 septembre 2008 06h14

    http://www.romandie.com/ats/news/080925041419.ax3ntnqd.asp